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    "50 Nuances de Grey": bonne adaptation ou trahison ? Des acteurs aux scènes de sexe, on fait le bilan !

    Alors que "50 Nuances de Grey" déchaîne les passions et les torrents de haine dans les médias et sur les réseaux sociaux, voici notre bilan (forcément subjectif) de ce qui marche et ce qui marche moins dans l'adaptation ciné de la saga littéraire...

    Universal International Pictures

    Dans la peau de Christian Grey, Jamie Dornan a-t-il assuré ?

    Le débat a fait rage lorsque Jamie Dornan a été choisi à la surprise générale pour incarner Christian Grey après la défection du très viril Charlie Hunnam, et sa prestation ne fait clairement pas l'unanimité maintenant le film sorti. On pourrait sortir l'argument du "goût et des couleurs" -qui ne fait jamais avancer un débat- tout le monde n'étant pas tombé sous son charme, mais on peut au moins se mettre d'accord sur une chose : il est diablement sexy ! Autant que celui du livre tel qu'il est décrit par l'auteure ? Probablement pas. Mais cet homme n'existe pas, soyons honnêtes. Il relève du pure fantasme. 

    Malheureusement pour Jamie, Christian Grey n'est pas juste sexy. Il est aussi censé être charismatique, fascinant, intimidant. Un personnage aux multiples visages, souvent très contradictoire donc difficile à apprivoiser, d'autant qu'il ne montre peu voire pas ses émotions. Dornan, avec sa gueule d'ange, a un peu de mal à faire passer dans son regard la perversion qui est censé l'habiter. Ses sourires en coin sont craquants, ses petits moments de comédie fonctionnent, mais lorsqu'il s'agit de sombrer dans la brutalité, on le sent beaucoup moins à l'aise et il peine à convaincre. La dextérité chorégraphiée de ses coups de rein n'y peuvent rien... 

    Universal International Pictures

    Dakota Johnson, stylée ou pas en Anastasia ?

    Dans un rôle un peu plus facile à aborder que celui de Christian Grey car très caricatural, tout en moues boudeuses et humidification des lèvres -un gimmick aussi bien du livre que du film- Dakota Johnson parvient à nous convaincre qu'elle était la meilleure interprète possible, tant au niveau de son physique que de son jeu. Alors que dans les romans, l'héroïne est soutenue par une voix-off, la sienne, qui se répand en détails parfois bien inutiles, l'actrice doit résumer toutes ces émotions sur son visage en un clin d'oeil. Il était là son véritable challenge et il est relevé. Une actrice à surveiller, probablement capable de grandes choses face à un matériel plus solide. La nouvelle Kristen Stewart ?

    On peut également saluer son courage. Elle le savait en acceptant le rôle, mais tout de même : les scènes de sexes dans 50 Nuances de Grey sont bien plus difficiles à aborder que dans un film classique, d'autant que c'est la première fois au cinéma qu'elle y est confrontée. Simuler un acte sexuel devant tout une équipe du tournage est une chose, c'en est une autre de simuler des actes sexuels violents, humiliants, où elle est totalement nue, sans le moindre bout de drap pour cacher un peu de son intimité, chose rare dans le cinéma américain. Elle l'a avoué à plusieurs reprises en interview : ce fut éprouvant. D'autant plus si la rumeur dit vrai : Dornan et Johnson ne se seraient pas entendus. Le manque d'alchimie entre les deux interprètes vient peut-être de là, bien qu'il ne soit pas si flagrant...

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    Et les personnages secondaires, on en parle ?

    On aimerait pouvoir en toucher deux mots, parce qu'ils ont globalement été bien castés, mais on les voit à peine. Aucun des personnages secondaires n'est vraiment développé dans le premier roman, mais ils le sont encore moins dans le film. Faute de temps sans aucun doute. On passe tout de même un bon moment en compagnie de Marcia Gay Harden (mère de Christian) et Jennifer Ehle (mère d'Anastacia), deux actrices charismatiques et douées.

    En revanche, on peut dfficilement être élogieux au sujet de Luke Grimes (frère de Christian) et Eloise Mumford (meilleure amie d'Anastasia) : ils ne servent que de respirations "comiques" entre deux scènes plus lourdes et n'ont absolument rien à défendre. Quant au camarade d'Anastasia "secrètement" amoureux d'elle (Victor Rasuk), il est balayé en un revers de main. Sinon, la chanteuse Rita Ora dans le rôle de Mia, la demi-soeur de Christian, on n'a toujours pas compris...

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    SEXE : Assez ? Pas assez ? Paradoxes et petites contrariétés...

    La presse s'en est émue : le long-métrage ne contient "que" 20 minutes de sexe sur une durée de 2 heures. Est-ce trop peu ? Non. C'est même bien suffisant. Ce ne sont évidemment pas 20 minutes de sexe en continu, mais quelques scènes de 3-4 minutes distillées au cours du film. Plusieurs ont ainsi été retirées par rapport au roman, mais qui peut s'en plaindre ? Elles étaient extrêmement redondantes dans le livre, lassantes. Il fallait savoir raison garder et faire que chacune d'entre elles ait un impact, corresponde à une étape de l'histoire du couple, un crescendo.

    Le sexe n'est pas le coeur du roman, et du film non plus. C'est bien d'une histoire d'amour dont il s'agit avant tout, malgré tout le bruit médiatique fait autour de l'érotisme. Qui a lu le livre le sait très bien... Quant au contenu de ces scènes en elles-mêmes, doit-on s'en satisfaire ? Oui, trois fois oui ! Dans le contexte d'un film grand public, scénariste et réalisatrice sont allées au maximum des limites qui leur ont été imposées. Les scènes sont léchées, elles restent classes. Elles ne relèvent pas de la pornographie, et c'est tout à fait normal. Sont-elles pour autant réalistes ? Certainement pas. Elles sont hollywoodiennes, en poussant le curseur un peu plus loin qu'à l'accoutumée, mais elles sont plus proches de la réalité dans le film que dans la trilogie littéraire. On aurait toutefois aimé que les fameux orgasmes d'Anastasia soient plus appuyés !

    Universal International Pictures

    Alors finalement, est-ce que ça valait le coup de l'adapter ?

    Fifty Shades of Grey apportera à n'en pas douter 50 nuances d'aigreur et de mauvaise foi au comptoir des bars, devant la machine à café et partout où l'on voudra l'intellectualiser, mais contentera aussi la majorité des spectateurs et spectactrices à qui il s'adresse en priorité : ceux qui ont aimé les livres, et ceux qui auraient pu les aimer s'ils les avaient lus. Le cinéma ne pouvait faire autrement que de s'emparer du phénomène. Le résultat est bien loin du naufrage annoncé, voire espéré par certains. Oserait-on même ajouter que le film est meilleur que les livres ? Une comédie sentimentale (dé)culottée qui mériterait qu'on la laisse simplement exister, qu'on lui fiche la paix. Il n'y a pas de mal à se faire du bien après tout...

    Selon vous...

     

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