Dans Les Heures sombres, en salles chez nous le 10 janvier prochain, l'acteur Gary Oldman, méconnaissable, se glisse sous les traits de Winston Churchill, lorsqu'il devient Premier ministre du Royaume-Uni en pleine Seconde Guerre mondiale.
Alors que vient d'être dévoilée la toute nouvelle bande-annonce du long métrage, visible dans notre player ci-dessus, rencontre avec le réalisateur Joe Wright pour évoquer cet ambitieux biopic.
AlloCiné : Pourquoi vous êtes-vous plongé dans ce projet sur Winston Churchill ?
Joe Wright : Ce n'est pas quelque chose que je pensais faire un jour. Mais j'ai reçu un merveilleux scénario. J'ai été intéressé par le thème du doute, combien le doute est quelque chose d'important lorsque vous devez prendre des décisions en tant que dirigeant.
Qu'est-ce qui vous a intéressé dans cette grande figure historique ?
Churchill était un homme à plusieurs facettes. Il possédait un grand sens de l'humour, il était en proie à d'importants doutes. Il était profondément imparfait mais a également accompli de grands actes de résistance à cette époque, face à la force inarrêtable qu'était l'Allemagne d'Hitler. J'espère que je dresse un portrait très humain de Winston Churchill dans mon film.
Avez-vous appris des choses sur lui que vous ne connaissiez pas en réalisant ce film ?
Absolument. J'ai notamment découvert son sens de l'humour, en dépit du fait que le film s'appelle Les Heures sombres. Il y a de nombreuses blagues dans le film. Il se servait de l'humour pour survivre et affronter les épreuves qu'il traversait.
J'imagine que vous avez du effectuer de nombreuses recherches pour préparer "Les Heures sombres"...
Nous en avons fait énormément, nous avons regardé beaucoup de vidéos de Churchill. Nous avons lu sur le sujet autant qu'il était humainement possible de le faire. Nous avons également écouté de nombreux enregistrements. Ce que j'ai trouvé particulièrement intéressant, notamment avec les vidéos et de nombreuses anecdotes concernant Churchill, c'est son niveau d'énergie. Il avait une grande vitalité. Souvent, ce n'est pas l'image qu'on a de lui, on le voit comme quelqu'un de lent, en surpoids. Mais c'était en réalité quelqu'un de très énergique, à la fois physiquement et mentalement.
Comment ne pas évoquer la performance incroyable de Gary Oldman, qui est méconnaissable dans le rôle !
On a passé cinq mois à travailler sur le maquillage. Il nous a fallu ça pour que ce soit bon à nos yeux. Ensuite, pour Gary, c'était quatre heures de maquillage quotidiennes sur le tournage, tous les matins, afin que ce soit parfait.
Quel genre de comédien Gary Oldman est-il à vos yeux ?
Plus important que tout ce qui peut toucher au maquillage, ce qui me marque, c'est sa capacité a se transformer lui-même. C'est ce genre de comédien qui a cette capacité incroyable à pouvoir se métamorphoser en quelqu'un d'autre, par la force de sa seule imagination. Il permet ainsi au public de le voir tel que lui-même se voit. Il a cette capacité assez magique. Je pense que toute cette magie provient de l'inspiration et aussi d'une éthique de travail, d'un dévouement pour son art. Gary est quelqu'un qui travaille incroyablement dur.
Comment décririez-vous le tournage du film. Gary Oldman l'a comparé à un marathon...
C'est vrai. Tous les films sont comme des marathons pour un réalisateur. C'était un tournage durant lequel il fallait qu'on soit tous très concentrés. Surtout Gary avec ces nombreuses heures passées sur la chaise de maquillage. Il devait vivre le rôle de Winston Churchill 24h sur 24 durant trois mois.
Propos recueillis par Clément Cuyer le mardi 26 septembre 2017
Gary Oldman, Brian Cox, Richard Burton... Les visages de Churchill à l'écran