Du journalisme télé à la réalisation de cinéma, il n'y a qu'un pas... que deux stars de JT ont décidé de franchir au même moment, ou presque, à quelques semaines d'intervalles. Laurent Delahousse, maitre des journaux du week-end de France 2, dévoilera demain sa première réalisation cinéma : Monsieur, sur Jean d'Ormesson. Et mi-novembre, Harry Roselmack, ancien présentateur des JT de TF1 et actuellement à la tête de l'émission 7 à 8, s'essayait pour la première fois à la réalisation d'un long métrage, sorti directement en e-Cinéma, Fractures.
Interrogé par nos confrères de Télé Z sur cette première, Harry Roselmack indique : "L’écriture m’a poussé à me lancer. J’ai écrit de façon assez rapide et éruptive le premier jet du scénario. Je l’ai fait lire et ça a suscité un intérêt. Ensuite, je ne me suis pas posé la question du pourquoi, mais plutôt « Comment on va le faire ? ». Quant à mes références, dès l’écriture du scénario j’avais déjà intégré des choix de réalisation assez tranchés comme cette vision subjective qui prend beaucoup de place dans le film. Donc il n’y avait pas de référence extérieure à ce que j’avais écrit. Après, j’aime bien le cinéma en séquences, celui d’Alejandro González Iñárritu par exemple? Je ne suis pas un adepte des champs/contre-champs, j’aime bien le cinéma en mouvement, vivant."
L’écriture m’a poussé à me lancer
De quoi parle Fractures ? Fariha est une escort-girl qui assume ses choix. La précarité et les violences subies dans son enfance l’ont rendue matérialiste et cynique. Elle n’attend rien des autres. Youssouf a comblé sa frustration et son vide intérieur en adoptant une idéologie violente et destructrice qui arbore le vernis d’une religion. Il a un projet terroriste. Ces deux français, à la vision du monde opposée, se rendent à une même soirée. Une équation complexe va les réunir dans une pièce, coincés, à la merci l’un de l’autre. Parviendront-ils à se trouver au-delà de leurs différences ?
Pour découvrir le film, rendez-vous sur www.fractureslefilm.com
Ce sont les failles et les faux-semblants du personnage qui ont confirmé mon envie de réaliser ce film
Pour Laurent Delahousse, cette envie de cinéma a d'abord été guidée par le "héros" de son film, en l'occurrence Jean d'Ormesson. Si Harry Roselmack opte pour la fiction documentée, Laurent Delahousse a choisi le format documentaire, avec une mise en scène comportant aussi quelques séquences fictionnées. "Ce film résulte d’une envie : comprendre qui est Jean d’Ormesson. Réellement, indique Laurent Delahousse dans le dossier de presse du film. Qui se cache derrière l'un des plus grands esprits français de notre époque ? Quid de l'aristocrate, de l'écrivain du bonheur, du séducteur invétéré ?
Ce sont les failles et les faux-semblants du personnage qui ont confirmé mon envie de réaliser ce film. Observer cet homme au crépuscule de son existence avec toute la gravité et la fragilité que cela suppose. Déceler ses doutes alors que l’écrivain vit l’apogée de sa carrière et que la reconnaissance littéraire vient couronner son œuvre. Comprendre enfin ces mots qu'il me confie souvent : «J'ai souvent l'impression d'être déguisé en grand écrivain ». Si l’homme a toujours su se masquer derrière sa plume et le petit-écran, peut-être est-il temps de le démasquer pour mieux comprendre son œuvre, sa pensée et sa philosophie. Pour mieux cerner le fils, le père, l'époux, l’amant, l’ami…"
De quoi parle Monsieur ? L'existence de Jean d'Ormesson ressemble à un roman. Un roman solaire. Au soir de sa vie, l'écrivain se demande pourtant s'il a écrit le chef-d'œuvre qu'il portait en lui. Pour combler ce doute, il écrit sans répit. La dernière ligne posée, le livre achevé, son esprit vagabonde déjà à l'idée d'une nouvelle source d'inspiration. Un livre, encore un. Peut-être, le dernier. L'écriture n'est plus une fin, c'est un moyen. Une fuite en avant contre le temps. "Monsieur" est le récit d’un crépuscule, celui d’un homme, d’un monde. Une quête d’éternité.
Pour découvrir le film, rendez-vous en salles à partir du 5 décembre.
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