Lorsque Diane Kruger nous avait déclaré qu'In the Fade avait changé sa vie, dans la vidéo ci-dessus, elle ne croyait pas si bien dire : quarante-huit heures après cette rencontre sur la Croisette, la comédienne remportait un Prix d'Interprétation Féminine plus que mérité. Le long métrage de Fatih Akin a depuis été choisi pour représenter l'Allemagne en vue de l'Oscar du Meilleur Film Etranger et, lorsque nous retrouvons l'actrice fin décembre à Paris, il est toujours en course (contrairement à 120 battements par minute, candidat français), et en lice pour un Golden Globes, qu'il remportera quelques semaines plus tard.
En attendant les nominations aux Oscars, et alors qu'In the Fade sort dans nos salles ce mercredi 17 janvier, Diane Kruger revient avec nous sur l'après-Cannes 2017.
AlloCiné : Quel souvenir gardez-vous de cette cérémonie et de ce moment où vous entendez votre nom ?
(rires) Je n'en croyais pas mes yeux. Ou mes oreilles plutôt. Je pense que ça se voit car je n'imaginais pas que le prix soit pour moi. Je m'attendais à ce que ce soit pour le film, donc j'étais un peu surprise. Mais je me souviens d'une très grande émotion, d'être hyper fière et d'avoir ma mère au téléphone ensuite (rires) Des choses comme ça.
Vous parliez de la surprise qu'a été ce prix, et pourtant votre nom revenait avec insistance dans les pronostics. Vous étiez la grande favorite. Cela signifie-t-il que vous réussi à vous couper de toutes ces rumeurs ?
Oui car vous êtes assez protégés à ce niveau : le film a été présenté le dernier vendredi, à 22h, donc j'ai fait la promo le lendemain. Et même si j'ai vu des gens qui aimaient In the Fade, je n'ai rien lu dans la presse, et le dimanche je faisais mes bagages. En plus de ça, et pour avoir été membre du jury moi-même [lors de la 65ème édition en 2012, sous la présidence de Nanni Moretti, ndlr], je sais que la perception extérieure est très différente de ce que l'on peut ressentir au sein du jury.
Ressentez-vous déjà des répercussions de cette récompense ? A travers les projets que l'on vous propose, ou lorsque vous présentez le film dans le reste du monde ?
Oui, l'éclairage auquel nous avons eu droit grâce au prix est énorme. Il n'est pour l'instant sorti qu'en Allemagne [cette interview a été réalisée le 20 décembre 2017, ndlr], mais il a été accueilli avec une bienveillance que je n'ai personnellement jamais connue avec un film. Pareil aux Etats-Unis. Il est vraiment attendu et qui a touché beaucoup de gens à chaque fois que nous l'avons montré. Nous y sommes depuis deux mois pour faire de la promotion en vue des Oscars notamment, et ça a créé un petit événement. On en parle avec beaucoup de bonheur du coup.
Est-ce que vous pensez déjà aux éventuelles nominations aux Oscars, aussi bien pour le film que pour vous ?
C'est un peu le distributeur qui vous l'impose, oui. Mais c'est normal, après Cannes, d'avoir de l'espoir à ce sujet. Je pense que je ne serais pas nommée, mais j'espère très fort que le film le sera. Pendant cette course aux Oscars, comme on l'appelle, on se retrouve au sein d'un petit comité de gens qui ont fait des films qui ont marqué l'année. Et c'est hyper agréable de rencontrer les gens que vous admirez, qu'il s'agisse de metteurs en scène géniaux que vous n'auriez jamais croisés autrement ou des autres actrices, pour parler de nos travaux respectifs. C'est un échange très sympathique, avec des artistes que j'adore.
Propos recueillis par Maximilien Pierrette à Paris le 20 décembre 2017
"In the Fade", futur candidat à l'Oscar du Meilleur Film Etranger ?