The Florida Project de Sean Baker
Avec Brooklynn Prince, Bria Vinaite, Willem Dafoe...
De quoi ça parle ? Moonee a 6 ans et un sacré caractère. Lâchée en toute liberté dans un motel de la banlieue de Disney world, elle y fait les 400 coups avec sa petite bande de gamins insolents. Ses incartades ne semblent pas trop inquiéter Halley, sa très jeune mère. En situation précaire comme tous les habitants du motel, celle-ci est en effet trop concentrée sur des plans plus ou moins honnêtes pour assurer leur quotidien…
Présenté au dernier Festival de Cannes, The Florida Project possède un cadre spatial particulier, celui de la banlieue de Disney World près d'Orlando, sorte de no man's land désaffecté, un décor désolant où l'American Dream est venu mourir et qui entre en parfait contraste avec la magie Disney. C'est dans ce monde vétuste et méconnu aux herbes hautes et à la précarité manifeste qu'évoluent les personnages du long métrage de Sean Baker, un cinéaste habitué à filmer les marginaux puisqu'on lui doit Tangerine qui suivait deux prostituées afro-américaines transgenre.
Au moment où il était invité à présenter The Florida Project au Festival de Toronto, Baker avait expliqué que c'est son co-scénariste Chris Bergoch qui lui a parlé de ces "hidden homeless" (SDF cachés) de Kissimmee en Floride. Lorsqu'il était passé sur l’autoroute 192 (l’un des principaux axes menant à Disney World), ce dernier avait ainsi pu remarquer à quel point la plupart des motels du coin hébergeaient non pas des touristes, mais des familles en situation précaire...
"Aux quatre coins des États-Unis, les motels bon marché sont devenus le dernier refuge pour tous ceux qui se retrouvent dans une situation précaire. Une population de "sans-abris clandestins" de plus en plus importante, dont 41% sont des familles, se bat quotidiennement pour ne pas être à la rue. The Florida Project se déroule dans la banlieue d’Orlando, capitale mondiale du divertissement, abritant le célèbre “Royaume enchanté“ de Disney. L’autoroute qui dessert les parcs à thèmes et les hôtels-clubs est bordée de motels autrefois fréquentés par les touristes et désormais pris d’assaut par des familles sans abri."
Interpelé par cette sombre réalité qui en dit long sur l'exclusion de plus en plus forte des laissés pour comptes, Bergoch a alors choisi d'écrire cette histoire prenant place dans ce milieu.