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    Comme des bêtes : rencontre avec les réalisateurs Chris Renaud et Yarrow Cheney
    Thomas Imbert
    Thomas Imbert
    -Chef de rubrique - Infotainment
    De la Terre du Milieu aux confins de la galaxie Star Wars en passant par les jungles de Jurassic Park, il ne refuse jamais un petit voyage vers les plus grandes sagas du cinéma. Enfant des années 90, créateur des émissions Give Me Five et Big Fan Theory, il écrit pour AlloCiné depuis 2010.

    Après "Moi, moche et méchant", "Le Lorax" et "Les Minions", les studios Illumination Mac Guff s'attaquent à la vie de nos animaux de compagnie avec "Comme des bêtes", en salles cette semaine. Rencontre avec les deux réalisateurs du film...

    Universal Pictures International France

    Après avoir donné vie au super-méchant Gru dans Moi, moche et méchant, à ses adorables sbires dans Les Minions et à la célèbre créature orangée du Dr. Seuss dans Le Lorax, les studios Illumination Mac Guff, basés à Paris, décident de consacrer leur nouveau long métrage à la vie quotidienne de nos animaux de compagnie. Que peuvent bien faire les chiens et les chats une fois que leurs maîtres sont partis ? C'est à cette question que se propose de répondre Comme des bêtes, en salles cette semaine. 

    Il y a un mois et demi, à l'occasion du festival d'animation d'Annecy, nous avions pu rencontrer Chris Renaud et Yarrow Cheney, les deux réalisateurs du film...

    Allociné : Vous souvenez-vous de la toute première idée qui est à l'origine de "Comme des bêtes" ? 

    Chris Renaud : L’idée est venue de notre producteur Chris Meledandri, lorsqu’il a posé la question : "Vous vous êtes déjà demandé ce que faisaient vos animaux de compagnie quand vous n’étiez pas à la maison ?" Mais c’est tout ce que nous avions, et donc à partir de là, nous avons commencé à développer l’idée et on est partis dans tous les sens parce que c’est tellement vaste... Qu’est-ce qu’ils font, en effet ? Est-ce qu’ils se transforment en détectives, est-ce qu’ils résolvent des enquêtes ? On a tout évoqué, je peux vous le dire. Et puis nous avons fini par aboutir à l’histoire que vous avez vue. La raison principale qui nous a poussés à faire ça, c’est que tout le monde pouvait s’identifier à cette histoire. C’est un scénario aussi vieux que le jour où des parents ramènent leur second enfant de la maternité, et que le premier se demande : "Mais qu’est-ce qui se passe ?" Et puis nous connaissons tous des gens qui ont adopté un second animal et pour qui ça ne s’est pas très bien passé. Et donc ça nous a semblé un bon moyen de démarrer cette histoire.

    Vous vous êtes déjà demandé ce que faisaient vos animaux de compagnie quand vous n’étiez pas à la maison ?
    Universal Pictures International France

    Vous êtes-vous inspirés de vos propres animaux de compagnie pour réaliser le film ?

    Yarrow Cheney : Nous avons tous les deux grandi avec des animaux de compagnie. Chris a toujours eu des animaux jusqu’à aujourd’hui. Je n’en ai pas en ce moment, mais dans mon enfance, j’ai eu des lapins, des chiens, des chats, des oiseaux… L’important ce n’était pas seulement l’histoire ou les idées que nous avions pour les personnages principaux, mais c’était tout ce que pouvaient apporter les animateurs. Tout le monde a un animal, ou connait quelqu’un qui en a un. Donc tout le monde a apporté ses idées à chaque étape du projet. C’était un peu comme une éponge qui absorbait toutes les expériences personnelles de nos artistes avec leurs propres animaux de compagnie qui rejoignaient l’histoire. (…) Et ce qu’on espère, c’est que les gens pourront regarder ce film et y voir leurs propres animaux, ou ceux avec lesquels ils ont grandi.

    Chris Renaud : Il y a même une journaliste aux Etats-Unis qui m’a remercié d’avoir mis une tortue dans le film. Parce qu’elle en avait une, et en regardant le film, elle espérait que les tortues soient représentées. (rires) C’est ce genre de choses, ça sollicite votre expérience et vos souvenirs.

    Ce qu’on espère, c’est que les gens pourront regarder ce film et y voir leurs propres animaux, ou ceux avec lesquels ils ont grandi.
    Universal Pictures International France
    Et si on essayait de lui donner l’apparence d’un petit lapin de Pâques ?

