"Angélique", c'est d'abord un roman, mais c'est aussi un film avec Michèle Mercier très ancré dans la mémoire collective des Français. Comment avez-vous travaillé pour vous démarquer à tout prix de la version cinématographique existante ?
Ariel Zeitoun : "Nous n'avons pas cherché à nous démarquer à tout prix des versions précédentes parce que nous n'avons pas travaillé par référence aux anciennes versions, absolument pas. Nous avons travaillé à partir des romans d’Anne et Serge Golon qui contiennent de magnifiques pépites, qui contiennent des idées, des directions d'action qui nous ont permis de faire un film beaucoup plus proche de l'esprit des livres, d'une part et un film beaucoup plus factuel. Avec des thématiques sur la femme, le couple, le pouvoir, les déshérités, le fanatisme religieux, autant de thèmes contenus dans les romans et dont nous n'avons eu qu'à tirer les fils."
En France, on a tendance à produire plus facilement des comédies que des films d'époque ou de genre. Pour "Angélique", comment s'est déroulée la gestation du projet ? A-t-il été chose aisée de rassembler les fonds pour financer un tel long métrage ?
"Oui, c'est clair qu'on fait davantage de comédies que des films d'époque, parce que d'abord je crois que globalement le public aime les comédies mais avant tout ce que le public aime, c'est les bons films, et le public n'ira pas voir un mauvais film même si c'est une comédie. Si Un film d'époque est bon, le public ira le voir, et Angélique est un très bon film. Maintenant c'est vrai qu'il y a un problème économique et qu'un film d'époque coûte tout de suite beaucoup plus cher qu'un film contemporain. Donc il faut chercher de nombreux partenaires, c'est souvent un long chemin de croix, mais sur Angélique on a vraiment eu la chance que le film soit un sujet très connu en Europe ce qui nous a permis de nous associer avec plusieurs partenaires européens et aboutir à pouvoir faire ce film. Mais je mentirais en disant que la gestation du projet n'a pas été longue. Mais c'est normal, Angélique est un grand film et exigeait beaucoup d'efforts, de moyens, et de partenaires."
L'originalité de ce film repose également sur son casting (Arnezeder, Lanvin, Sisley, Kassovitz, Abkarian). Des comédiens peu coutumiers du film d'époque ou de la fresque à costumes. Comment ce choix s'est-il fait ?
"C'est normal que ces comédiens comme beaucoup d'autres ne soient pas coutumiers du film d'époque parce que comme vous le disiez précédemment, le film d'époque se fait rare en France. J'ai choisi ces comédiens parce que je les considère comme les meilleurs acteurs pour tenir ces rôles. Et puis, qui pour remplacer Gérard Lanvin, La magnifique Nora Arnezeder, Mathieu Kassovitz, Tomer Sisley, Simon Abkarian, David Kross, etc., et je crois, toute prétention bue, qu'une fois que ceux qui pourraient douter auront vu le film, ils seront convaincus de la qualité, et de la pertinence du choix de ces comédiens. J'ai eu beaucoup de chance en fait qu'ils aient accepté de participer au film. Je pense qu'un des éléments déterminants a été la qualité du scénario écrit par Philippe Blasband… et le plaisir rare de jouer dans un film d'époque !"
Ce film frappe également par ces mouvements de caméra, très audacieux pour une oeuvre dont le cadre imposerait d'ordinaire plus de classicisme. Quels ont été vos partis pris de mise en scène ?
"Oui, et pourtant je n'ai jamais essayé de faire de la mise en scène pour faire de la mise en scène, des mouvements de caméra pour faire des mouvements de caméra. Je me suis surtout et avant tout préoccupé des acteurs. Je voulais qu'ils soient à l'aise, confortables, et je cherchais à ne pas leur imposer trop de contraintes. Pour cela j'ai souvent tourné à plusieurs caméras ce qui permettait aux acteurs de jouer les scènes du début jusqu'à la fin dans la même énergie. Je pense que ça a beaucoup servi la qualité, la fièvre et la force de leur jeu. Je n'oublie jamais une chose quand je fais de la mise en scène, c'est que à l'arrivée, au final, ce que l'on retient d'un film, c'est le visage des acteurs sur l'écran. Et si les acteurs ne sont pas bien, on ne peut garder un bon souvenir du film. Moi, ma principale directive de mise en scène, finalement, c'est de tout faire pour que les acteurs se sentent bien."
C'est une grande histoire romanesque, mais aussi un film d'aventure et d'action (combats à l'épée, etc.). Sur ce plan-là, quelles ont été vos exigences à l'égard des acteurs ?
"Le travail. Répéter. En ce qui concerne par exemple les duels à l'épée, il y a eu de très très très nombreuses répétitions, et une longue préparation. Au Départ une chorégraphie établie par Michel Carliez, qui est un grand maître d'armes. Puis ensuite Gérard comme Tomer se sont entraînés énormément pour répéter, encore et encore la chorégraphie comme on apprend un texte parce que il ne peut pas y avoir sur le tournage d'improvisation dangereuse. Et comme ils ont voulu jouer eux-mêmes les scènes de combat jusqu'au bout, eh bien il leur à fallu travailler, apprendre, se sécuriser, et en même temps trouver l'énergie folle, au moment du tournage, pour faire ces combats comme si c'était la première fois. Donc, pas de miracle, du travail, du travail, encore du travail."
Propos recueillis par G.M.
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