La bande d'"Hartley" première génération et l'équipage de "Farscape"
©Gannon Television / Sci-Fi Channel
Elles sont australiennes et incontournables...
Si les Australiens n'ont évidemment pas attendu The Slap pour investir l'hexagone, leurs productions n'ont pas si souvent réussi à traverser les océans pour arriver jusqu'à nous. La première la plus marquante, débarquée dans les années 60, a bercé toute une génération d'enfants : elle mettait en vedette Skippy, un petit kangourou orphelin recueilli par le jeune Sony (pendant que Belle et Sebastien dévalaient les Alpes chez nous). 30 ans plus tard, ils se sont associés aux Américains pour produire une autre série animalière, Les Nouvelles aventures de Flipper le dauphin, qui s'exporta à travers le Monde et révéla la jolie Jessica Alba.
Dans les années 80, on doit aussi à l'Australie l'un des soaps les plus cultes : La vengeance aux deux visages, où une jeune héritière fade dévorée par des crocodiles devenait une reine de beauté après une brillante opération de chirurgie esthétique et décidait de se venger de ceux qui lui avaient fait du mal. Le pays a su aussi installer sur la durée ses équivalents nationaux aux Feux de l'amour américains ou au Plus Belle La vie français : Les Voisins (Neighbours), diffusé brièvement chez nous à l'époque, et Summer Bay (Home and Away), proposée par AB1 actuellement.
Egalement spécialisée dans les séries d'aventures pour la jeunesse, l'Australie a réveillé bien des écoliers français grâce aux Maîtres Des Sortilèges, Océane, Chasseurs d'Etoiles, Alana ou le futur imparfait ou plus récemment les sirènes de H2O. Devenus ados, ils se sont passionnés pour les drames des lycéens de Hartley, coeurs à vif puis, jeunes adultes, pour Nos vies secrètes. Côté science-fiction, le plus grand fait d'arme des australiens est Farscape, une odyssée épique qui se déroulait dans l'Espace que les geeks de tous poils portent encore aujourd'hui aux nues, la considérant comme un modèle du genre.
Une bande-annonce de La Vengeance aux deux visages, disponible en DVD :
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Nos cœurs de kangourous ont récemment battu pour...
Enfin adulte, Josh réalise que ses parents, dont il a toujours suivi les conseils, sont aussi perdus que lui face aux différents aléas de la vie. Le moment est pourtant venu de leur révéler qu'il est homosexuel...
Si les américains ont Lena Dunham et son générationnel Girls, les australiens ne sont pas en reste avec Josh Thomas, un surdoué comédien-scénariste-réalisateur-producteur qui a lancé cette année sa première comédie, la douce-amère Please Like Me. Tendrement barrée, franchement directe et furieusement attachante, elle a déjà traversé le Pacifique pour une diffusion aux Etats-Unis, lesquels participeront au financement de la deuxième saison attendue en 2014. Déjà une belle histoire...
A la fin des années 70, deux adolescentes, Debbie et Sue, sont inséparables. Elles traversent ensemble les nouveaux défis liés au passage à l'âge adulte...
Inspirée d'un ouvrage publié en 1979, lui-même adapté au cinéma deux ans plus tard, Puberty Blues témoigne d'une époque pas si lointaine et s'éloigne des clichés habituels des teen dramas américains en proposant une vision réaliste d'une jeunesse paumée, qui cherche à donner un sens à sa vie et qui rejoint finalement par bien des points celle qui se cherche aujourd'hui. Pessimiste, mais débridé et rafraîchissant. Une saison 2 est d'ores et déjà prévue l'an prochain.
Chaque Noël, Dan Moody, résidant à Londres, retourne en Australie pour passer les fêtes avec sa famille un tantinet déjantée...
Les familles dysfonctionnelles sont les seules qui ont le droit de citer à la télévision, sinon on s'ennuierait ferme ! La dynastie Moody n'est pas si éloignée de ses cousines amerloques Walker (Brothers & Sisters) ou Braverman (Parenthood). Grâce à structure "un épisode = un noël", la comédie saisit l'opportunité de ne pas être qu'amusante, elle est bien plus profonde qu'il n'y paraît au premier abord, avec une touche d'amertume et de nostalgie. Un peu trop chaotique peut-être, mais hautement divertissante ! Un remake américain est en développement pour la FOX.
