Il n'est jamais trop tard pour faire amende honorable. Dans le cadre de rencontres professionnelles organisées cette semaine à Cannes, Will Smith a fait part de ses regrets d'avoir participé il y a dix-sept ans au film Wild Wild West; un film qu'il estime avoir fait "pour de mauvaises raisons", à une époque où, selon ses dires, "ses choix étaient avant tout dictés par sa quête de gloire et de succès au Box Office". Et accessoirement l'argent.
Pas sûr qu'il ait fait une bonne pioche, puisqu'à l'époque, il avait refusé le rôle de Neo dans Matrix pour jouer justement Jim West dans le film de Barry Sonnenfeld... Avec des recettes au BO mondial plafonnées à 222 millions pour un budget de 170 millions, le film fut un échec critique, artistique et commercial. Histoire d'enfoncer un peu plus le clou, on rappelle pour la forme que la star fut quand même payée 20 millions de $ pour son rôle, et que le film fut "salué" par huit nominations aux Razzie Awards, pour en récolter cinq.
"Je voulais gagner et devenir la plus grande star de cinéma, et ce qu'il s'est passé à cette époque, à l'époque de Wild Wild West, a surtout été un frein. Je me suis retrouvé à faire la promotion de quelque chose parce que je voulais gagner, plutôt que de faire la promotion d'une chose en laquelle je croyais" a expliqué l'acteur. Et d'ajouter : " L'époque des écrans de fumée et autres gimmicks marketing, c'est terminé. Les gens savent désormais très rapidement et à une large échelle si le produit tient ses promesses. [...] Je dois être en phase avec les attentes des fans, et ne pas les piéger pour qu'ils aillent voir [quelque chose comme] Wild Wild West".
Le résultat pratique, c'est que Will Smith a choisi avec plus de méticulosité son film suivant, puisque ce fut le Ali de Michael Mann. L'acteur a d'ailleurs encore loué l'immense boxeur récemment disparu, comme un élément déterminant dans ses futurs choix de carrière. Faire en sorte que la passion prime sur le reste. "Il refusait de se compromettre pour de l'argent, pour des accolades. Il vivait pour ses valeurs, qu'elles soient grandes ou pauvres". Muhammad Ali, alias The Greatest comme il se surnommait lui-même. Il y a effectivement pire comme modèle.