Il est l’inventeur des journaux intimes filmés. Celui qui ne se séparait jamais de sa caméra et filmait le quotidien dans sa plus simple représentation a été une figure emblématique du cinéma indépendant. L’expression « sa vie, son oeuvre » n’a jamais aussi bien illustrée la carrière d’un artiste.
Né en 1922 en Lituanie, Jonas Mekas a connu les camps de travail pendant la seconde guerre mondiale. Il émigrera à New York en 1949 où il trouva sa première caméra 16 mm, une Bolex. Dans la grande pomme, il tourne ses premières images, rencontre alors l’avant-garde artistique et défendra l’idée d’un cinéma indépendant par opposition à Hollywood. En 1954, il fonde avec son frère Adolfas, Film Culture, une revue sur le cinéma et en 1958, il commence à rédiger son journal cinéphile pour le Village Voice.
Sa filmographie est à l’image de l’artiste, en perpétuelle recherche, osant capturer l’insignifiant. Cinéaste du présent, Jonas Mekas a fait de sa vie son sujet d’étude, pas comme une façon de se célébrer (l’homme n’était pas narcissique) mais pour témoigner, rendre compte. Son oeil était une caméra et elle enregistrait son regard.