Condamnée, Bea Smith doit laisser sa fille derrière elle et découvre le monde de Wentworth, une prison pour femmes...
Les Australiens se passionnent depuis longtemps pour les fictions carcérales, bien avant que Oz et Orange Is The New Black ne fassent une quasi-unanimité sur un autre continent. Wentworth est la version contemporaine de Prisoner, une série locale culte diffusée entre 1979 et 1986, qui avait alors choisi de traiter le sujet, relativement sensible, façon soap-opera. La modernisation 2013 est plus sérieuse, la plongée dans le système pénitencière se révélant de plus en plus violente au fil des épisodes.
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Elles sont diffusées chez nous...
La dramédique : WINNERS AND LOSERS (sur Teva)
Quatre anciennes camarades d'école, guère populaires à l'époque, se retrouvent dix ans plus tard lors d'une réunion des anciens du lycée. Le temps de la revanche a sonné lorsqu'elles remportent la grosse cagnotte du loto.
La policière rétro : MISS FISHER ENQUÊTE (sur France 3)
Dans les années 1920, Phryne Fisher s'improvise enquêtrice pour palier à l'injustice qu'elle a subi après la disparition de sa petite soeur. La jeune femme infiltre cabarets et clubs de jazz de Melbourne armée d'un pistolet mais peut également compter sur Dot, sa femme de chambre, son chauffeur Bert ainsi que son majordome Butler.
La policière sociale : EAST WEST 101 (sur Arte)
Fils de réfugiés irakiens en Australie, Zane Malik a grandi à Sydney avant d’y devenir policier. Un métier qu’il n’a pas choisi par hasard : alors qu’il était encore enfant, un braqueur a fait irruption dans la petite épicerie familiale et, sous ses yeux, a tiré sur son père à bout portant. Ce dernier a survécu, mais est resté handicapé mental. L’agresseur, lui, n’a jamais été arrêté. Hanté par cette injustice, Zane défend une conception humaniste de la police, qui se heurte aux méthodes musclées de son supérieur hiérarchique direct, le fort en gueule Ray Crowley. Lequel ne cesse de renvoyer à ses origines celui qu’il traite de "cinglé d’Arabe".
La criminelle sulfureuse : UNDERBELLY (sur OCS)
En 1995, la famille Moran règne sur le syndicat du crime, "l'équipe Carlton". A sa tête, l'aîné Jason Moran, accompagné par le maffieux Alphonse Gangitano. Le meurtre d'Alphonse va rompre cet équilibre. Un nouveau groupe de trafiquants va émerger, mené par Carl Williams, l'ancien chauffeur de Jason qui entame alors une véritable guerre contre la famille Moran : une campagne d'assassinats où il perd lui aussi de nombreux associés. Sous pression, la police crée une force spéciale, baptisée "Purana", qui mettra toutes ses ressources en commun pour mettre fin à cette escalade de la violence.
L'indigène : REDFERN NOW (peut-être bientôt sur France Ô)
Six histoires d'hommes et de femmes ordinaires. Six familles, sans lien entre elles, qui n'ont aucun point commun. Si ce n'est le fait que leur vie va être bouleversée par un événement, un accident, une décision... Six aventures humaines contemporaines au sein de la communauté aborigène, vécues et racontées par ceux qui la peuplent.
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A quelques milles à la nage...
©Sundance Channel
Non loin de l'Australie, la Nouvelle-Zélande, connue pour ses paysages à couper le souffle notamment célébrés dans la saga du Seigneur des anneaux, tente de se frayer un chemin dans l'univers des séries. Grâce à Jane Campion, sa réalisatrice sinueuse de renommée mondiale, elle a dévoilé ses contours les plus violents, obsédants et désespérés dans Top Of The Lake. Cette mini-série australo-américano-britannique en huit épisodes attendue en novembre sur Arte met en scène Elizabeth Moss et Holly Hunter dans un récit mêlant disparition mystérieuse et secte dangereuse. Un show unique en son genre, à l'image de son pays et de sa créatrice. A ne pas mettre devant tous les yeux !
La bande-annonce :
Jean-Maxime Renault