9 mois ferme / © Jérôme Prébois
Irrésistible avocat bègue dans la comédie 9 mois ferme, le comédien Nicolas Marié, fidèle complice d'Albert Dupontel, est un second rôle du cinéma français à découvrir d'urgence, de ceux dont on connaît le visage sans nécessairement pouvoir retrouver le nom. AlloCiné a rencontré ce passionné touche-à-tout au CV impressionnant : beaucoup de doublage, du théâtre, de la télévision et, bien sûr, du cinéma avec, outre ses rôles chez Dupontel, des prestations marquantes dans 99 francs ou encore Micmacs à tire-larigot. Action ! (Propos recueillis par Clément Cuyer)
Les débuts
"Au fond de moi, je n'ai pas le souvenir d'avoir voulu faire autre chose que comédien, c'est terrible ! D'une certaine manière, je n'avais pas d'autre choix ! (rires) J'ai toujours eu envie de faire ça. En fait, j'allais en classe avec la soeur de Christophe Malavoy, et entendre parler de lui qui prenait des cours de théâtre, pour moi, c'était un rêve... Dès que j'ai eu mon bac, je suis allé dans le même cours, et voilà, ça a commencé comme ça. Moi, je voulais jouer au théâtre, alors je suis allé monter des festivals avec des gens comme Muriel Robin, Elie Semoun, Nicolas Briançon... Ca a duré quelques années, je me suis ensuite réinstallé à Paris, et puis après, c'est le hasard du travail et des demandes, tout simplement..."
Jouer
"J'aime travailler, quelque soit le support. J'aime le changement. Je peux aussi bien faire du théâtre, de la radio, de la synchro, du cinéma... J'aime faire des choses différentes. Par exemple, le doublage est un exercice que j'ai découvert il y a longtemps. Beaucoup pensent qu'il s'agit d'un art mineur, moi je dis qu'au contraire, c'est un exercice très intéressant, très délicat, ce n'est pas donné à tout le monde. Et quand vous doublez comme moi de grands acteurs, comme par exemple Tim Roth, c'est un vrai bonheur car ils t'apprennent plein de choses."
Enfermés dehors / © D.R.
La comédie
"C'est à la fois une qualité et un défaut : je suis très physique. Bon, avec l'âge, ça commence à me jouer des tours, il faut que je me calme un peu ! (rires) Mais j'ai besoin de cet investissement physique, qui m'amène obligatoirement vers un type de répertoire qui est la comédie, même si j'ai aussi joué du Harold Pinter ou des choses plus dramatiques. Ce côté physique, c'est quelque chose qui me rapproche d'Albert Dupontel. Mais lui, en plus, il a ce décalage, qui est un régal. Me faire jouer un avocat bègue, c'était franchement casse-gueule, il a fallu que je travaille ! (rires)"
Albert Dupontel
"On s'entend très bien, j'ai été de tous ses films. Avec Albert Dupontel, on s'est rencontré au théâtre, au moment où il se demandait s'il devait faire une cinquième année ou s'il devait se lancer sur les planches. Il y a eu une alchimie, on est toujours resté copains. Il y a un respect mutuel entre nous. On échange beaucoup, on aime travailler ensemble, répéter ensemble. C'est un mec qui a les couilles d'aller au bout de ce qu'il veut, qui a un vrai truc artistique, un vrai décalage, c'est un bonheur de bosser avec lui. C'est quelqu'un d'exigeant dans les choix qu'il fait, et qui a cette grande qualité qu'est l'écriture..."
Micmacs à tire-larigot / © Warner Bros France - Bruno Calvo
99 francs
"J'adore jouer les gros cons. Le marchand d'armes dans Micmacs à tire-larigot, dans 99 francs également... 99 francs, c'est un excellent souvenir. On a passé beaucoup de temps avec Jean Dujardin et Jocelyn Quivrin. Il y avait cette grande scène autour de la table, dans laquelle je fais un discours... D'ailleurs, j'ai une anecdote à ce propos. Vous connaissez peut-être la coutume de la soirée chiffres, quand un film sort, où on fait le point sur les premiers chiffres du box-office ? En général, les acteurs y vont. Donc, moi, j'y vais pour 99 francs et quand j'arrive, Dujardin et Quivrin... Excusez-moi, ça m'émeut... Et bien, j'arrive et ils me sortent la fameuse scène tous les deux en partageant mon texte pendant deux minutes. Ces deux couillons qui m'ont sorti la scène, comme ça, juste pour moi, j'étais ému. C'est vraiment la preuve que ce film était une belle expérience, et un très bon moment de cinéma."
Références
"Quand j'étais môme, j'avais une folie pour Jerry Lewis. Il me fascinait, il dépensait tellement d'énergie... Et puis il y avait Jean Poiret, avec qui j'ai joué au théâtre et dans Le Zèbre. C'était un type délicieux et un acteur exceptionnel. Avant de monter sur scène, c'était une locomotive, on se retrouvait tous les deux en coulisses à marcher dans tous les sens ! Et sur scène, c'était une vraie chaudière, une telle énergie, il m'a assis ! Sinon, j'adore aussi Brad Pitt, Marlon Brando et, surtout, un acteur fabuleux des années 30 qui s'appelle Harry Baur. Un type qui pouvait tout faire, qui pouvait jouer Beethoven, Les Misérables, qui incarnait les personnages d'une manière incroyable. Il avait une émotion, c'était incroyable, c'était un type qui était en avance sur son temps."
Albert Dupontel parle de son complice Nicolas Marié :