AlloCiné : Comment êtes-vous arrivé sur "La Route sauvage" et qu’est-ce qui vous a motivé à le réaliser ?
Andrew Haig (réalisateur) : Quand j’ai lu le livre de Willy Vlautin qui a inspiré ce film, je suis tombé amoureux de cette histoire émouvante entre un jeune garçon délaissé par tous et un cheval qui lui aussi, d’une certaine manière, est à la recherche d’une "famille". Au coeur de ce film, il y a ce sujet de la notion de famille. Pour moi, une famille est ce cercle spécial créé entre des individus ou avec des animaux dans lequel vous vous sentez vraiment en sécurité, en paix et en harmonie. Ce qui est triste, c’est de constater que nous vivons dans un monde de plus en plus égoïste où les individus se retrouvent de plus en plus seuls et isolés les uns des autres.
Parlez-nous plus en détails de votre vision de la notion de "famille"...
Ce que montre La Route sauvage, et ce en quoi je crois, c’est qu’une famille aujourd’hui n’est pas forcément celle dans laquelle vous venez au monde mais c’est celle que vous vous créez petit à petit. Parfois, le cercle familial n’est pas forcément le cercle de votre propre sang. Je crois que c’est de plus en plus fréquent, en raison des divorces notamment, d’avoir des familles décomposées et puis recomposées. Le but dans tous les cas est de se créer un environnement où vous vous sentez le moins seul possible et le plus heureux possible.
On dit que travailler avec des animaux n’est pas une chose simple : comment s’est passé votre travail de réalisateur avec les chevaux employés dans le film ?
Je n’avais jamais travaillé avec des chevaux avant ce film mais j’ai eu la bonne surprise de constater combien les chevaux sont de bons collaborateurs. Le cheval principal que nous avons employé, Starsky, qui joue le rôle de "Lean on Pete", s’est vraiment révélé être un compagnon de jeu idéal pour les scènes tournées avec Charlie Plummer. Je crois que leur complicité est une évidence qui rayonne à l’écran. Les chevaux sont des animaux qui sentent votre énergie émotionnelle et donc, tant que vous demeurez calme, ils sauront à leur tour rester tranquille et vous donner une réplique digne d’un grand acteur de cinéma.
Quelle a été la séquence la plus complexe à tourner ?
Sans aucun doute les scènes de course de chevaux ! D’autant que le budget était serré et le temps de tournage tellement limité. Et puis nous n’avions pas la possibilité de lancer à pleine course les chevaux employés plus d’une fois. Il m’a donc fallu faire preuve de créativité pour placer mes caméras au bon endroit et espérer que chacun allait donner le maximum en terme de performance. Imaginez donc mon niveau de stress ! Mais au final je suis très content du résultat.