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    L'Ombre d'Emily : "Je voulais aller à l'encontre des attentes des spectateurs avec ce thriller", confie le réalisateur Paul Feig [INTERVIEW]

    À l'occasion de la sortie en salles ce mercredi de "L'Ombre d'Emily", rencontre avec le réalisateur Paul Feig, qui nous a parlé de ce thriller teinté de comédie, dans la veine d'Hitchcock, et du choix d'Anna Kendrick et de Blake Lively.

    AlloCiné : Après avoir réalisé beaucoup de comédies, on a un peu la sensation que vous révélez la part plus sombre de vous-même avec ce nouveau film. Qu’est-ce qui vous a attiré dans le scénario de L’Ombre d’Emily ?

    Paul Feig : J’avais très envie de réaliser un thriller. C’est un de mes genres préférés. C’est que je regarde en général et ce que j’aime lire. J’adore les films d’Hitchcock mais je ne savais pas comment écrire une histoire de ce genre donc j’attendais de trouver le scénario parfait. Et quand il est finalement arrivé, c’était évident qu’il fallait que je le réalise. C’était très excitant. J’étais sur un autre projet à ce moment-là et j’ai tout lâché pour réaliser L’Ombre d’Emily. Parce que je savais que je pourrais rendre le film marrant grâce au personnage de Stephanie. Si ça avait été juste un triller, je ne suis pas sûr que j’aurais dit oui. Mais j'y ai vu des possibilités pour que je m’amuse avec le scénario et c’est ce qui m’a plu.

    Bien que le film soit aussi très drôle, il a complètement été vendu comme un pur thriller dans sa bande-annonce. C’était un choix de votre part ?

    Oui, mais tout le monde était d’accord avec moi. Nous nous sommes dits "Ne mettons pas en avant la comédie", car après tout c’est un thriller. Le film fonctionne comme un thriller. Je voulais que la bande-annonce ait ce ton-là. Je ne voulais pas que les spectateurs arrivent au cinéma en pensant qu’ils allaient voir une comédie, pour finalement être déçus en réalisant que ce n’était pas assez drôle pour eux. Tout simplement car ce n’est pas une comédie. C’est juste un thriller avec lequel on s’amuse. Un thriller fun, ou un "friller" si vous préférez. Et je trouve vraiment que c’est dans le ton des films d’Hitchock, devant lesquels on s’amusait beaucoup aussi.

    Que pouvez-vous dire sur le choix d’Anna Kendrick et de Blake Lively pour incarner vos deux héroïnes ?

    J’ai tout simplement eu la sensation que les rôles étaient faits pour elles. J’avais entendu dire que Blake était intéressée, qu’elle avait entendu parler du projet. J’étais fan d’elle mais je me suit dit "Est-ce que c’est ce qu’elle recherche ? Est-ce que je la vois jouer cette méchante ?". Et dès que j’en ai discuté avec elle c’était une évidence pour elle comme pour moi. J’adore surprendre le public avec une facette d’un acteur qu’ils n’ont encore jamais vue. C’est ce que j’ai déjà fait avec Jason Statham ou Chris Hemsworth. Et en ce qui concerne Anna, c’était génial, car évidemment elle est à l’aise dans la comédie, c’est une actrice incroyable, mais je me disais que les gens allaient venir en pensant voir une performance de sa part similaire à ce qu’elle avait déjà pu faire par le passé, et finalement on les prenait à contre-pied. Je voulais aller à l'encontre des attentes des spectateurs avec ce film.

    LIONSGATE / Peter Iovino, SMPSP

    Le film fait la part belle à la chanson française dans sa bande-originale. Pourquoi ce choix ?

    J’adore la pop française. La pop française des années 60. Et puis je voulais que les spectateurs ressentent ce que Stephanie ressent. Elle arrive dans un univers qu’elle ne connaît pas. Elle n’a jamais rencontré une créature comme Emily. Elle arrive dans sa magnifique maison, qui n’est comparable à rien de qu’elle connaît, elle boit des martinis avec elle, et évidemment elle entend cette musique française, et c’est une extension de cet univers inconnu dans lequel elle pénètre. Mais bon j’ai aussi fait ce choix tout simplement parce que ce sont des chansons géniales que j'aime beaucoup (rires).

