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    Black Snake sur Canal+ : "Pendant les années Françafrique, je trouvais ça cool qu’un super-héros se promène entre la France et l’Afrique"

    Grands pouvoirs, zéro responsabilité. Masqué et ultra-sapé, Black Snake va défier un dictateur et tenter de libérer son peuple. Rencontre avec Thomas Ngijol et Karole Rocher autour de ce film de super-héros français à voir aujourd'hui sur Canal+.

    AlloCiné

    De quoi ça parle ?

    Après des années passées à Paris, Clotaire Sangala revient dans son pays natal, en Afrique. Élevé par un grand-père chinois expert en arts martiaux, persuadé d’avoir été trouvé dans une poubelle, Clotaire ignore tout du glorieux passé de ses parents. Accroc aux femmes et à la vie facile, égoïste et sans ambition, Clotaire va pourtant être rattrapé par son destin... Il va devenir "Black Snake", le super-héros masqué et ultrasapé, libérateur du peuple face au dictateur Ézéchias.

    • Black Snake est disponible sur myCANAL et Canal Plus
    Black Snake, la légende du serpent noir
    Black Snake, la légende du serpent noir
    Sortie : 26 juin 2017 | 1h 22min
    De Thomas Ngijol, Karole Rocher
    Avec Thomas Ngijol, Karole Rocher, Michel Gohou
    Presse
    2,4
    Spectateurs
    1,8
    louer ou acheter

    AlloCiné : Est-ce que "Black Snake" est la réponse française à "Black Panther" ? 

    Thomas Ngijol : Je ne connaissais pas l’existence de Black Panther au moment de travailler sur ce projet. Et puis Black Panther est arrivé. On connaît la rapidité et l’efficacité de la machine Marvel : ils ont fait leur truc et moi j’ai regardé simplement pour me renseigner et vérifier qu’on n’était pas sur la même chose. Et en fait rien à voir. Et tant mieux. C’est un super teaser pour notre film en fait ! (Rires) Ce sont des personnages diamétralement opposés à l’échelle des valeurs, donc c’est cool. Dès lors, ce serait réducteur de résumer notre film à un "Black Panther français". Ce n’est pas parce qu’il y a eu un film de super-héros noir que tous ceux qui viennent derrière sont les mêmes. Sinon, qu’est-ce qu’on dirait des super-héros blancs ? (Rires) Avec Black Snake, les gens vont découvrir avant tout une comédie. On n’est pas du tout dans une approche de destruction d’immeubles. C’est vraiment une comédie française, une des premières dans ce genre-là. On s’est simplement marrés à le faire. Je ne veux pas plus l’intellectualiser que ça. C’est un film qui devait trouver sa forme : quand on parle de super-héros, c'est un genre qui peut aller très loin. Il fallait faire ce qu’on sait le mieux faire en France : bien écrire et faire une belle comédie. Le public nous dira ce qu’il en est.

    UGC Distribution

    Vous avez écrit et réalisé en tandem, comment les rôles se sont-ils répartis ?

    Karole Rocher : Thomas avait déjà écrit ce film avec deux autres auteurs. Quand on a décidé de le réaliser ensemble, il a fallu réadapter le scénario à notre vision commune. Nous avons donc repris le script, qui était déjà très bien écrit, pour le retravailler ensemble. Le travail, c’était d’avoir une vision commune, avec chacun notre univers et en étant sincères. Je ne viens pas de la comédie, c’est vrai. Mais j’aime le jeu, j’aime les choses qui ne sont pas composées, un peu brutes… et finalement ça s’accorde bien avec la comédie. Le plus important, c’était d’aboutir à une vision commune en termes de décors, de costumes, de jeu, de mise en scène. Cela passe par des discussions, des échanges, par le fait de dire non ou au contraire par le fait d’écouter l’autre. C’est comme élever un enfant ensemble finalement. On se rejoint sur les mêmes choses et puis on s’accorde. Il y a un papa et une maman, quoi. (Rires)

    Le film se déroule dans l'Afrique des années 70 : pourquoi cette époque précisément ?

    Thomas Ngijol : Au-delà de pouvoir se marrer avec ce cadre et ce personnage, j’aime bien inscrire les choses dans du solide et pointer des éléments de notre société. Je n’avais pas envie que ce personnage évolue gratuitement dans un univers sans message sous-jacent. Les années 70, ce sont les années post-coloniales en Afrique. Cette période était pour moi la plus propice. Pendant les années Françafrique, je trouvais ça cool qu’un super-héros se promène un peu entre la France et l’Afrique, avec tout ce qu’il s’est passé d’un peu… obscur et sombre, si je puis dire (Rires).

    Ce héros, il s'appelle Clotaire Sangala. C'est très important le nom d'un super-héros. Comment en êtes-vous arrivé à ce patronyme ?

    Thomas Ngijol : (Rires) Sangala, je dirais que c’est un choix phonétique. Phonétiquement, ça tape bien et ça pourrait être un nom qui vient de la région dont je suis originaire, l’Afrique de l’Ouest, le Cameroun, le Congo… Et Clotaire, il y a quelque chose de crédule dans ce prénom, et j’aime bien les noms un peu crédules. C’est aussi une référence à une chanson, je ne sais plus si elle du groupe Bisso Na Bisso ou d’un vieux chanteur de rumba congolaise qui parle d’un mec assez léger qui s’appelle Clotaire. Au final, c'est un prénom assez drôle et surtout il a quelque chose d’un peu crédule. Et j’aime bien ça.

    UGC Distribution

    Un super-héros, c'est aussi un costume. Comment avez-vous travaillé et échangé pour définir le look de votre héros ?

    Karole Rocher : Thomas avait une référence très précise sur le costume. Après c’est une histoire de silhouette, d’esthétisme, d’identité du personnage.

    Thomas Ngijol : Dans la mesure où il y avait quelque chose de très français, je n’avais pas envie de tomber dans le ridicule avec un super-héros en collants. Et puis avec mon physique, ça aurait été un peu gênant ! (Rires) J’étais donc dans des références proches de Kato, le bras droit du Frelon Vert. Je trouvais ça intéressant parce que je voulais l’inscrire dans quelque chose de crédible pour nous, public français. Et puis dans les années 70, il y avait beaucoup de classe sur le continent africain et en France, avec ce côté costard. On s’habillait, il y avait de l’élégance. Je voulais que ce héros soit aussi une incarnation de cette élégance, pas un mec avec une cape ou un serpent brodé sur le torse.

    En 2016, quand vous avez annoncé le projet au Comic Con Paris, une spectatrice vous avait lancé "Qui dit super-héros, dit supers pouvoirs", et vous aviez répondu "Oui, mais qui dit France, dit budget". Comment avez-vous réglé cette question finalement ?

    Thomas Ngijol : (Rires) On l’a réglée de la meilleure façon possible : en écrivant. C’est en écrivant et en étant bien produit -et je salue les producteurs de Why Not Productions- qu’on arrive à tourner ce que l’on souhaite, en cadrant bien les vraies nécessités. Nous avons obtenu un budget correct et cohérent. Le film a son cachet, on a pu faire tout ce que nous souhaitions, à un prix… défiant toute concurrence. (Rires) Même si visuellement on peut croire qu’on est à plus de 20 millions d’euros. Mais non. (Rires)

     

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