Au terme de la première saison de The Handmaid's Tale, nous avions laissé Offred et son armée de servantes sur le "Feelin' Good" de Nina Simone : un passage surprenant, décalé, telle une légère, vacillante lueur d'espoir, après 10 épisodes on ne peut plus éprouvants. Les jeunes femmes refusaient de lapider Janine, montrant qu'elles pouvaient avoir le pouvoir, qu'elles pouvaient dire non, se rebeller. Mais cette détermination dans leurs regards était rapidement balayée par l'enlèvement de notre héroïne, retirée aux Waterford et embarquée dans un fourgon pour une destination indéterminée. Pourquoi ? Par qui ? Ses activités d'espionne avaient-elles été découvertes ? L'épisode "June" a rapidement répondu à ces questions et bien plus encore...
2.01 - JUNE, KATE BUSH, UNE CORDE ET "LA LIBERTE"
Ce n'est donc pas seulement Offred qui a été enlevée, mais l'ensemble des servantes du quartier, qui se retrouvent rassemblées au Fenwey Park de Boston, un stade de baseball mythique, symbole de l'Amérique d'avant, du divertissement, de la grandeur, de la joie. En son sein, on les force à s'aligner sur une estrade, la corde au cou, sur le point d'être sacrifiées. Par dessus leurs visages horrifiés et leurs cris, This Woman's Work, le tube de la chanteuse Kate Bush sorti à la fin des années 80, résonne avec force : "I should be crying but I just can't let it show / I should be hoping but I can't stop thinking (...)". Une chanson dont les paroles évoquaient un accouchement difficile alors qu'Offred est enceinte et sur le point de perdre la vie.
Mais ce n'était qu'un leurre ! Elles ne sont finalement pas exécutées. Il s'agissait d'une nouvelle punition de Tante Lydia sous forme de torture pour leur faire comprendre qu'il n'y aucun espoir pour elles d'échapper à leur destin, qu'elles n'ont pas d'autre choix que d'obéir, que tout acte de rebellion a une conséquence grave. Et Lydia semble prendre un plaisir immense à donner cette leçon. Comme si ce n'était pas suffisant, les servantes sont ensuite priées de tenir de lourdes pierres le plus longtemps possible, sous une pluie diluvienne. Offred est exemptée lorsque Lydia apprend qu'elle est enceinte. Enfin. Au cours d'un face à face tendu entre les deux femmes, on apprend que Janine a été envoyée dans les colonies, là où selon Lydia elle finira par mourir aussi, mais plus lentement, souffrant un peu plus chaque jour... L'intraitable tante montre à Offred le sort qui pourrait lui être reservé si elle ne calme pas ses ardeurs : être enchaînée dans une cave, comme une autre de ses sembables, également enceinte.
La liberté -thème central de cet épisode- est miraculeusement et mystérieusement offerte à notre héroïne. Elle choisit de saisir sa chance, à ses risques et périls, et s'enfuit. La voilà à nouveau dans un fourgon vers l'inconnu. Elle apprend rapidement que c'est Nick qui est derrière cette fuite, comme il avait promis de l'aider. Elle porte son enfant et il est bien décidé à lui rendre sa liberté. L'épisode se termine sur Offred qui quitte sa tenue de servante, qui coupe ses cheveux, qui arrache l'agrafe rouge à son oreille dans une mare de sang et jette le tout dans le feu, un nouvel acte de défiance. Offred retrouve son idendité, elle redevient June Osborne. Et maintenant ?
2.02 - AU TEMPS DES COLONIES
The Handmaid's Tale nous entraîne enfin avec cet épisode dans les fameuses colonies dont on a beaucoup entendu parler, sans savoir à quoi elles ressemblaient ni ce qu'elles représentaient vraiment. Sans surprise, c'est tout bonnement l'enfer sur Terre. Un endroit qui fait regretter chaque jour un peu plus aux femmes envoyées là-bas de ne pas être déjà mortes. On retrouve ainsi Emily -la prestation d'Alexis Bledel est bluffante- qui a choisi de venir ici et qui se donne pour mission d'assister médicalement les femmes abîmées, éreintées, parfois sur le point de rendre l'âme, alors qu'elles ont été réduites en esclavage. Elle fait alors la rencontre d'une certaine Mrs. O'Connor (Marisa Tomei), une femme qui croit au système de Gilead, qui fut mariée à un commandant, mais qui a perdu son statut social et sa liberté le jour où elle a trompé son mari.
Si Emily semble avoir de la compassion pour elle dans un premier temps, elle ne tarde pas à l'empoisonner, se servant d'elle pour venger toutes les femmes qui ont été abusées par Gilead, et donc y compris par d'autres femmes comme elle. Cette action ne restera certairnement pas sans conséquence... En attendant, Jeanine arrive à son tour sur le camp, un visage familier pour Emily qui y voit là un certain réconfort. On nous montre en parallèle des flashbacks de la vie d'Emily avant Gilead, avec sa femme et son fils, de leur séparation cruelle, qui fait écho à celle qu'a aussi vécue June. On lui refuse l'accès au Canada pour rejoindre les êtres aimés, car les règles ont changé, le mariage entre deux personnes de même sexe n'est plus reconnu, il n'existe plus. Elle assiste, impuissante, à la destruction de son couple, de sa famille.
De son côté, June poursuit ses voyages en fourgon et elle est cette fois débarquée dans des locaux abandonnés et dévastés, qui se révélent être ceux du Boston Globe. Tout un symbole. Elle est accompagnée d'un homme dont on ignore tout, mais qui semble avoir un lien fort avec cet endroit. Un ancien journaliste ? June déambule dans ces bureaux déserts, et tombe notamment sur un vieux DVD poussiéreux... de Friends ! La réminiscence d'une pop culture qui a disparue. Elle organise sa nouvelle vie dans ce lieu chargé de souvenirs et de vies qui ne sont plus. En attendant de pouvoir partir... Elle retrouve Nick qui la couvre de baisers et avec lui sa sexualité renaît. Elle s'y réfugie. Puis elle prie.
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