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    Divines : rencontre avec l'équipe de la sensation de Cannes 2016 !
    Brigitte Baronnet
    Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 13 ans. Elle anime le podcast Spotlight.

    Divines a retourné le Festival de Cannes 2016 et décroché la Caméra d'Or. Nous avons rencontré l'équipe du film : la réalisatrice Houda Benyamina et les trois formidables comédiennes dont on va entre parler...

    23 mai, soir de remise des prix du 69e Festival de Cannes, Divines déroche la Caméra d'or, récompensant un premier long métrage. Le discours survolté et passionné de la réalisatrice Houda Benyamina détonne. Et depuis sa présentation quelques jours avant à la Quinzaine des réalisateurs, Divines fait sensation... Le film arrive aujourd'hui en salles. Nous avons rencontré la fougueuse équipe à Cannes.

    Comme l'explique Houda Benyamina à notre micro, "Divines est parti des émeutes de 2005". "Je me suis toujours demandé pourquoi il y avait une colère et pas de révolte, poursuit-elle. Pourquoi cette colère ne s'est pas transformée en révolution. Elle est restée sans écho. De la même manière, le printemps arabe, et pas mal de mouvements... Je me suis toujours demandé pourquoi les humiliés, les désaxés n'ont pas eu de porte-parole."

    "Je n'avais pas envie forcément de traiter ça de manière didactique. J'avais envie d'incarner ça par l'émotion, par une histoire très simple, une histoire d'amitié entre deux filles. C'est l'histoire d'une gamine, Dounia, qui a envie d'arriver tout en haut, qui ne rêve que d'une chose, d'aller à Phuket, d'avoir sa belle Ferrari. Mais elle ne connait pas son réel besoin, qui est un réel besoin de dignité. Avec sa copine, qui va l'aider à atteindre ce rêve, elle va se voir dans une dealeuse qui s'appelle Rebecca, qui est très respectée et qui a beaucoup de pouvoir dans le quartier. Elle va vouloir devenir comme ce mentor. Et elle va rencontrer l'amour, un danseur, qui s'appelle Djigui, très sensuel, qui va la mettre face à ses contradictions."

    J'espère que Divines va ouvrir les portes de confiance dans un cinéma d'auteur.

    Et d'ajouter : "Mon défi de départ était de toucher à l'émotion. Je dis toujours : au commencement était l'émotion, c'est ce que je voulais avec Divines. Ensuite, d'arriver à une réflexion, sur la société dans laquelle je vis, aussi sur mon rapport individuel au monde. Dounia, ça veut dire la vie d'ici bas. Elle est en contradiction avec des aspirations peut être un peu plus spirituelles."

    Porté par un bel esprit d'équipe, nous nous sommes demandés si le financement d'un tel projet avait été facile à concrétiser. "Franchement, ça a été un peu galère pour mon producteur. Quand on arrivait avec mon scénario, on nous disait que c'était un énième film de banlieue, confie Houda Benyamina. Quand il y a un énième film de Parisiens, on ne leur dit pas ça. Il y a un vrai combat à mener. Mon producteur s'est vraiment battu, battu. Il n'a pas lâché. C'est ça que j'aime chez mon producteur, Marc Benoit Créancier, il est tenace comme moi."

    "J'espère que Divines va ouvrir les portes de confiance dans un cinéma d'auteur. Je ne fais pas un film de banlieue, je fais un film sur des êtres humains. De la même manière, je ne fais pas un film sur des femmes mais un film humaniste avant tout. Il y a des combats à mener. "

    Divines sort sur les écrans ce mercredi.

    Divines : "On s'est battues pour faire ce film"

     

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