Créatrice et scénariste de la série imaginée par Dominique Besnehard à partir de son expérience d'agent de stars, Fanny Herrero orchestre l'écriture de Dix pour cent depuis sa création, allant de l'écriture des arches narratives et des dialogues jusqu'à la direction artistique des épisodes. Un véritable travail de showrunneuse qui a porté ses fruits, puisque la série a remporté de nombreux prix, dont celui de Meilleure série de 52 minutes au dernier Festival de la Rochelle, et conquis le public au-delà du territoire français; un remake québécois est notamment en préparation.
La saison 4, qui sera bien la dernière comme nous le confiait Fanny Herrero en septembre dernier, clôturera les aventures de l'agence ASK et de ses représentants, et se fera donc sans sa cheffe de troupe originelle qui a décidé de passer la main pour se consacrer à d'autres projets, rapporte le JDD. La showrunneuse confie avoir "besoin d'une respiration pour raconter d'autres histoires", après avoir travaillé sur Dix pour cent de façon exclusive pendant plus de six ans.
J'ai besoin d'une respiration pour raconter d'autres histoires
Pour prendre sa relève, pas moins de deux scénaristes ont été sollicités : Victor Rodenbach et Vianney Lebasque, co-scénaristes de la série Les Grands (OCS). Comme le lui a dit l'un d'entre eux, "il fallait bien deux garçons pour prendre ta place", et relever ce défi colossal de garantir la cohérence d'une série de 6 X 52 minutes - qui plus est, une série plébiscitée par le public depuis trois ans.
Pour la scénariste, l'horizon semble serein puisqu'elle vient de signer un contrat avec UTA, une agence d'artistes californienne très influente. Malgré cela, Fanny Herrero veut continuer à privilégier la France dans son travail car la création de séries y évolue de manière positive, notamment avec l'apparition de cursus dédiés à l'écriture de séries, comme la formation de showrunner à la Fémis. Ce passage de relais inédit (mais courant dans l'écriture de séries anglo-saxones) concomittant à la montée en puissance du pouvoir de la showrunneuse sur la série, pourrait marquer un premier palier d'évolution dans le rapport entre scénaristes et producteurs, et aider à revaloriser le travail des premiers à sa juste valeur.