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    Taxi Sofia : "Les chauffeurs connaissent vraiment les réalités de la vie"
    Vincent Garnier
    Vincent Garnier
    -Rédacteur en chef
    Cinéphile omnivore, Vincent « Michel » Garnier se nourrit depuis de longues années de tous les cinémas, sans distinction de genres ou de styles. Aux côtés de Yoann « Michel » Sardet, il supervise la Rédac d’AlloCiné et traque les Faux Raccords.

    Présenté à Cannes et disponible en DVD, "Taxi Sofia" plonge dans la réalité crue et violente de la capitale bulgare. Rencontre avec Stephan Komandarev, un réalisateur qui sait transformer les contraintes de tournage en partis pris esthétiques.

    Rezo Films

    Comment avez-vous eu l'idée de Taxi Sofia ? Le meurtre qui ouvre le film s'inspire-t-il d'un fait divers ?

    Stephan Komandarev : Le premier déclic a été ce chauffeur de taxi qui m'a raconté sa vie. Il était prof de physique nucléaire avant de faire le taxi. Le second s'est produit pendant l'une de ces nuits où l'on peut rencontrer des chauffeurs de taxi qui cumulent les emplois. C'est un véritable système social parallèle. Parmi les taxis de Sofia, il y a des professeur des écoles, des ex-militaires, 3 prêtres... Les chauffeurs connaissent vraiment la réalité de la vie à travers les gens qu'ils prennent, pas la réalité des mass médias. J'ai commencé à rassembler des histoires vraies. Et oui, le meurtre été inspiré d'un fait réel en 2013 survenu à Burgas, où le propriétaire d'une petite entreprise a tué une banquière qui lui faisait du chantage. Cette histoire, relayée dans tous les médias, a bouleversé le pays. L'homme en question a écopé de 20 ans de prison. Cette histoire est l'amorce du film.

    Quel était le dispositif de tournage ? Qui tenait la caméra ? Vous avez tout tourné de nuit ?

    Le tournage a duré 20 jours, précédés d'une très longue période de répétitions, de tournage avec une petite caméra, ce qui nous a permis de modifier beaucoup de choses dans le scénario. Chaque jour ou chaque nuit, on tournait un épisode, entièrement en plan séquence, ce qui rend le tournage vraiment plus difficile. Autre difficulté : chaque comédien devait conduire et jouer dans des conditions réelles, à savoir dans les rues de Sofia. On a utilisé une Arri Alexa Mini avec peu d'éclairage. Dans la voiture, il y avait juste les comédiens et le directeur de la photo. Moi j'étais dans un bus équipé d'un moniteur de contrôle mais dont la réception aléatoire de l'image était très aléatoire. On devait donc contrôler chaque prise après le tournage.

    Vous proposez un portrait au vitriol de la société bulgare. Tout est violent, rude, sans espoir...

    Je ne suis pas tout à fait d'accord. Je présente une image réaliste de la Bulgarie, mais on a essayé de montré que les choses peuvent changer, qu'il y a quand même de l'espoir et de l'optimisme. Il y a aussi de l'humour dans le film et les personnages continuent à se battre. Donc ce n'est pas sans espoir.

    En voyant Taxi Sofia, on pense évidemment à Taxi Driver mais aussi au cinéma de Kiarostami...

    Mes influences sont plutôt du cpité des frêres Dardennes, Ken Loach, et le nouveau cinéma roumain.

     

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