AlloCiné : Lorsque vous avez lu le scénario de SMS, qui est une comédie très physique, quelle a été votre réaction ?
Guillaume de Tonquédec : J’ai lu deux fois de suite le scénario de SMS, et j’étais heureux qu’on me propose un tel rôle. C’est presque une envie d’enfant. Il y a un engagement physique absolument nécessaire et un côté "Monsieur tout le monde" également nécessaire pour le personnage, afin que l’on puisse s’identifier à lui. Afin qu’on se dise : "Merde, j’aimerais pas que ça m’arrive, mais en même temps pourquoi pas ?" Pour autant, il ne fallait pas que le personnage soit un héros. Il fallait que ce soit quelqu’un de fragile, mis à nu. C’est un mélange de toutes ces choses-là qui m’a enthousiasmé. Et puis j’étais heureux que la proposition vienne de Gabriel Julien-Laferrière, avec qui j’avais déjà travaillé sur la série Fais pas-ci, fais pas ça, dont il a réalisé plusieurs épisodes. Qu’il puisse me proposer un rôle assez opposé à celui de Renaud Lepic, avec les épreuves physiques et psychologiques qu’il va endurer, ça m’a beaucoup intéressé et donné envie. Et puis, j’avais envie de choses différentes et variées, c’était parfait.
Il y a un côté très « physical comedy » dans le film, que les Américains maîtrisent bien, mais qu’on retrouve aussi chez quelqu’un comme Pierre Richard…
Il pourrait y avoir un côté Pierre Richard dans ce personnage, en effet. C’est à dire un type pas du tout à sa place. Tout ça ne devrait pas lui arriver. C’est l’un des grands ressorts de la comédie, quand le personnage n’est pas là au bon moment, comme chez Feydeau. C’est de la que naît la comédie. J’ai vraiment eu un grand plaisir à me frotter à des choses physiques, d’autant que le réalisateur m’a tout de suite dit qu’il voulait que je fasse l’intégralité des cascades. J’étais d’accord et ça faisait partie de l’excitation du propos.
Warner Bros. France
Physiquement, ça a été ?
L’instrument du comédien, c’est son corps. On a besoin d’être en forme. Mais de là à jouer ce que j’avais à jouer, il a fallu que je me prépare physiquement. J’ai eu des rendez-vous avec une coach sportive qui ne m’a pas ménagé et qui m’a poussé dans mes retranchements. Car c’est ce qui arrive au personnage dans le film. Il fallait tester ça, sans pour autant arriver sur les genoux sur le tournage. J’ai fait une série d’épreuves, dont un grimpé de corde lisse, ce qui ne m’était pas arrivé depuis la classe de 6e ! (rires) C’est ça qui est dingue avec le cinéma, c’est qu’on est capable de faire des trucs qu’on ne ferait jamais dans la vie ! C’était très excitant. Et je ne parle pas de ce qui nous est tombé dessus pendant le tournage, comme la neige au mois de mars à Quiberon ! C’était une épreuve physique pour tout le monde.
Vous trouvez-vous des similitudes aves votre personnage de "Monsieur tout le monde" ?
Je pense oui, c’est ce qui a intéressé le réalisateur et le producteur. Ils voulaient un acteur peu marqué. C’était assez courageux de leur part de me choisir. Le Prénom était sorti mais il n’y avait pas eu les César. Ca aurait été plus simple de prendre un acteur plus installé… Mais ils voulaient un acteur peu marqué pour qu’il y ait ce pouvoir d’identification du personnage pour le public.
Le film aborde aussi bien les thèmes de la paternité que de l’hypercommunication..
Je trouve que SMS est une fable contemporaine. Ce type emmène son fils à l’école, il passe son trajet à envoyer des mails et des sms, il n’est pas du tout avec lui. Le destin lui tape alors sur l’épaule et lui dit : "On va te voler ton portable, on va voir qui sont vraiment les personnes importantes dans ta vie." Son fils disparaît et il passe alors le film à lui courir après… C’est une fable contemporaine sur la communication, sur cette hyper-communication que l’on connaît aujourd’hui. Est-ce qu’on communique de façon correcte et notamment avec ceux que l’on aime le plus ?
La bande-annonce de "SMS" :
