Dans une interview accordée à Libération, Lars von Trier annonce qu'il ne donnera plus de conférence de presse. "Maintenant, je vais faire comme Terrence Malick. Il n'y a pas de raison que lui seul ait ce privilège". Interrogé sur ses récents dérapages (pour en savoir plus, voir notre dossier Lars von Trier), le cinéaste explique qu'il avait accepté de tenir une conférence de presse à la demande de Gilles Jacob, président du Festival de Cannes (contrairement à Terrence Malick) mais qu'il n'avait "rien préparé". "Comme le type qui tombe de son vélo, c'était la panique ! J'ai dit des choses idiotes, et je m'en veux d'avoir blessé des gens. Mon problème, c'est que j'ai la hantise des conflits et que, donc, je ne peux pas m'empêcher d'en déclencher. En face d'une assemblée qui attend que je dise quelque chose, je le fais. Et quand je dis que je suis un nazi, je suis très choqué après que les gens me croient !", a-t-il ajouté, reconnaissant être "compliqué".
Faut-il prendre cette déclaration au sérieux? Il y a 15 ans, au moment de la sortie de Breaking the Waves, le réalisateur avait déjà annoncé qu'il ne s'exprimerait plus... en interview. La suite a prouvé que ce n'était pas vrai, comme le rappelle notre dossier "Lars von Trier, la provoc' en 6 leçons".
Melancholia, son dernier long métrage (en compétition à Cannes), est sorti en salles aujourd'hui.
Brigitte Baronnet avec l'AFP