Mercredi 7er février, l'éditeur français Focus Home Interactive convoquait à nouveau le ban et l'arrière ban de la Presse nationale et internationale pour présenter l'ensemble de son catalogue de titres à venir pour l'année 2018 et 2019. Au milieux des jeux estampillés Games Workshop, shooter post-apo situé dans les environnements ravagés de Tchernobyl, et l'indéboulonnable livraison annuelle de Farming Simulator dont le succès ne se tarit pas, cinq titres étaient les plus susceptibles d'attiser notre curiosité ou, en tout cas, les plus à même d'être évoqués sur le site : une plongée dans les méandres de l'âme torturée du grand H.P. Lovecraft avec l'adaptation du célèbre jeu de plateau Call of Cthulhu; Vampyr, le nouveau jeu développé par le studio Dontnod, à qui l'on doit l'éclatante réussite du jeu à épisodes Life is Strange, dont on a beaucoup parlé (y compris sur le site d'ailleurs). Une nouvelle présentation de A Plague Tale : Innocence, un titre également développé par un studio français dont les toutes premières images montrées l'an dernier laissaient augurer un titre vraiment attachant et soigné. Greedfall, la nouvelle itération du studio de développement parisien Spiders, ayant pour cadre un univers fantastique situé au XVIIe siècle. Et enfin une vraie surprise, puisque découvert de manière un peu inopinée et ne figurant pas dans notre liste des courses de prime abord : The Council, un jeu épisodique lui aussi développé par un studio français.
Histoire de ne pas rendre la lecture totalement indigeste et laborieuse, nous avons choisi de séquencer les présentations, et non les unes à la suite des autres. vous pouvez retrouver les autres titres évoqués dans les liens figurants en bas de l'article.
L'influence du maître Lovecraft
S'il y a bien un écrivain dont l'oeuvre n'en finit pas de peupler l'imaginaire de cinéastes de genre et créateurs de jeux, c'est bien Howard Phillips Lovecraft. Chez John Carpenter par exemple : son cultissime The Thing, au-delà d'être un Remake de La Chose d'un autre monde, était aussi une variation autour des Montagnes hallucinées, nouvelle publiée en 1936. Guillermo del Toro figure aussi au rang de ses plus grands admirateurs, et a longtemps préparé -avant de jeter l'éponge- une adaptation de cette même oeuvre, avec James Cameron à la production.
Côté jeux, on ne compte plus les variations autour du mythe de Cthulhu : le cultissime Alone in the Dark édité en 1992 par Infogrames, Darkness Within : The Dark Lineage, Call of Cthulhu : Dark Corners of the Earth sorti en 2006...Une longue liste à laquelle il convient de rajouter la trilogie des Penumbra, des jeux d'aventures de type Survival Horror développé par le studio suédois Frictional Games. Des titres accueillis avec bienveillance par la communauté de joueurs, en particulier Penumbra : the Dark Plague, avec son ambiance terrifiante et immersive. En 2010, Frictional Games fut aussi derrière l'extraordinaire jeu Amnesia : The dark Descent, un authentique et terrifiant Survival Horror, dont l'histoire était directement influencée par L'Affaire Charles Dexter Ward, un des rares romans publié par Lovecraft.
Lä ! Shub-Niggurath !
Attendu fin 2017 puis repoussé -sans date précise pour le moment- à 2018, Call of Cthulhu effectuait déjà son troisième tour de piste cette année à la présentation du line-up de l'éditeur Focus Home Interactive. Développé par le studio français Cyanide, Call of Cthulhu est une adaptation officielle du célébrissime jeu de rôle plateau de Chaosium. Le titre est au croisement entre le RPG (jeu de rôle, évidemment) et l'investigation, aux mécaniques d'horreur et d'infiltration. Le jeu emmène le joueur sur l'île bien glauque de Darkwater, et le place dans la peau d'Edward Pierce, un vétéran de la Grande guerre devenu détective dans le Boston des années 1920. Il est chargé d'enquêter sur la mystérieuse et tragique disparition d'une certaine Sarah Hawkins, une artiste reconnue s'étant récemment installée sur l'île avec sa famille; avant de périr dans les flammes.
La présentation, d'une vingtaine de minutes, s'est effectuée en Hands Off; autrement dit, il n'était pas (encore) possible de poser nos mains dessus. Frustrant, car le titre fait furieusement envie, avec son ambiance anxiogène, mortifère et délicieusement malsaine, où l'horreur peut surgir de nulle part sans crier gare. Il nous a semblé toutefois que cette présentation était, comparée à celle de l'an dernier, moins complète. En tout cas plus avare. Celle de 2017 avait dévoilé plusieurs mécanismes de jeu, dont celui -très intéressant- de la gestion de la santé mentale du personnage, qui peut devenir fou à force de croiser des horreurs; sachant que plus le personnage va loin dans le jeu, plus il sera sujet au développement de différentes phobies.
Rien de cela dans la présentation de cette année, qui a surtout fait la part belle au tout début du jeu, lorsque le détective débarque sur l'île et commence à faire connaissance avec un voisinage pas franchement accueillant. L'idée étant ensuite de tenter de s'infiltrer dans des entrepôts situés sur le quai du petit port de l'île. En passant les environnements et les objets trouvés au peigne fin, le personnage gagne de l'expérience et lui permet avec ça de déverrouiller des compétences spécifiques rendant possible de nouveaux sujets de discussions avec les interlocuteurs croisés, adopter différentes attitudes envers eux, etc. Plus on a d'informations, plus le personnage peut comprendre la nature des objets trouvés et les événements vécus, et ainsi développer son sens de l'observation, ce qui peut, In Fine, lui sauver la vie. Le jeu alternera d'ailleurs des missions qui seront, aux dires des développeurs, parfois très story driven; autrement dit dont la narration sera essentielle en espérant notamment pouvoir tirer au mieux les ficelles lors des discussions. D'autres missions feront en revanche davantage appel aux actions. Bon, on est pas non plus dans un FPS, donc il ne faudra pas s'attendre à démonter du monstre à la chaîne façon Painkiller.
Si Call of Cthulhu bénéficie d'une ambiance globalement très soignée et immersive comme dit plus haut, un élément crucial sur un tel titre, on regrette cependant, de ce que l'on a pu voir, un manque d'expressivité sur certaines "gueules" croisées dans ce début du jeu, notamment au bar du port, comparées à d'autres dont la synchronisation labiale était en prime plus affûtée. Pas de quoi s'affoler non plus. C'est juste qu'on se montre plutôt tatillons pour un titre qu'on attend fébrilement. Et vu l'engouement autour de cette cultissime licence, il y a fort à parier que Cyanide en a tout à fait conscience. Reste donc à espérer que le studio mette justement à profit les mois qui séparent encore le titre de sa sortie effective pour peaufiner ce qui doit l'être. Sinon, gare à la colère du Shub-Niggurath !
Ci-dessous, le dernier Trailer en date...
Et ci-dessous, une galerie d'Artworks et images de Gameplay du jeu :