© Maximilien Pierrette - Allociné
Du lourd sur les planches ! Le 39ème Festival du Cinéma Américain de Deauville a en effet accueilli Jamie Foxx, Channing Tatum et le réalisateur Roland Emmerich, pour la présentation de White House Down en avant-première. Un trio qui a donné une conférence de presse ont où été évoqués la Maison Blanche, les rôles des acteurs, l'échec du film dans les salles américaines… et même Magic Mike 2 et Barack Obama. Morceaux choisis.
"La chute de la Maison Blanche ne serait pas la fin du monde."
Il ne pouvait décemment pas échapper à la question : grand spécialiste de la desctruction de la Maison Blanche sur grand écran (4 fois en tout), Roland Emmerich n'aurait-il pas une dent contre la demeure du président ? "Non, je n'ai rien contre la Maison Blanche", explique le metteur en scène d'Independence Day. "Je sais que je peux parfois critiquer la politique, et certains de ceux qui la font, ce qui se sent dans ce film." En fait, s'il attaque de nouveau le bâtiment, c'est un peu un concours de circonstances : "Je trouvais intéressant de faire un long métrage se déroulant dans un seul lieu. C'est la première fois que cela m'arrive, donc c'est encore mieux si c'est dans un décor tel que celui de la Maison Blanche."
© Sony Pictures Releasing France
Visible en salles dès mercredi, le résultat tourne donc au saccage en règle de la maison du chef d'état américain… qui ne s'est pas le moins du monde senti offensé. Bien au contraire : "Barack Obama a vu et adoré le film", déclare Jamie Foxx, déclanchant ainsi l'hilarité de la salle. "C'est d'ailleurs devenu l'un de ses préférés et il le regarde en boucle." Si cela devait un jour arriver, le président constaterait que White House Downcontient plus que les éléments classiques de tout blockbuster qui se respecte : "Je suis bien sûr là pour faire du divertissement, mais j'aime rajouter une couche supplémentaire, pour que les gens soient conscients de certaines choses", précise Roland Emmerich, sans pour autant se vouloir alarmiste. En effet, contrairement à ce qu'on pourrait croire, "la chute de la Maison Blanche serait davantage une catastrophe politique qui affecterait le monde entier, mais pas forcément la fin de celui-ci."
"Je voulais être Will Smith !"
De l'action et un peu de politique, donc, mais aussi des rôles classiques pour les deux acteurs, comme le souligne un journaliste au cours de la conférence : l'homme ordinaire plongé dans l'action pour Jamie Foxx, et le gros bras pour Channing Tatum. Ce que ce dernier conteste : "J'ai l'impression d'avoir eu des rôles assez différents, en jouant notamment des histoires d'amour", se défend le comédien, mais son compère précise que "Magic Mike était badass !"Les rires terminés, Tatum reprend : "Je ne sais pas pourquoi on ne retient de moi que le héros d'action. Si je pouvais m'en défaire un peu, je serais heureux, mais j'ai le sentiment d'avoir fait des choses plus nuancées."
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C'est d'ailleurs le cas ici où, malgré l'action, il se glisse avant tout dans la peau d'un père : "Je suis père depuis peu de temps, et il se trouve que White House Down est le premier film dans lequel j'en joue un", explique-t-il. "Ça me semblait être intéressant en même temps qu'une motivation simple pour le personnage principal, car ça lui permet de sauver le monde libre par amour pour sa fille." D'où un résumé simple du long métrage : "C'est l'histoire de deux hommes piégés dans le bâtiment et qui cherchent à en sortir pour retrouver leurs familles respectives. Il y a une part d'humanité au milieu de ce chaos et de ces explosions." Un chaos dans lequel Jamie Foxx prête ses traits au président des Etats-Unis, ce qui lui permet d'exprimer sa "chance de pouvoir jouer tous types de personnages", avant de faire une révélation fracassante : "Plus jeune, je voulais juste être Will Smith. Tout ce qu'il faisait avait l'air mieux. Bon, je m'en sors quand même bien avec ce que je fais."
"Pas de désintérêt du public"
Si Jamie Foxx s'en tire effectivement bien (surtout dernièrement, après quelques années de flottement), White House Down a quelque peu déçu au box-office américain, où il n'a même pas rapporté la moitié de ses 150 millions de dollars de budget : "Je ne pense pas qu'il ait un désintérêt de la part du public. C'est peut-être une question de timing", avance Roland Emmerich en guise d'explication. "Et ce n'est pas non plus une lassitude vis-à-vis des effets spéciaux : il y a bien sûr eu une époque où ils étaient, justement, spéciaux. Mais aujourd'hui, ils font partie de processus de fabrication d'un film et tout le monde en utilise en post-production. Si l'on s'entoure des bonnes personnes, ça se coule sans mal dans la fabrication classique d'un long métrage."
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En attendant de savoir si White House Down se refera la cerise en France, à partir de mercredi, les acteurs, très complices, ont évoqué certains de leurs projets, à commencer par Channing Tatum : "Oui, il devrait y avoir un Magic Mike 2", a-t-il confirmé sous les applaudissements de Jamie Foxx, avant d'ajouter "Et le monsieur assis à ma droite pourrait même en faire partie." Blague que l'intéressé a commenté avec sa voix la plus suave, d'un très drôle "Magic Malick !" qui donne envie de revoir ces deux-là collaborer.
Propos recueillis par Maximilien Pierrette à Deauville le 1er septembre 2013