A partir de ce soir et jusqu'à dimanche, Toruk - Le Premier envol, le spectacle événement du Cirque du Soleil inspiré par Avatar, s'installe à Lyon. A l'occasion de cette tournée hexagonale qui fera escale à Paris du 4 au 14 avril (réservations ici), AlloCiné a recontré Jon Landau, producteur du long métrage culte de James Cameron, pour évoquer cette transposition sur scène de l'univers de Pandora.
AlloCiné : Comment est née cette collaboration entre l'univers d'"Avatar" et le Cirque du Soleil ?
Jon Landau : Tout a commencé par le fait que James Cameron et moi-même adorons le Cirque du Soleil. James a travaillé pour eux sur un film qui mettait en lumière plusieurs de leurs spectacles. On a envie d'étendre le monde du film Avatar, de raconter d'autres histoires dans l'univers de Pandora. Et on a senti que pour cela, il ne pourrait y avoir de meilleur partenaire que le Cirque du Soleil et son génie créatif. Ce qui est vraiment excitant pour nous, c'est qu'il n'y a personne dans le monde qui fasse du divertissement en live comme eux. Tout ce qu'ils font atteint un niveau qui dépasse les attentes des gens.
Une collaboration avec le Cirque du Soleil semble l'extension la plus logique du film "Avatar". Il y a dans cette troupe quelque chose de très "Avataresque"...
James Cameron parle du Cirque du Soleil et d'Avatar comme d'un rêve éveillé. Quand vous voyez un spectacle du Cirque du Soleil, vous êtes transportés dans un état onirique, votre imagination vagabonde, vous ouvrez de grands yeux devant des choses qui vous émerveillent. C'est également de cette manière que les gens ont réagi avec Pandora, lorsqu'ils ont vu Avatar. Il y avait donc une superbe synergie de faire se rencontrer ces deux univers magiques.
Qu'est-ce qui fait de "Toruk - Le Premier envol" un spectacle unique ?
Les gens, aux quatre coins du monde, ont cette envie folle de pouvoir un jour aller sur Pandora. Et bien le Cirque du Soleil leur amène Pandora ! Il leur amène à Lyon, à Paris... Lorsque les gens vont voir le spectacle Toruk et que les lumières s'éteignent, que les projecteurs s'allument et projettent le monde de Pandora sur scène, ils sont transportés dans une nouvelle histoire, avec d'incroyables images et des chorégraphies dignes d'un ballet.
Que retrouve-t-on du film "Avatar" dans le spectacle et qu'y-a-t-il de nouveau ?
Ce qu'on retrouve du film est l'histoire du Toruk Makto, le Cavalier de la Dernière Ombre. Ce qui est nouveau, ce sont les différents clans que nos héros rencontrent dans leur périple, des clans qui leur permettent de récolter des indices et ainsi de résoudre leurs problèmes. Ce qui est unique, c'est également les créatures que nous dévoilons, que nous avons créées en compagnie du Cirque du Soleil. Le plus important est de sentir que nous sommes toujours sur Pandora. Raconter une histoire qui a été évoquée dans le film, qui s'est déroulée il y a de cela des centaines d'années. Le Cirque du Soleil nous ramène à cette période, aux origines de cette légende qui existe dans le film.
Quel a été le plus gros challenge avec ce show ?
Je pense que c'était de raconter la bonne histoire via le format du Cirque du Soleil. On voulait vraiment raconter une histoire, pas juste avoir une série d'actes qui fasse un ensemble. Et on voulait faire ça de manière à ce que l'échelle des Na'vis et de ce monde gigantesque soit restituée aux gens. Car il s'agit ici de performance humaine. Je pense que la manière dont tout cela a été chorégraphié, réalisé, conçu, fait que vous pénétrez dans le monde de Pandora, et que le public finit par être à la dimension des Na'vis. Au final, on les voit comme des personnages de trois mètres !
Comment avez-vous concrétement été impliqué dans la mise en chantier de "Toruk" ?
On a été impliqué à tous les stades de la production. On a participé à l'élaboration de concepts et d'idées, réfléchi à l'histoire qu'on pouvait raconter, à ce qui pourrait marcher. On a participé au design des décors et des costumes. On a aussi envoyé des membres de notre casting travailler avec le Cirque du Soleil pour apprendre à leurs comédiens les mouvements des Na'vis. Nous leur avons également apporté des informations sur le langage Na'vi.
On a beaucoup parlé, récemment d'une "Star Wars-fatigue". N'avez-vous pas peur que les gens ressentent une sorte d'"Avatar-fatigue" ?
Je ne suis pas inquiet pas une lassitude des gens. Ce que nous faisons, ce que James Cameron fait, ce que le Cirque du Soleil fait, c'est à chaque fois raconter de nouvelles histoires. On ne nage pas dans des eaux où nous avons déjà navigué. On apprend de notre passé. On s'assied et on réfléchit à ce que les gens pourraient attendre. En développant Toruk, on s'est posé la question : "Qu'est-ce que les gens, ici, voudraient comme histoire d'Avatar ?" Ils veulent Pandora, ils veulent des créatures, ils veulent de la bioluminescence dans le noir... On leur donne ça avec le spectacle Toruk, avec les suites d'Avatar en préparation, mais avec des histoires nouvelles et originales.
Pour conclure, que pouvez-vous dire aux gens qui vont aller voir le spectacle à Lyon et Paris ?
Pourquoi les gens se tournent-ils vers le divertissement aujourd'hui ? Ils le font pour s'échapper du monde dans lequel on vit. Ce que le Cirque du Soleil a créé avec Toruk est la fuite parfaite. Vous vous échapperez dans un autre monde, vous serez divertis, vous serez émerveillés par ce que les artistes font, et l'histoire, je pense, touchera le coeur des gens.
La bande-annonce du spectacle "Toruk" :