"C’est la folie aujourd’hui, tout le monde veut savoir (…) Est-ce que j’ai intérêt à ce que mon métier devienne de moins en moins sexy, de plus en plus commun, qu’il y ait de plus en plus de "50 mn inside", et d’émissions où on rentre dans la cuisine des gens pour montrer ce qu’ils mangent ?" C'était il y a quelques mois, au moment de la sortie de Pater. Au micro d'AlloCiné, Vincent Lindon poussait un coup de gueule contre le système médiatique en général, et la surexposition des comédiens en particulier. C'est à cet acteur bourré de contradictions que l'émission Empreintes consacre son nouveau numéro, diffusé ce soir. La caméra n'entre pas dans sa cuisine, mais, tantôt dans un bistrot, tantôt dans un studio, le comédien se livre, sur fond de quelques notes de piano. Interrogé par Thierry Demaizière, il évoque sa relation avec ses parents, ses souvenirs d'"enfant malheureux". ("Je n'ai pas connu de repas de famille avant mes 18 ans"), et parle de son métier, en usant comme à son habitude de métaphores, notamment celle du jeu "1,2,3 soleil" ("Dans ce métier, il y en a qui courent. Mais moi je n'aime pas me faire gauler, alors je suis longtemps resté sans bouger."). Mais au bout du compte, on n'aura sans doute pas percé le mystère de celui qu'on pourrait définir -pardonnez l'oxymore - comme un cabot sincère. Lui qui déclare : "Je ne peux supporter d'être acteur que si on ne me le répète pas toutes les secondes". Vincent Lindon, ou les paradoxes du comédien.
JD
Empreintes, Vincent Lindon
réalisé par Thierry Demaizière et Alban Teurlai
Diffusé vendredi 14 décembre à 21h30 sur France 5
VIDEO : retrouvez l'interview accordée par Vincent Lindon en juin 2011 (et pour en savoir plus sur le contexte, rendez-vous ici !