Patients de Grand Corps Malade, Mehdi Idir
Avec Pablo Pauly, Soufiane Guerrab, Moussa Mansaly...
DE QUOI ÇA PARLE ? Se laver, s'habiller, marcher, jouer au basket, voici ce que Ben ne peut plus faire à son arrivée dans un centre de rééducation suite à un grave accident. Ses nouveaux amis sont tétras, paras, traumas crâniens.... Bref, toute la crème du handicap. Ensemble ils vont apprendre la patience. Ils vont résister, se vanner, s'engueuler, se séduire mais surtout trouver l'énergie pour réapprendre à vivre. Patients est l'histoire d'une renaissance, d'un voyage chaotique fait de victoires et de défaites, de larmes et d’éclats de rire, mais surtout de rencontres : on ne guérit pas seul.
1- GRAND CORPS MALADE MET EN SCENE SA PROPRE HISTOIRE
Avec Patients, Fabien Marsaud alias Grand Corps Malade met en scène son premier film qui est une adaptation de son roman autobiographique du même nom racontant son année de rééducation dans un centre après un accident. Pour le scénario, il a été aidé par Fadette Drouard qui lui a conseillé de synthétiser son livre. "On a dû en supprimer, parfois fusionner des anecdotes pour les rapporter à un seul. On a quasiment écrit d’un jet. Le montage final est d’ailleurs assez proche de la première version du scénario", se souvient Grand Corps Malade.
Mehdi Idir, qui réalise les clips de Grand Corps Malade, l'a épaulé à la mise en scène de Patients par le biais du poste de co-réalisateur. Même s'il est habitué à manier la caméra, Patients est également son premier long métrage.
2- TOURNAGE EN CENTRE DE REEDUCATION
Le film se déroule principalement dans un centre de rééducation. Mehdi Idir a été impressionné par la sensation d'enfermement propre à ce lieu qui lui a fait penser à celle prédominant en prison, un milieu qu'il connaît bien pour y avoir filmé un court métrage. Le co-réalisateur ajoute : "Ce qui m’a également impressionné, c’est de constater à quel point la vie reprend ses droits. Avec les patients tu parles de tout, de rien. Mais quand arrive le moment où l’un d’eux raconte son histoire, tu prends une claque. Surtout s’il est jeune. Ce que je retiens, c’est leur incroyable force de caractère."
3- UNE AUTOBIOGRAPHIE QUI A SES LIMITES
Si le personnage de Ben est inspiré de Grand Corps Malade, l'une des principales différences entre eux réside dans le fait que le premier est en fauteuil tandis que le second marche depuis 17 ans. "Comme Ben, j’étais basketteur, j’ai eu un accident et un jour je me suis relevé en m’appuyant sur deux barres… Pourtant, durant le tournage, je ne pensais qu’au taf. Je n’ai jamais eu le sentiment de revivre des moments douloureux ou une forme de thérapie qui m’aurait fait dire : "Ça y est, je me suis libéré de cette histoire"", explique l'auteur-cinéaste.
4- PAS DE PATHOS !
Grand Corps Malade et son co-réalisateur Mehdi Idir ont cherché à ne pas verser dans le pathos malgré la gravité du sujet. Côté mise en scène, ils n'ont pas filmé caméra à l'épaule pour éviter que le film ait un style trop réaliste. "On souhaitait que la caméra suive l’évolution physique du personnage. Avec des plans fixes, serrés, de la profondeur de champ pour montrer que son champ de vision est au départ réduit. Puis un plan séquence au moment où il quitte sa chambre qui s’élargit. Le principe était d’apporter des mouvements de caméra de plus en plus complexes, mais petit à petit", note Mehdi Idir.
5- UN LIEU DANS LEQUEL "TOUT LE MONDE EST EN GALERE"
Le centre de Patients est le même que celui où Grand Corps Malade a effectué sa rééducation. A l'époque où il s'y trouvait, ce lieu accueillait uniquement des personnes en situation de handicap lourd ce qui n'est plus le cas aujourd'hui où il est fréquent de croiser des patients avec des béquilles. Dans le film, Grand Corps Malade a voulu recréer l'univers qu'il a connu, à savoir un lieu dans lequel "tout le monde est en galère" (d'après ses propres mots).
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Notre rencontre avec Grand Corps Malade et Mehdi Idir :