Connaissiez-vous l’histoire du Facteur Cheval ?
Alexandra Fechner, productrice : Je ne connaissais pas le Facteur Cheval quand j’ai signé le film. J’ai tout de suite compris la dimension romanesque que pouvait avoir le personnage, donc c’était pour moi assez essentiel de faire un film sur ce sujet. Je n’y avais pas été sensibilisé à l’école, comme beaucoup, mais ça sera surement le cas de toute une partie du public que nous aurons. Donc c’est plutôt intéressant en ce sens. C’est un héros français qui a fait de sa vie quelque chose d’extraordinaire. Ca méritait d’en faire un film. J’ai contacté Nils Tavernier après avoir lu quelques lignes écrites par Fanny Desmarès, qui a eu l’idée originale du film.
Nils Tavernier, réalisateur : Je ne le connaissais pas non plus. Je suis assez cancre, moi ! Quand Alexandra [Fechner] m’a proposé le film, je suis allé voir l’endroit. Je suis tombé sur un palais. Je me suis dit : qu’est-ce qui s’est passé ? Pourquoi un homme construit un tel truc ? Le palais ressemble plutôt à un terrain de jeu pour enfant, c’est une sorte de grande cabane pour enfant. Il n’y a pas de cuisine, on ne peut pas y dormir. Je me suis dit que le personnage était forcément romantique. Quelqu’un qui construit quelque chose pendant 30 ans, il est forcément monomaniaque, sans le moindre doute. C’est un homme qui était câblé de manière différente.
C’est un homme qui était câblé de manière différente
Ce qui m’a plu dans le personnage, c’est qu’il était gagnant, dans le sens où il a accédé à la célébrité à la fin de sa vie : j’avais un héros de cinéma à ce moment-là. J’avais un Billy Elliott. J’ai proposé à Alexandra quelque chose qui était dans le romantisme.
On n'avait pas envie d’une démonstration de mise en scène. Je déteste ça, je laisse ça à d’autres. On avait envie de faire un film qui était au service de. Comme le personnage est extraordinaire, on a essayé malgré tout de faire une mise en scène, de la musique, des acteurs, des couleurs… De gagner 3-4 marches. Il ne s’agissait pas de le banaliser. (…) Ce qu’on a voulu faire, c’est proposer un personnage à la western. C’est un cowboy solitaire qui avance. C’est un Clint Eastwood. (…) On voulait faire un film avec une émotion sincère.
Avez-vous vraiment filmé le lieu ?
Nils Tavernier : Ou je le modélisais totalement et c’est faisable. Je suis à la base technicien. Mais c’était extrêmement cher. Il fallait intégralement le scanner, faire de la 3D dessus. Ca aurait coûté une fortune. Ou alors il fallait tourner sur le palais et le détourer. La seule chose qu’on a construite, c’est l’arche de la petite porte qui pour moi était une belle allégorie d’un début de travail. Une porte qui s’ouvre sur un territoire gigantesque. On a tourné sur le vrai palais, oui.
La bande-annonce de L'Incroyable histoire du Facteur Cheval :