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    La Société des Réalisateurs de Films se mobilise pour la libération du cinéaste Oleg Sentsov
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    La mobilisation en faveur de la libération du cinéaste ukrainien Oleg Sentsov, rentré en phase critique de sa grève de la faim, s'intensifie. A l'image de la Société des Réalisateurs de Films et de Jacques Audiard, qui s'exprime pour elle.

    BORDE-JACOVIDES / BESTIMAGE

    Rappel des faits. Arrêté en mai 2014 par le FSB en Crimée pour avoir manifesté contre l’annexion russe, le réalisateur ukrainien Oleg Setsov, agé de 41 ans et père de deux enfants, a débuté une grève de la faim illimitée le 14 mai 2018, un mois tout juste avant l’ouverture de la Coupe du monde. Les appels à sa libération se multiplient depuis quelques temps, alors que l'intéressé entre dans une phase critique de sa grève de la faim. Pour ne pas dire carrément en danger de mort. Alors que le président Emmanuel Macron doit se rendre en Russie pour suivre la demi finale de la coupe du monde de football, la Société des Réalisateurs de Films (SRF) se mobilise elle aussi, notamment par l'intermédiaire de Jacques Audiard.

    Dans une vidéo publiée par le site Konbini, Jacques Audiard déclare, au nom de la Société des réalisateurs de films, qu'"alors que l’équipe de France s’apprête à livrer un match décisif, et nous offrir, nous l’espérons, une grande et belle victoire, Oleg Sentsov vit peut être ses derniers jours." 

    Oleg Sentsov en est aujourd’hui à son 58e jour de grève de la faim, qu’il a entamé "pour exiger la libération de tous les "prisonniers politiques" ukrainiens détenus injustement par le régime russe" explique-t-il. Ajoutant "si nous ne disons rien, [il] va mourir. Très certainement. Pas durant la coupe du Monde, ça ferait mauvais effet, mais après, en douce, clandestinement. Nous voulons croire qu’il est encore temps d’agir. Nous voulons croire en une dernière et grande victoire - sans doute plus importante qu’un match de football - celle de la libération d’Oleg Sentsov avant qu’il ne soit trop tard."

    La SRF s'est également fendu d'un communiqué, dont voici un extrait :

    Si la Communauté européenne et internationale ne fait rien de plus, Oleg Sentsov va mourir. On a volé son pays, changé de force sa nationalité pour lui faire prendre celle de ses agresseurs, on l'a envoyé pour vingt ans au fin fond d'un trou glacial, au bord du cercle arctique. Et l'Europe, l'Europe dont il rêvait au point de se battre pour que son pays en fasse partie,  l'Europe, a laissé faire. 

    Si rien ne se passe, Oleg Sentsov va mourir. Comme il le dit lui-même : sa vie est la seule arme qui lui reste pour résister et défendre ces soixante-dix ukrainiens que Poutine a enlevé à leurs familles et à leur pays, pour la seule raison qu'ils n'étaient pas d'accord avec sa politique expansionniste, imposée par la violence.

    Cet homme qui se bat au nom de valeurs que nous ne pouvons que partager, ne peut  pas disparaître. Ce serait une terrible perte pour l'humanité et un nouveau terrible revers pour l'Europe. 

    Si Oleg Sentsov mourrait aujourd'hui, c'est non seulement Vladimir Poutine, qui serait un peu plus éclaboussé, mais la France, l'Allemagne et l'Europe tout entière qui seraient entâchées de son sang.

    Vendredi 6 juillet, la SRF a initié une pétition (consultable ici) signée par plus de 150 cinéastes internationaux, pour "conjurer l'Europe et plus largement le reste du monde d'utiliser tous les moyens en leur possession pour obtenir la libération immédiate d'Oleg Sentsov".

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