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    Au Nom de ma fille : Sebastian Koch rêvait de jouer avec Daniel Auteuil
    Brigitte Baronnet
    Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 13 ans. Elle anime le podcast Spotlight.

    Rencontre avec Sebastian Koch à l'occasion de la sortie d'Au nom de ma fille. Il campe l'inquiétant Docteur Krombach dans l'adaptation de l'affaire Bamberski par Vincent Garencq, actuellement au cinéma.

    AlloCiné : Comment avez-vous abordé le rôle ?

    Sebastian Koch : Je ne connaissais pas l’affaire avant de découvrir le scénario. Ce qui m’intéresse avant tout, ce sont des personnages profonds, qui ont une double vie, ce qu’est certainement le cas du Docteur Krombach.

    Il faut bien voir ce personnage dans son contexte historique, car à l’époque, dans les années 80, les médecins étaient très reconnus, très respectés dans la société. Ils avaient un statut de confiance qu’on pouvait comparer à celui d’un prêtre. Il y avait une relation de confiance. A l’époque, c’était plus fort qu’aujourd’hui. Cette confiance s’est détériorée. Dans la petite ville dans laquelle Krombach habitait, il avait un environnement idéal pour pouvoir faire ce qu’il a fait, cette double vie.

    Au début du film, votre interprétation parvient vraiment à nous faire douter sur l’innocence de cet homme, puis il évolue et on découvre son vrai visage. Comment avez-vous travaillé cet aspect ?

    Je pense que ces personnages vivent vraiment dans deux mondes. C’est comme une sorte de schizophrénie. Il ne peut pas maintenir ce jeu pendant longtemps. On n’y croirait pas vraiment.

    Pour jouer un rôle comme celui-là, il faut arriver à se créer une forme de logique menant à cette schizophrénie, pour se fondre dans ce genre de personnage.

    StudioCanal

    Au début, il est assez doux quand on le voit en tant que médecin, et ça fait peur. S’il est évident dès le début qu’il est un violeur, ça ne peut pas tenir sur la durée. Mais les gens le croient au début, ils ne se rendent pas compte. Ils ne veulent pas se rendre compte.

    Diriez-vous qu’un rôle comme celui-là sont les plus intéressants à jouer ?

    Absolument. Parce que ce n’est pas blanc ou noir. C’est gris. Lui ne pense pas être malade, mais évidemment il l’est. C’est un cauchemar ce qu’il a fait. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans sa tête, qui cloche. C’est intéressant de trouver une sorte de logique pour rendre ça crédible, possible.

    StudioCanal

    Vous tournez beaucoup pour l’international. Vous avez participé à la saison 5 de Homeland. Comment êtes-vous arrivé sur cette série et pouvez-vous nous parler de cette expérience ?

    Ils m’ont approché. On a eu un entretien. Les gens de Homeland sont très sympa, intelligents, concentrés, très pro-européens. J’étais impressionné par cette équipe. Comment ils s’entendent entre eux. C’est une grande famille.

    Mais en même temps, je dois dire que je suis un homme de cinéma. J’adore le cinéma, le grand écran. Le rythme des séries est différent. La pression est beaucoup plus forte. Dans une série comme Homeland, c’est si actuel, qu’on n’a pas trop de temps pour se préparer. J’aime bien pouvoir me préparer pour être le plus fin possible. On reçoit le scénario 6 jours avant ; ce n’est pas beaucoup pour s’immerger.

    Au nom de ma fille vu par Daniel Auteuil : "Il y a un devoir d'être à la hauteur" 

     Propos recueillis à Paris le 7 mars 2016

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