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    Manhattan Stories : Dustin Guy Defa voulait "un film choral dans lequel les histoires n'ont pas besoin de se croiser"

    Rencontre avec le réalisateur Dustin Guy Defa, qui signe avec "Manhattan Stories" des portraits d'habitants de New York qui vont vivre une journée pas comme les autres.

    Magnolia Pictures

    Ce mercredi sort en salle Manhattan Stories, second long métrage du réalisateur Dustin Guy Deffa, qui a accepté de répondre à nos questions. 

    AlloCiné : Comment vous est venue l'idée de "Manhattan Stories" ?

    Dustin Guy Defa : J'ai eu une étincelle de ce que cela pourrait être alors que je finissais un court métrage avec mon ami Bene Coopersmith. Je désirais refaire un film avec lui qui se passe encore plus à New York. J'ai réfléchi à ce que j'aimais de cette ville et j'ai commencé à voir beaucoup de gens. (...) A partir de là, j'ai commencer à développer le scénario et à sculpter ce que je trouvais important (...). Il s'en est dégagé l'idée d'amitié. Je voulais exprimer à quel point l'amitié est importante pour moi -avoir un ami, le garder, ce que c'est que d'en perdre un, d'en vouloir un.

    Il s'agit de votre second long métrage après "Bad Fever", avez-vous procédé de la même façon pour ce nouveau film en termes d'organisation et de travail sur le plateau ?

    Bad Fever était un budget extrêmement réduit avec une petite équipe : un directeur photo, un directeur artistique, un ingé son, trois assistants essentiellement. Manhattan Stories est aussi un petit budget mais pas à ce point. Nous avions une équipe et un casting complets et un agenda de tournage compliqué se déroulant à plusieurs endroits. Cependant, nous avons veillé à garder un aspect intimiste dans la façon d'opérer. L'ambiance était amicale et nous avons essayer de conserver ma relation avec les acteurs centrale. Je ne voulais aucune distance entre eux et moi.

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    Vous avez écrit un scénario avec cinq histoires très différentes l'une des autres, multipliant les personnages, était-ce un véritable défi d'écriture ?

    Écrire ce scénario a demandé beaucoup de travail. J'essaye de m'imposer des défis et de les surmonter. [Établir] les contours [de l'histoire] a peut-être été la partie la plus difficile : s'assurer que je me tenais à mes thèmes et que le film marcherait comme je l'entendais. Je voulais que les personnages soient très différents les uns des autres; en fait, ils ne devraient même pas être dans le même film. Mais je voulais surmonter et faire un film où au contraire, chacun a sa place (...).

    Mais pourquoi avoir choisi d'à peine connecter leurs histoires ?

    Je voulais un film choral dans lequel les histoires n'ont pas besoin de se croiser. Je n'avais jamais vu un tel film et que tout se passe sur une journée comme dénominateur commun. Avec New York. J'ai pensé que si je pouvais lier ces histoires par leurs thèmes -l'amitié, le désir de se connecter à l'autre- j'aurais un film qui sonne juste (...).

    Avec un scénario aussi "écrit", y avait-il encore la place pour de l'improvisation ou des propositions des acteurs sur le plateau ?

    Le scénario était précis et ne nécessitait pas d'improvisation. Malgré tout, j'aurais adoré avoir le luxe de laisser les acteurs improviser, mais nous n'avions pas l'agenda pour. Nous tournions très vite, changions souvent d'endroits, et pour tenir le rythme, nous nous en sommes tenus strictement au scénario.

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    Comment avez-vous travaillé sur l'excellente bande originale du film ? Avez-vous choisi les musiques avec Bene Coopersmith, qui est aussi disquaire dans la vie ?

    Nous avons passé en revue certains choix de musique ensemble, mais le budget musical n'était pas assez haut pour obtenir ce que nous avions choisi. J'ai dû m'en tenir au catalogue d'une compagnie, Numero Group. Avec le recul, j'ai passé un temps ridiculement long à trouver et à choisir chaque chanson à un prix correct et qui me satisfasse.

    Pouvez-vous nous parler de votre collaboration avec Philip Baker Hall, acteur que nous aimons beaucoup ?

    Évidemment que si Philip Baker Hall est dans le film parce que je l'aime beaucoup aussi. C'est un acteur solide qui adore travailler. Il fait ce qu'il a à faire et sait comment le faire. Il a adoré le scénario et son personnage donc j'étais aux anges ! Nous lisons tous les deux beaucoup, nous avions une profonde connexion durant le tournage et nous parlions beaucoup de livres dès que nous avions un moment. Il relisait Moby Dick à l'époque, que je n'ai toujours pas lu. Peu d'autres acteurs aiment jouer autant que lui, il adore ça.

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    Pour "Bad Fever", David Lowery ("A Ghost Story") était crédité au montage, cette fois il est producteur délégué ; pouvez-vous nous décrire la nature de votre relation de travail avec ce talentueux réalisateur ?

    David a réalisé la majorité du montage de Bad Fever, c'est le réel monteur de ce film. J'ai appris à monter en le voyant travailler. Nous nous connaissions via le circuit des festivals ; je l'ai rencontré à une projection de son film St Nick. Bien entendu, sa carrière a décollée depuis. (...) Peu de gens sont prêts à passer d'un énorme film Disney à un travail intimiste comme A Ghost Story. Pour Manhattan Stories, il a agi comme producteur délégué, ce qui dans ce cas précis se traduit par le fait que sa compagnie a produit le film et qu'il m'a donné de superbes notes sur le scénario.

    "Manhattan Stories", actuellement en salles :

     

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