Belle et Sébastien sont orphelins. Star à 20 ans grâce à Henri-Georges Clouzot, scénariste à succès pour la télévision avec "Belle et Sébastien" dans les années 60, romancière pour les enfants, Cécile Aubry est morte lundi soir à Dourdan (Essonne) à l'âge de 81 ans, des suites d'un cancer du poumon.
La blonde ingénue
Cécile Aubry, de son vrai nom Anne-Marie Benard, né le 3 août 1928 au sein d'une famille aisée, grandissant dans un univers doré entre gouvernante anglaise et professeur de danse. Elle débute justement sa carrière comme danseuse, avant de s'inscrire au célèbre cours Simon. Son ingénuité, ses yeux verts, sa blondeur et sa moue boudeuse attachante attire l'oeil du metteur en scène des Diaboliques, Henri-Georges Clouzot, qui lui confie en 1948 le rôle-titre dans Manon, adaptation de l'oeuvre de L'Abbé Prévost transposée dans la France de 1944. Une oeuvre saluée par le Lion d'or à la Mostra de Venise en 1949.
Repérée par la presse américaine (le célèbre magazine "Life" notamment), qui voit en elle une nouvelle icône de la femme française, Cécile Aubry tape aussi dans l'oeil des Majors, à commencer par la Twentieth Century Fox qui signe avec elle un contrat. En 1950, elle tourne devant la caméra du grand Henry Hathaway dans La Rose noire, où elle donne la réplique à Tyrone Power et Orson Welles. L'année suivante, elle tourne sous la direction de Christian-Jaque dans Barbe-Bleue, côtoyant le grand Pierre Brasseur.
C'est pendant le tournage de La Rose noire, dans les dunes de l'Atlas marocain, qu'elle rencontre Si Brahim El Glaoui, fils aîné du pacha de Marrakech, en visite sur le plateau. Elle l'épouse dans le plus grand secret et pendant six ans personne ne se doutera qu'ils sont mari et femme. Après son mariage qui ne dure que le temps d'un enfant et d'un film, elle ne parvient pas à retrouver l'état de grâce de son premier rôle. Elle tourne ensuite six films qui sombrent rapidement dans l'oubli.
Une deuxième vie
Elle rentre finalement en France en 1956, accompagné de son fils Mehdi : c'est lui sera désormais sa principale source d'inspiration. Elle écrit ainsi Belle et Sébastien, avant d'en faire rapidement une version pour le petit écran, et confie le plus naturellement du monde le rôle-titre à son fils Mehdi. Le feuilleton, qui passionnera deux générations de Français, a marqué l'histoire de la TV. Le succès fut d'ailleurs tel qu'il dépassa largement les frontières : on se souvient même de la série culte japonaise de 1981, dont le générique a marqué les mémoires et est devenu culte pour toute une génération. Cécile Aubry écrira également d'autres séries à succès, dont Les Aventures de Poly ou encore Le jeune Fabre. Actrice, puis réalisatrice et écrivain comblée, Cécile Aubry s'est éteinte lundi soir à Dourdan, dans l'Essonne. Elle avait 81 ans.
Le générique de la série animée "Belle et Sébastien"
OP avec AFP