AlloCiné : Cela faisait très longtemps que vous aviez envie de tourner avec Mélanie Laurent...
Gilles Lellouche, acteur : Oui, c'est vrai. On se connait depuis une quinzaine d'années. J'ai toujours eu beaucoup d'affection pour elle et je trouve qu'elle a beaucoup de courage. Elle ose. Elle a beaucoup d'envies. Elle les satisfait. Elle va au bout. Elle fait de la scénographie, de la mise en scène, des documentaires, des albums… Elle chante, elle joue… Voilà, elle a beaucoup d'audace. Malgré certains très mauvais commentaires qu'il peut y avoir autour d'elle parfois, elle a la raison de ses audaces. Elle va jusqu'au bout. Je la trouve très courageuse.
Vous avez eu un rendez-vous manqué avec elle au début de sa carrière de réalisatrice…
Oui, elle m'avait proposé son premier film (Les Adoptés, sorti en 2011, Ndlr.) que je ne pouvais pas faire. C'est extrêmement touchant d'avoir une réalisatrice aussi fidèle à mon endroit puisqu'elle m'a proposé son quatrième.
Plonger est un film très singulier, courageux encore une fois, très moderne dans ce que ça raconte des femmes d'aujourd'hui, qui n'ont pas nécessairement envie d'être mamans, pas nécessairement envie d'être mères au foyer, qui ont soif d'aventure, elles aussi. Pas forcément envie d'être immobiles. J'ai trouvé ça aussi beau de jouer un homme qui est amoureux d'une femme qui l'aime beaucoup moins qu'il ne l'aime lui. C'est un homme qui souffre, et un homme qui va être abandonné.
Je trouvais que c'était des partitions très différentes pour Maria Valverde, ma magnifique collègue, et pour moi. Ce n'est pas si fréquent que ça, donc j'étais ravi.
Vous avez plongé pour de vrai pour le film de Mélanie Laurent. Etiez-vous déjà un peu plongeur ?
J'étais plongeur, mais de base, quoi ! J'ai mon PADI Open Water. C'est le basique. Vous pouvez plonger jusqu'à 15 mètres. Ce n'est pas exactement Jacques Maillol !
Pour le film par contre, il a fallu que je descende beaucoup, beaucoup plus profondément et je n'ai pas fait le malin du tout ! Je me suis retrouvé dans des profondeurs telles que vous ne voyez ni la surface de l'eau, ni les reflets du soleil, ni quoi que ce soit. J'étais dans le noir absolu. C'est très très angoissant. Et comme c'était assez profond, il y avait beaucoup de temps pour remonter à la surface pour les stades de décompression, et vraiment je n'ai pas fait le malin ! J'ai angoissé, j'ai eu une espèce de crise de claustro. Mais en même temps, vous ne pouvez pas l'avoir, vous êtes obligé de vous contrôler.
On vous associe beaucoup à la comédie. Mais finalement, ce n'est pas le genre dans lequel vous vous êtes le plus souvent illustré…
Non, non, j'en fais quasiment jamais de la comédie. C'est étonnant, oui. Je sais que l'on m'associe à ça, alors qu'en fait, mon premier premier rôle dans la comédie, c'est le film de Dominique Farrugia (Sous le même toit, sorti au printemps, Ndlr.), et Le Sens de la fête, avec Eric Toledano et Olivier Nakache. Mais c'est peut être parce que j'ai eu des partitions dans des films populaires comme Les Petits mouchoirs, où j'avais des répliques drôles. On m'a étiqueté comédien de comédie, mais ce n'était pas le cas du tout. Mais j'en suis ravi, j'adore la comédie.
Mélanie Laurent vous appelait tous les jours quand vous prépariez le rôle...
Oui (rires) Oui, oui, elle m'appelait tous les jours pour me dire que je ne travaillais pas assez. Alors qu'elle était chez elle et que j'étais chez moi. Elle ne pouvait pas savoir en fait ! Mais c'était une manière de me monopoliser autour de son film et son sujet bien sûr. Mais c'était un running gag, c'était une blague. Mais en même temps, ça voulait dire « Hé, j'espère que tu seras présent au rendez-vous ! ».