Synopsis : Villefranche est une petite ville isolée au coeur d’une forêt gigantesque, un labyrinthe vert de milliers d’hectares rendant toute télécommunication hasardeuse. Cet endroit pas tout à fait comme les autres a ses zones non cartographiées, ses crimes, ses disparitions et autres mystères à élucider, ainsi qu’un taux d’homicides six fois supérieur à la moyenne nationale… Mais à part ça, tout va bien. Pour veiller sur elle, la ville peut compter sur son "shérif", le major Laurène Weiss, une fille du pays forte en gueule et étrangement connectée à la nature...
Tous les lundis soirs sur France 2 à partir du 10 avril
La bande-annonce de Zone Blanche :
La scène inaugurale de Zone Blanche fait immanquablement penser à Twin Peaks, une référence, parmi d'autres, totalement assumée par le créateur de la série, Mathieu Missoffe, qui a oeuvré par le passé sur quelques jolies réussites hexagonales comme Profilage et Engrenages et qui s'est nourri aux séries télévisées depuis son plus jeune âge. Pas question pour autant de se contenter d'aligner les références, même si l'on sent bien que X-Files ou The Killing sont également passées par là. Les Revenants aussi, sans laquelle, peut-être, Zone Blanche n'aurait jamais pu exister. Il y a eu un avant et un après. Les amoureux des polars traditionnels risquent d'être déboussolés, mais la traversée de cette mystérieuse forêt vaut la peine d'être tentée.
Ce nouveau petit bijou de France 2 a sa propre identité et son univers bien à lui, qui emprunte aussi bien aux oeuvres fantastiques qu'aux westerns, une plongée audacieuse dans le(s) genre(s). Si le troisième épisode rappelle le film d'horreur The Descent, le quatrième démarre comme Le Projet Blair Witch. Un mélange pour le moins original et osé dans nos contrées, qui se traduit par une ambiance aussi inquiétante voire effrayante que bizarrement chaleureuse grâce à une réalisation soignée, qui parvient à capter à la fois l'obscurité de l'intime que l'universalité des peurs et des sentiments. Et la beauté de la nature aussi, dans tout ce qu'elle peut avoir d'imprévisible et de cruel. La bande-originale est très inspirée.
Malgré ses intrigues bouclées à chaque épisode, la série construit peu à peu une mythologie à travers les traumatismes de son héroîne et la mémoire des lieux, jusqu'à créer un plaisir addictif que l'on n'aurait pas soupçonné sur le papier. Les comédiens, Suliane Brahim en tête dans la peau du shérif fantasque mais torturé de Villefranche, servent à merveille des partitions atypiques où l'humour parvient toujours à faire une discrète percée. Les personnages ne tardent pas à nous être familiers et semblent avoir encore beaucoup à nous raconter dans les saisons suivantes, d'ores et déjà indispendables car, comme le titre du 8e et dernier épisode l'indique : "La fin n'est que le commencement".
Voir le premier épisode ci-dessous :