"Rien ne vous prépare à une course de chars !" Réaliste, viscérale, dynamique, flippante même : Jack Huston et l’équipe de Ben-Hur promettent du (très) grand spectacle pour l’incontournable course de chars du long métrage, qui oppose Judah Ben-Hur et Messala sur la piste sableuse du Circus Maximus. "C’est de la Formule 1 antique", explique le réalisateur Timur Bekmambetov (Night Watch, Wanted). "Pas d’airbags, pas de freins. On apprécie la vitesse et la technique, et surtout on redoute l’accident".
Entrez dans l’arène en 3D
Pour revisiter (et surtout réinventer) cette séquence monumentale, le cinéaste, ses producteurs, son équipe et ses comédiens ont eu pour objectif un réalisme maximal. "Nous ne voulions pas un roman graphique avec des ralentis", confirme ainsi Timur Bekmambetov. "Nos chars sont plus authentiques, plus réalistes, plus rapides…", ajoute le producteur Sean Daniel. "Nous allons pouvoir montrer la course de chars comme elle n’a jamais été portée à l’écran : plus rapide et donc, plus dangereuse".
Deux ans de préparation, un mois de répétitions, deux mois de tournage, un véritable décor de cirque antique de la taille de deux terrains de football reconstruit en pierre véritable dans les studios italiens de Cinecittà, 4 000 figurants (décuplés à 100 000 en post-production grâce aux effets visuels), de vrais chars, de vrais chevaux, des acteurs réalisant le maximum de cascades tirés par quatre pur-sang lancés à pleine vitesse ("Tout peut rapidement mal se passer, avec les brides de quatre chevaux entre vos mains. Il faut juste foncer sans trop se poser de questions", confie Jack Huston) : pour cette course, Paramount a vu les choses en grand.
Le making-of de la course de chars
Et pour moderniser la mise en scène et plonger le spectateur au cœur de la piste, Timur Bekmambetov a multiplié les expérimentations visuelles, en utilisant les toutes dernières caméras et technologies. "Sur les chars, il n’y a aucune suspension, vous êtes comme dans un mixeur. C’est indescriptible !", confirme-t-il. "Mon travail consiste à faire ressentir aux spectateurs ce sentiment d’être sur un banc, tiré par quatre chevaux, que tout vibre avec de la poussière partout… C’est très différent des films précédents : nous avons de nouveaux outils comme les GoPro, RED Dragon, ALEXA, GH4, des drones, des perches, tout ce qui est à notre disposition pour recréer ce sentiment."
Ainsi, l’essentiel de la course de chevaux a véritablement été filmé, avec une utilisation des images de synthèse uniquement limitée aux scènes trop dangereuses pour les comédiens, les cascadeurs et les chevaux (aucun n’a d’ailleurs été blessé sur le tournage). "Timur s’est inspiré de la Formule 1 et du Nascar", explique la productrice Roma Downey. "Il a fait en sorte de placer sa caméra dans des endroits incroyables, comme les roues des chars, derrière les oreilles des chevaux, directement sur la piste dissimulée dans un ballon de foot pour filmer les animaux par-dessous ! Et quand tout cela est finalement monté, c’est extrêmement dynamique, c’est un délice visuel. Vous êtes plongés au cœur de la course de char, vous n’êtes plus spectateur. (…) C’est une scène dingue ! On parlera de cette séquence durant des décennies, je pense."
Un extrait de la course de chars
De quoi faire oublier, donc, les précédentes scènes du genre, de Gladiator à Exodus, en passant par Astérix aux Jeux Olympiques et, évidemment, la version de 1959 emmenée par Charlton Heston (et couronnée à l’époque par 11 Oscars), dont le Ben-Hur 2016 s’éloigne fortement. "Notre course de chars, notre arène de cirque, notre chef décorateur sont très différents", confirme le producteur Sean Daniel. "Pour nous, le Ben Hur original, c’est nous ! Mais nous avons grand respect pour les précédentes versions. Nous avons trouvé intéressant que chaque adaptation de Ben-Hur, au théâtre, à l’écran, en livre, ait eu du succès. Et cela tient à ce dont parle cette histoire : de famille, d’honneur, de spectacle, de trahison, de vengeance. Ce sont des idées fortes, qui parlent beaucoup aux spectateurs d’aujourd’hui. Et notre film, avec une histoire différente, traite du pardon. D’un personnage qui dépasse sa vengeance pour pardonner. C’est un grand sujet de film et c’est complètement contemporain."
C’est justement cette approche neuve et contemporaine, confiée au scénariste oscarisé de 12 Years a Slave John Ridley, qui a su convaincre le réalisateur Timur Bekmambetov du sens de cette nouvelle adaptation du roman de Lew Wallace. "C’est une histoire très contemporaine. Orientée contre la vengeance et vers le pardon. A une époque où tout le monde se fait la guerre, c’est pour moi la seule façon de survivre. (…) Je crois que peu de films à gros budgets ont cette thématique. Il y a aussi l’idée que l’Empire romain est à la fois une idée glamour et un danger. C’est un monde de pouvoir et de compétition, et nous vivons dans ce monde, cet Empire romain aujourd’hui. Et nous cherchons comment y survivre. C’est un film qui parle de nous."
"Cette histoire est plus pertinente que jamais"
Notons qu’il y a tout de même une filiation entre le Ben-Hur 2016 et le Ben-Hur 1959, comme le confie la productrice Roma Downey : "C’est amusant de savoir que le père de notre dresseur de chevaux entraînait les chevaux du film de 1959 ! C’est incroyable ! Même chose pour l’un de nos maquilleurs, dont le père a lui aussi travaillé sur les maquillages de la version avec Charlton Heston ! Sur le tournage, il y avait donc un héritage, de la passion, un amour pour cette histoire… Si vous avez aimé la version de 1959, venez voir notre film, vous allez adorer notre relecture et ce que nous en avons fait. Et pour tous ceux qui -comme mes enfants- n’ont jamais entendu parler de Ben-Hur, venez au cinéma, vous n’en reviendrez pas !"
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