"Harvey Weinstein est mon monstre" : Salma Hayek accuse le producteur de harcèlement

Nouveau rebondissement dans l'affaire Weinstein : un peu plus de deux mois après l'article du New York Times, qui dénonce publiquement les agissements d'Harvey Weinstein, ce dernier est aujourd'hui sous le coup de nouvelles accusations, portées cette fois-ci par l'actrice Salma Hayek. 

Harvey est mon monstre aussi

Dans une tribune intitulée "Harvey est mon monstre aussi" et publiée dans le même quotidien, Salma Hayek raconte son histoire. Tout a commencé lorsqu'elle a voulu porter à l'écran la vie de la peintre mexicaine Frida Kahlo, dans un biopic du même nom. A l'époque, la jeune femme recherche des partenaires financiers. Le professionnalisme d'Harvey Weinstein, qu'elle considère à l'époque comme un "ami loyal", un "homme de devoirs", l'encourage à travailler avec Miramax sur ce projet.

"J'ai été naïve, mon rêve devenait réalité. En un instant, il validait les 14 dernières années de ma vie. Il m'a donné une chance, à moi, alors que je n'étais personne. Il m'a dit oui."

Dès lors, le nabab change de comportement et l'actrice s'empresse d'apprendre à dire non. Non aux intrusions dans sa chambre au beau milieu de la nuit, non aux douches, non aux massages, non aux avances. "Non, non, non, non..." écrit-elle. 

Elle décrit alors une lente humiliation et la naissance d'un monstre agressif. "Je vais te tuer, ne pense pas que je n'en suis pas capable" menace-t-il.

Weinstein aurait ensuite exercé son chantage au moment de la pré production et aurait menacé de remplacer Salma Hayek par une autre actrice. Contrainte alors de faire appel à un avocat, elle récupère finalement le contrôle de la production. Mais Weinstein intervient régulièrement pour critiquer le film et le travail de la comédienne. "Il m’a dit que la seule chose que j’avais pour moi, c’était mon sex-appeal, et qu’il était absent du film." 

Il ira même jusqu'à imposer une scène de sexe entre le personnage de Frida et sa partenaire à l'écran, moyennant quoi le film ne sortira pas en salles. "Il n'y avait pas de place pour négocier. [...] J'avais travaillé tant d'années sur ce projet. Nous étions à cinq semaines du tournage et j'avais convaincu de nombreux talents de participer. Comment j'aurais pu gâcher tout ça ? " 

Aujourd'hui, une centaine de femmes accusent Harvey Weinstein de harcèlement, d'agression sexuelles ou de viol. Si le producteur tout puissant continue de nier en bloc les différentes accusations dont il est aujourd'hui la cible, plusieurs enquêtes sont ouvertes.