De quoi ça parle ?
Atteint du syndrome d'Asperger ainsi que de celui du savant, le chirurgien Shaun Murphy, fraîchement diplômé, rejoint un prestigieux hôpital de San José. Livré à lui-même, il éprouve des difficultés à s'intégrer à l'équipe. Mais en mettant son incroyable don au service de ses patients, ce jeune prodige suscite vite de l'admiration chez certains de ses pairs. D'autres, en revanche, n'attendent qu'une erreur de sa part pour le mettre hors course...
Disponible en US+ 24 sur MyTF1 VOD & prochainement sur TF1
LE HIT GLOBAL DE LA RENTREE
Si les séries des grands networks américains ont de plus en plus de mal à se dinstinguer face à la concurrence des chaînes câblées et des plateformes de streaming et leurs blockbusters tels que Game of Thrones ou Stranger Things, quelques-unes réussissent quand même cet exploit : This Is Us l'an dernier, et The Good Doctor en cette rentrée. Les deux hits partagent d'ailleurs un certain nombre de points communs : positives, généreuses, avec des récits émaillés de flashbacks émouvants, qui éclairent plus ou moins subtilement le présent, elles réchauffent le coeur et font du bien. Sans cynisme. Sans intrigues alambiquées. Avec simplicité. Son format semi-procédural avec un cas par semaine agrémenté d'histoires feuilletonnnantes permet de prendre le public par la main, à la fois en satisfaisant les fidèles et en permettant aux téléspectateurs nouveaux ou occasionnels de rejoindre l'aventure sans difficulté.
Après un démarrage canon sur ABC devant 11,2 millions de curieux dans une case réputée difficile, The Good Doctor fait un parcours sans fausses notes depuis en rassemblant chaque lundi soir près de 10,5 millions d'américains. Elle cartonne également en replay, se plaçant ainsi, à 7 jours après la diffusion, dans le top 5 des séries américaines les plus regardées aux côtés de The Walking Dead, The Big Bang Theory et donc This Is Us, atteignant environ 17 millions de fans. Et contrairement à Empire, qui a bien dû mal à s'exporter, elle fonctionne partout où elle est déjà diffusée : en Australie, au Canada, en Angleterre... et tout porte à croire qu'elle marchera aussi chez nous sur TF1, qui en a grand besoin !
PAR LE CREATEUR DE DR HOUSE & L'UN DES HEROS DE LOST
C'est David Shore, le créateur de Dr House, qui est à la tête de The Good Doctor. Un retour à la série médicale donc, pour celui qui s'est égaré entre temps sur des projets qui ont moins fonctionné (Battle Creek, Les Mystères de Londres). Si l'on retrouve sa patte et quelques tics visuels pas nécessaires -le cheminement de pensée de Shaun est illustré par des graphiques- le ton est tout de même différent, aussi différent que le sont les deux héros tant ce sont eux qui donnent le "la". La naïveté de Shaun est certainement au moins aussi déroutante que le cynisme de Gregory House. Dans les deux cas, ils sont terriblement drôles et attachants, chacun à leur manière, et bousculent l'ordre établi chez leurs collègues.
L'aspect médical est traité avec beaucoup de sérieux, avec des cas extraordinaires qui prêtent souvent à sourire dans un premier temps mais qui sont toujours traités avec la plus grande des rigueurs ensuite, soulevant régulièrement des questions éthiques, chères au scénariste. Quelques passages un peu gores déplairont aux plus sensibles.
Daniel Dae Kim, producteur de la série et acteur que l'on a pu voir dans Lost et dans Hawaii 5-0, avait tout de suite repéré le potentiel de ce format puisqu'il s'agit de l'adaptation d'une série coréenne à succès. Dans cette version américaine, l'aspect soap et sirupeux a été atténué, bien que The Good Doctor prenne de temps à autres des accents de Grey's Anatomy, l'autre succès médical d'ABC depuis... 14 saisons ! Daniel Dae Kim y a tellement cru qu'il développe la série depuis 5 ans déjà. D'abord chez CBS, qui l'a refusée par deux fois et qui doit s'en mordre les doigts aujourd'hui, puis chez ABC qui en a fait sa priorité de la rentrée 2017, avec le succès qu'on lui connaît désormais.
FREDDIE HIGHMORE, UNE GRAINE DE STAR
Une des clés du succès de la série est indéniablement son interprète, Freddie Highmore. Très populaire auprès des jeunes filles, le garçon âgé de 25 ans permet d'assurer une forte présence du show sur les réseaux sociaux, ce qui à notre époque est loin d'être négligeable. The Good Doctor buzzait d'ailleurs déjà énormément avant même d'avoir commencé. Mais la série est transgénérationnelle, séduisant les plus vieux comme les plus jeunes.
L'incroyable prestation du jeune acteur dans Bates Motel, dans le rôle de Norman Bates, a permis d'accroitre sa popularité après avoir été révélé par Arthur et les Minimoys et Charlie et la Chocolaterie quand il était plus jeune. Highmore livre ici une prestation différente mais tout aussi habitée. Il est tellement convaincant qu'on imagine mal qui que ce soit d'autre dans ce rôle. Et pourtant... il a d'abord refusé la série, avant de changer d'avis face à l'insistance de la production qui ne voulait que lui. C'est d'ailleurs à sa demande que la saison 1 ne compte "que" 18 épisodes, afin de pouvoir continuer à faire du cinéma... et se reposer aussi. Il a dû passer d'une série à l'autre sans pouvoir s'arrêter.
L'ANTI ANTI-HEROS ADORABLE
Le secret de Shaun qui a fait toute la différence ? Certainement celui d'être un anti anti-héros qui arrive pile au bon moment, après des années de séries sombres mettant en scène justement des anti-héros, de Dr House à Breaking Bad en passant par Murder, tandis que la réalité elle-même en regorge dans une Amérique présidée par Donald Trump. Le public en a clairement soupé et a besoin de s'échapper. La gentillesse et la franchise du personnage sont on ne peut plus rafraîchissantes, ainsi que les valeurs positives véhiculées par le show. Les esprits chagrins diront que The Good Doctor dégouline de bons sentiments. On leur répondra que la bienveillance, si rare, ne fait jamais de mal...
L'autisme de Shaun n'est pas qu'un simple outil scénaristique visant à rendre le héros différent et la production a fait en sorte d'être au plus près de la réalité, ce que les associations pour les personnes atteintes de cette maladie ont souligné favorablement. Le sujet est au fond universel : il s'agit, avant tout, de raconter comment une différence peut devenir une force et comment, à force d'obstination et grâce à la bienveillance de son entourage, on peut dépasser les obstacles et trouver sa place.
La bande-annonce de l'épisode 8 :