De quoi ça parle ?
Pendant dix années idylliques, la jeune Mija s'est occupée sans relâche d'Okja, un énorme animal au grand cœur, auquel elle a tenu compagnie au beau milieu des montagnes de Corée du Sud. Mais la situation évolue quand une multinationale familiale capture Okja et transporte l'animal jusqu'à New York où Lucy Mirando, la directrice narcissique et égocentrique de l'entreprise, a de grands projets pour le cher ami de la jeune fille. Sans tactique particulière, mais fixée sur son objectif, Mija se lance dans une véritable mission de sauvetage. Son périple éreintant se complique lorsqu'elle croise la route de différents groupes de capitalistes, démonstrateurs et consommateurs déterminés à s'emparer du destin d'Okja, tandis que la jeune Mija tente de ramener son ami en Corée.
Pour son héroïne
Le réalisateur et son équipe se sont démenés pour trouver celle qui campera Mija, héroïne et meilleure amie d’Okja. Ils ont porté leur choix sur la talentueuse Seo-Hyun Ahn, adolescente de 13 ans qui n’en est pas à son coup d’essai puisqu’elle a joué dans nos nombreuses productions locales dont le film Monster de Hwang In-ho. Sa prestation a d’ailleurs époustouflé Bong Joon-Ho. Dans Okja, la petite fille crève l’écran et vole même la vedette à Tilda Swinton et Jake Gyllenhaal. Déterminée, badass et prête à tout pour sauver sa meilleure amie, elle prête ses traits à une héroïne forte – comme on en voit peu à la télévision.
Sa prise de position
Si Okja met en priorité l’accent sur la relation homme-animal, le réalisateur tient aussi un propos plus critique. A travers le personnage cartoonesque de Lucy Mirando – dont l’entreprise créé des super cochons génétiquement modifiés - il dénonce bien évidemment la cruauté envers les animaux et la consommation de masse. "Il faut écouter la voix des animaux […] Mais même si nous continuons à manger de la viande, il faut remettre en question ce système qui pose un vrai problème. Il faut respecter ce qu’on mange. Ce massacre à grande échelle, on doit y réfléchir" expliquait le cinéaste à notre micro au dernier Festival de Cannes.
Sa réalisation
Pour réaliser Okja, le cinéaste a fait appel à son ami et dessinateur Hee Chul Jang (qui a croqué le monstre de The Host) pour étendre sur une feuille blanche l’idée qu’il avait en tête. Il s’est ensuite tourné vers une société spécialisée dans la CGI pour créer Okja numériquement. C’est Erik-Jan De Boer, Oscar des meilleurs effets visuels pour l'Odyssée de Pi, qui s’est chargé du projet. Un travail d’orfèvre a été réalisé au niveau de la peau et de la musculature de la bête.
Son inspiration
Avec Okja, le réalisateur sud-coréen délivre pour la première fois un film grand public, loin des univers sombres ou pessimistes de ces dernières productions. Bong Joon Ho a pioché son inspiration dans l’univers des studios Ghibli et du maître Hayao Miyazaki. Les personnages cartoonesques et « bigger than life » des personnages joués par Tilda Swinton et Jake Gyllenhaal en sont les premiers exemples.
Un tourbillon d’émotions
Bong Joon-Ho navigue avec aisance entre les genres et les styles. Comme pour Mother, drame teinté de comédie, le cinéaste distille dans Okja une touche d’absurdité, à travers des personnages haut en couleur à la moralité manichéenne. Ajoutez à cela une bonne d’adrénaline, avec des scènes d’action qui se déroule sur deux continents, et des touches d’émotion. Vous craquerez pour la relation entre Mija et Okja, super cochon terriblement attachant. En somme, le film vous proposera un tourbillon d’émotions.
Découvrir Okja sur Netflix.