    Même si le film a droit à une vraie fin, est-ce que vous pensez qu’une suite pourrait voir le jour ?

    Oui, vraiment. Je pense que le personnage de Stephanie "naît" vraiment à la fin du film et l’idée de la voir enquêter pour résoudre d’autres crimes serait vraiment très marrante.

    En parlant de suites, doit-on vraiment renoncer à tout espoir de voir un jour une suite de Spy ou de S.O.S. Fantômes ?

    S.O.S. Fantômes, je ne suis pas certain qu’une suite se fasse un jour, donc vous pouvez perdre espoir je pense (rires). Mais je n’en sais rien et je vis toujours avec l’espoir que ça se fera, tout simplement parce que je me suis beaucoup amusé en le réalisant. C’est un film dont je suis fier et maintenant que toute la controverse est derrière nous j’ai l’impression que beaucoup de spectateurs le découvrent aujourd’hui. Donc on ne sait jamais. Et Spy, j’adorerais. J’ai écrit ce film en imaginant qu’il ferait partie d’une franchise. Mais ce genre de décisions dépend des gens qui financent les films, pas de moi malheureusement.

    LIONSGATE / Peter Iovino, SMPSP

    Vous allez bientôt retrouver Henry Golding, la révélation de Crazy Rich Asians qui crève l'écran dans L'Ombre d'Emily, pour un nouveau film, Last Christmas. Qu'est-ce qui vous plait tant chez lui ?

    Je le trouve tout simplement génial. C'est un peu mon Cary Grant (rires). J'ai passé beaucoup de temps à chercher qui pourrait être mon "Marcello Mastroianni", mon inspiration masculine sur ce film. Car en général je travaille plutôt avec des femmes, il faut bien le dire. Et Henry est arrivé comme une évidence. C'est un garçon adorable, et vraiment bourré de talent. Il y a quelque chose de très frais, de très naturel chez lui. C'est d'autant plus frappant que ce n'est que son deuxième film, et la deuxième fois qu'il joue un rôle à l'écran. C'est une joie de travailler avec lui. Il joue à l'instinct, c'est très agréable pour un réalisateur.

    On ne sait quasiment rien au sujet de Last Christmas, hormis que ce sera une comédie romantique qui se déroulera à Londres durant les fêtes de fin d'année. Vous ne pouvez vraiment rien révéler ?

    Je suis désolé, c'est classé secret défense (rires). Je peux juste dire que c'est une comédie romantique dans la veine de Love Actually, avec une pointe de Bridget Jones. Je pense que ça va donner un film drôle, émouvant, et assez inattendu.

    Est-ce qu'il y a un genre auquel vous ne vous êtes encore jamais essayé et que vous seriez tenté d'explorer à l'avenir ?

    Évidemment, tout un tas. J'adorerais réaliser une comédie musicale. Je le jure devant Dieu, j'en réaliserai une avant de mourir (rires). Mais j'adorerais aussi réaliser un gros film de science-fiction, un western, ou un film de gangsters, ce serait très marrant. J'adore les films de genre. Howard Hawks était mon héros, il est passé de genre en genre avec succès et il n'a jamais perdu sa "voix", son identité. J'aimerais pouvoir faire la même chose.

    Vous avez incarné M. Pool dans la série des années 1990 Sabrina, l'apprentie sorcière. Netflix va bientôt sortir Les Nouvelles aventures de Sabrina, qui est une nouvelle adaptation plus sombre du personnage créé par Archie Comics. Vous êtes curieux de voir ce que cela va donner ?

    Je suis très excité à l'idée de découvrir cette série. Je trouve ça génial de proposer une série aussi sombre autour du personnage de Sabrina, c'était une super idée. Personne ne m'a appelé pour en faire partie malheureusement (rires). Mais de toute façon je ne pense pas que M. Pool apparaisse dans la série. Ou peut-être que Sabrina va tout simplement le tuer (rires).

    Notre interview Vrai ou Faux d'Anna Kendrick et Blake Lively :

     

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