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    Okko et les fantômes : 3 questions au réalisateur Kitaro Kosaka

    Directeur de l'animation sur Le Vent se lève de Miyazaki et collaborateur occasionnel du studio Ghibli, Kitaro Kosaka sort aujourd'hui "Okko et les fantômes", son premier long métrage d'animation en tant que réalisateur. Rencontre avec l'artiste...

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    Alors que sort aujourd'hui dans nos salles Okko et les fantômes, son premier long métrage en tant que réalisateur centré sur une petite fille confiée à sa grand-mère après la disparition tragique de ses parents, nous avons eu la chance de rencontrer le réalisateur et animateur Kitaro Kosaka lors du dernier Festival du film d'animation d'Annecy...

    AlloCiné : Quel a été le point de départ du projet "Okko et les fantômes" ?

    Cela remonte à l’époque où je travaillais sur le film Souvenirs de Marnie. J’étais à Ghibli à l’époque pour les aider sur ce projet-là, lorsque Mr [Masahiro] Saito est venu me voir. On se connaît car on fait souvent du vélo ensemble. Il est venu me voir avec ce livre en me demandant de lui dessiner quelques images, des illustrations qui puissent donner une idée de ce que pourrait donner cet univers-là visuellement. Il m’a confié les quatre premiers volumes de la série qui compte une vingtaine de romans. Il s’agissait au départ de réaliser quelques images, des esquisses qui pourraient donner une image de l’univers. J’ai donc fait ces images, et pendant un certain temps, c’est resté en suspens. Je n’avais pas de nouvelles, je ne savais pas ce que ça allait donner. Puis à un moment donné, de manière assez soudaine, on m’a appelé. Je suis retourné voir les gens qui travaillaient avec lui, ils m’ont dit que mes dessins leur avaient beaucoup plu et qu’ils voulaient me confier la réalisation d’un long métrage de cet univers-là. Il se trouve qu’en tant qu’animateur, au cours de ma carrière, j’ai pu accumuler un certain nombre de ressentis qui ont trait à la réalisation. Des envies, une conscience de ce que j’aurais souhaité faire si j’avais été metteur en scène sur les films pour lesquels j’ai travaillé en tant qu’animateur. Il y a donc eu une concordance entre ce que moi j’avais envie de faire et cette proposition qui m’a été faite. J’ai donc accepté ce poste de réalisateur.

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    Quels souvenirs gardez-vous de vos passages successifs au studio Ghibli ?

    Je n’ai jamais été employé du studio à titre régulier. Je n’ai jamais été sous contrat à durée déterminée ou indéterminée. J’ai toujours donné des coups de main de l’extérieur, en étant indépendant, en rejoignant les productions de manière temporaire. Cela m’est donc arrivé de ne pas être impliqué du tout dans les premières étapes de la création d’un film, de rejoindre des projets qui étaient en cours de production, en cours de route. Les raison pour lesquelles j’ai toujours souhaité donner des coups de main lorsqu’on m’appelait à la rescousse, c’est que dans les univers que dépeint Mr Miyazaki, il y a une beauté, une densité formelle, une force créatrice, un talent que j’ai toujours souhaité pouvoir observer, essayé de découvrir, de trouver le moyen de me l’approprier d’une façon ou d’une autre. C’est pour ça que j’ai toujours été très volontaire pour les rejoindre.

    Que retenez-vous de votre collaboration avec Hayao Miyazaki ?

    S’il y a un aspect vraiment important dans son travail à mes yeux, je dirais que c’est la manière dont il arrive à représenter de manière très frappante la corporalité humaine. Je crois qu’on est tous dans un rapport éminemment physique au monde qui nous entoure. Aujourd’hui, avec le développement d’Internet, peut-être que les choses sont un petit peu différentes, mais je pense qu’on a tous envie de manger des choses qui soient savoureuses, de découvrir des paysages qui soient à tomber par terre, de porter de beaux vêtements… Donc le fait de s’adresser à cette dimension corporelle et physique, cette corporalité en jeu, et le fait de pouvoir rendre attractifs les éléments qu’on met en scène à l’écran sur le plan physique, il me semble que c’est quelque chose de tout à fait décisif. Donner aux choses et au monde cet éclat qui va entraîner le spectateur. Pour moi, c’est décisif. 

    (Re)découvrez la bande-annonce de "Okko et les fantômes", en salles à partir d'aujourd'hui...

     

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