Dans l’émission de Hulu "I Love You, America ", Sarah Silverman a enfin pris la parole pour développer son point de vue autour du scandale engendré par son ami de longue date : Louis C.K. L’humoriste américain fait partie des personnes influentes dans l’industrie du divertissement concernées par les récentes accusations d’agression sexuelle qui abondent depuis deux mois.
Contrairement à la plupart des incriminés, Louis C.K. a reconnu publiquement les faits. La sœur de Sarah Silverman, Laura, déclare faire aussi partie de ses victimes. Acceptant de sortir de son silence, la comédienne a donc décidé de se positionner en dévoilant un point de vue clair, condamnant son ami de 25 ans pour ses actes, mais en prenant en compte la tristesse qu’elle ressent.
Voici sa déclaration, ainsi que la traduction de son commentaire.
Vous avez probablement entendu aux infos ce qui se passe en ce moment concernant les agressions sexuelles, particulièrement dans l’industrie du divertissement. Et, pour être claire, ça ne se passe pas qu’à Hollywood, c’est partout – même dans les boulangeries. Ça ne s’écrit pas seulement dans le New-York Times. Ce déballage récent des agressions sexuelles a mis du temps à arriver. C’est bien. C’est comme opérer une tumeur. C’est bordélique et compliqué et ça va faire mal, mais c’est nécessaire, et nous en sortirons tous en meilleur état.
Et c’est nul : certains de nos héros seront ciblés, et nous découvrirons de mauvaises choses sur des gens que nous aimons, ou dans quelques cas, des gens que nous adorons. Disons-le franchement. Je parle de Louis. Bien sûr, on m’a demandé de m’exprimer sur le sujet, et je n’en ai pas du tout du tout envie. J’aimerais pouvoir m’éviter ça. Mais je me suis souvenue de quelque chose que j’avais dit dans cette émission : si on peut en parler, on se doit de le faire. Je vais donc m’adresser à l’éléphant masturbateur qui est dans la pièce. Et, pour ne rien vous cacher, je n’ai pas encore réglé ce merdier moi-même. Mais voilà où j’en suis. Ça peut changer demain et, si c’est le cas, je vous en tiendrai informés.
Un de mes plus grands amis depuis 25 ans, Louis C.K., s’est masturbé devant une femme. Il s’est servi de son influence sur les femmes de façon tordue, jusqu’à sortir complètement du cadre de la comédie. Je pourrais excuser le tout avec des anecdotes sur notre amitié et sur le père formidable qu’il est – mais c’est totalement hors-sujet, n’est-ce pas ? Bien sûr que si.
C’est vraiment une prise de tête parce que j’adore Louis. Mais il a fait ces choses. Ces deux faits sont exacts, donc je continue de me demander : « Est-ce qu’on peut aimer quelqu’un qui a commis de mauvaises actions ? Est-ce qu’on peut continuer à l’aimer ? ». Je peux reporter la question à plus tard, certainement, car les seuls gens qui comptent pour le moment sont les victimes. Ce sont elles, les victimes, et elles le sont à cause de quelque chose qu’il a fait. Donc j’espère ne pas avoir tort si je suis à la fois en colère pour ces femmes auxquelles il a fait du tort et contre la culture qui a laissé ces actions se produire, et aussi triste, parce que c’est mon ami. Mais je crois de tout mon cœur que ce moment dans notre époque est essentiel. Il est vital que ces gens soient tenus responsables de leurs actes, peu importe qui ils sont. Nous devons nous améliorer. Put***, j’ai hâte qu’on s’améliore.