    Racontez-nous la création de Pompon le lapin, qui est peut-être le personnage le plus hilarant du film...

    Chris Renaud : C’est drôle. Nous avions besoin d’un méchant. Je me souviens avoir parlé avec le concepteur de personnage, et à l’origine, on avait pensé à un lapin gros et méchant. Il y a une espèce spéciale de lapins allemands qui sont énormes. Et puis on a continué à réfléchir, notamment à Kevin Hart à qui on pensait d’abord confier un autre rôle. On s’est réunis, et alors que l’importance du lapin grandissait dans le film, on s’est dit que c’était peut-être un rôle pour Kevin Hart. Et je me souviens avoir dit à notre concepteur de personnages Eric Guillon : "Et si on essayait de lui donner l’apparence d’un petit lapin de Pâques ?" Le lapin le plus mignon du monde, quoi. Et c’est ce qu’il a fait. Il a commencé à dessiner deux grands yeux super mignons. Et puis on a fait un deuxième dessin de lui en train de devenir fou, de tirer ses oreilles et de hurler. On a envoyé ces deux dessins à Kevin Hart et il a accepté tout de suite. Je pense que le personnage a émergé à partir de tous ces éléments mis ensemble. 

    Vous avez travaillé pour les studios Blue Sky (L'Âge de Glace, Horton) avant Illumination Mac Guff. Quelle est la différence entre les deux studios ?

    Chris Renaud : Quand je travaillais pour Blue Sky, le président de Fox Feature Animation était Chris Meledandri. Il est aujourd’hui le président et le producteur d’Illumination/Mac Guff. Donc il y a pas mal de similitudes puisque je travaille avec la même personne. Mais honnêtement, la grande différence, c’est le fait de travailler ici en France. C’est complètement différent. Nos espaces de travail sont très basiques, il n’y a pas de campus comme dans les studios américains. Blue Sky n’en a pas vraiment non plus, d’ailleurs. C’est compliqué de comparer les deux parce qu’on fait un peu deux choses différentes, mais je pense que quand on est venus ici, on a essayé de mettre en place des plannings et de faire les choses légèrement différemment. (…) Pour nous, il s’agit de travailler très activement à donner une forme au film. Ce sont deux super expériences, mais j’adore vraiment travailler à Illumination parce que ce qui est génial, c’est que j’en suis à mon 4ème film en assez peu de temps. C’est assez cool de pouvoir diriger un film, aller jusqu’au bout, passer au suivant. C’est très fluide. Mais c’est quelque chose qui peut prendre beaucoup de temps. Certains réalisateurs de films d’animation ne font qu’une poignée de films dans leur carrière. Personnellement, j’aime beaucoup cette façon de procéder, cette rapidité, et c’est en grande partie dû au fait qu’on travaille avec Chris Meledandri parce qu’on discute avec lui, il nous dit ce qu’il pense, et on est libres d’avancer avec ses idées et en parlant. Ce qui est super, c’est de pouvoir faire ça au sein d’un petit groupe. On a un problème, on cherche une solution, et on avance, donc c’est très fluide et c’est ce qui me plait.

    C’est assez cool de pouvoir diriger un film, aller jusqu’au bout, passer au suivant. C’est très fluide.
    Illumination Entertainment and Universal Pictures

    Qu'en est-il du prochain projet des studios Illumination Mac Guff, "Le Grinch" ?

    Chris Renaud : C’est une autre adaptation du Dr. Seuss. C’est une histoire très populaire dans le monde anglophone. Chuck Jones en avait fait une version animée dans les années 60, et nous avons grandi avec. On revient un peu aux sources. Ce que nous voulons faire, c’est raconter une histoire qui plaise à chacun à travers le monde. (...) Je pense que ce qui intéresse le producteur Chris Meledandri et le studio, c’est que le Dr. Seuss a commencé sa carrière en tant que dessinateur politique, et ses histoires ont toujours quelque chose en plus à offrir, comme une morale. "Le Lorax" parle notamment de la déforestation, du changement climatique. "Le Grinch" parle de Noël et du fait qu’il faut aller au-delà de l’aspect commercial de cette fête, se détacher du consumérisme pour voir les choses d’un point de vue plus spirituel. Et "Horton" parle de l’importance de protéger les plus petits et les plus faibles. C’est pour ça que ces histoires résonnent encore aujourd’hui, parce qu’elles ont un cœur, une morale, comme des fables.

    Mais que font nos animaux quand nous ne sommes pas à la maison ?

     

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