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    Harcèlement : 94% des femmes de l'industrie hollywoodienne ont déjà été victimes d'un comportement déplacé selon un sondage
    Corentin Palanchini
    Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

    USA Today a organisé un sondage auprès de 843 femmes de l'industrie du divertissement et 94% d'entre elles avouent avoir été victimes de harcèlement ou d'agression à caractère sexuels.

    Wild Side

    A l'initiative d'USA Today, 843 femmes de l'industrie du spectacle (productrices, actrices, scénaristes, réalisatrices, monteuses et d'autres) ont participé à un sondage* sur leurs conditions de travail et le harcèlement. Les résultats sont accablants : 94% des participantes disent avoir déjà été victimes d'actes de harcèlement ou d'agression à caractère sexuels.

    • 10% ont vécu une demande inappropriée de se mettre nue lors d'une audition
    • 21% furent forcées à pratiquer un acte sexuel
    • 29% ont assisté à de l'exhibitionnisme
    • 39% ont vu des images sexuelles sans l'avoir demandé
    • 64% se sont vues proposer du sexe ou une relation
    • 65% ont assisté à des promotions professionnelles liées à une relation entre employées et managers
    • 69% ont été touchée de façon sexuelle
    • 75% ont vu d'autres femmes subir des commentaires sexuels non désirés
    • 87% ont subi des commentaires, des blagues ou des gestes sexuels non désirés

    Seule une femme sur quatre a osé raconter son expérience et parmi elles, seuls 28% ont constaté une amélioration de leur condition de travail après avoir parlé.

    Qui ose parler ?

    Bien que le sondage montre que les femmes plus âgées et avec plus d'expérience ont été soumises à plus d'incidents, les femmes plus jeunes avec moins de cinq ans d'expérience dans l'industrie sont plus enclines à parler des actes déplacés auxquels elles ont assisté. Les 18-29 ans sont 35% à parler, là où les femmes de plus de 60 ans ne sont que 19%. Les quarantenaires sont 27% à faire entendre leurs voix, mais les trentenaires seulement 20%.

    Pourquoi si peu de femmes témoignent ?

    Les résultats du sondage indiquent que 40% des sondées n'ont pas confiance dans le système. 34% n'étaient même pas sûre que ce qu'elles subissaient relevait du harcèlement, 32% déclarent qu'elles n'avaient aucune preuve et qu'il s'agissait d'un rapport de parole contre parole. Enfin, 20% avaient honte de parler.

    Les conséquences d'un témoignage

    32% des cas aboutissent à des réprimandes ou au renvoi du harceleur (23%). Mais certaines femmes ont été licenciées pour avoir témoigné (8%) ou ont trouvé un accord avec le harceleur (4%). Aucun cas n'a été jusqu'au procès. 24% des femmes interrogées ont quitté leur firme à cause d'incidents sexuels.

    Qui sont les agresseurs ?

    29% sont des réalisateurs, agents, producteurs ou d'autres postes d'autorité tels que définis par l'industrie. 24% sont des collègues des victimes et 20% des superviseurs ou des managers. Moins de 10% sont des gens qui "pèsent" dans l'industrie comme des célébrités et peu sont dans une position inférieure à l'accusateur (3%).

    *Le sondage s'est déroulé du 4 décembre 2017 au 14 janvier 2018 après envoi d'emails invitant les membres des groupes The Creative Coalition et Women in Film and Television à témoigner. Cela n'est donc pas scientifiquement représentatif de l'industrie dans son ensemble.

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