Avec Jeff Bridges, Bruce Boxleitner, David Warner
De quoi ça parle ?
Flynn, un concepteur de jeux vidéo qui s'est vu voler ses jeux par son ex-employeur, veut à tout prix récupérer une preuve qui lui ferait valoir ses droits. Avec l'aide d'Alan et de Lora, deux de ses anciens collègues, il infiltre le MCP (Maître Contrôleur Principal), un ordinateur avide de pouvoir à l'intelligence artificielle surdéveloppée. Quand ce dernier découvre que Flynn veut s'infiltrer dans ses circuits, il le téléporte dans un jeu vidéo. Pour s'évader, Flynn devra compter sur l'aide de Tron, un programme indépendant inventé par Alan.
Une révolution
Avec Tron, le réalisateur Steven Lisberger souhaite marier ses deux passions : le cinéma et le jeu vidéo, dont l'industrie est en plein essor dans les années 1980. Si le film a connu un succès relatif à sa sortie (avec 33 millions de dollars de recettes aux USA pour 17 millions de dollars de budget, le film est rentré dans ses frais mais est considéré comme un échec commercial par Disney), Tron a fini par gagner ses galons de film culte et a largement influencé toute une génération non seulement de cinéastes mais aussi de designers, réalisateurs de pub et autres créateurs de jeux. Le long-métrage est visionnaire : il plonge le spectateur au sein de machines encore inaccessibles au commun des mortels.
Pour créer l'univers visuel de Tron, l'équipe du film fait figure de pionnière en utilisant des images générées par ordinateur (fournies par quatre sociétés d'informatique) et en mêlant prises de vue réelles et numériques. Une technique qui fut accueillie froidement au sein de Disney où certains animateurs refusèrent de travailler sur le film, redoutant que l’informatique ne finisse par rendre obsolète leur activité et peu enclins à collaborer avec des gens extérieurs. Si le film est avant-gardiste à bien des égards, il ne contient en réalité que 15 à 20 minutes d'images de synthèses selon les dires d'Harrison Ellenshaw, superviseur (avec Richard Taylor) des effets visuels. Tron fait aussi appel à l'animation classique, à la superposition par calques et même à la peinture image par image.
Animation traditionnelle Vs Images de synthèse
En 1983, le film n'est nommé que dans deux catégories aux Oscars, celui des meilleurs costumes et celui du meilleur son. La vénérable Academy of Motion and Picture Arts and Sciences refuse de nommer le film à l’Oscar des effets spéciaux. La raison ? Selon Steven Lisberger, elle estimait que recourir à des ordinateurs revenait à "tricher" par rapport aux méthodes dites traditionnelles d'effets spéciaux. Des propos qui prêtent aujourd'hui à sourire à l'heure du tout numérique.
Si Tron a été snobé par les Oscars, son influence est incontestable, aussi bien sur le cinéma que les jeux vidéos. Une suite voit le jour en 2011 intitulée Tron L'héritage et le réalisateur John Lasseter déclara "sans Tron, il n’y aurait jamais eu Toy Story". La plus belle des revanches ?
Connaissez-vous bien Tron ?