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    Zoom sur... John Lasseter

    Devenu une véritable icône du monde de l'animation avec les succès de "Toy Story 1 & 2", John Lasseter nous offre en 2010 le dernier volet des aventures de Woody et Buzz l'éclair. Retour sur un parcours hors du commun au sein l'aventure des studios Pixar...

    Au début, il y avait Disney...

    Avec une mère professeur de dessin, John Lasseter est très tôt passionné par l'univers de l'animation. Il s'initie alors à la peinture et au dessin. Après avoir tenté sa chance à douze ans, il postule pour devenir stagiaire au sein des studios Disney, alors qu'il est encore au lycée. John Lasseter est alors le second étudiant à être admis à suivre le programme du California Institute of the Arts (CalArts), un centre de formation privé appartenant à Disney et destiné à étudier le dessin et la photographie. Pendant ses quatre années d'études, il croise de futurs collègues répondant aux noms de Brad Bird ou encore Tim Burton. Bien que son premier job fut conducteur de bateau dans l'attraction Jungle Cruise à Disneyland, une fois son diplôme en poche, il préfère le département longs métrages d'animation Disney où il participe à Rox et Rouky (1981) et au Noël de Mickey (1983).

    Des souris (d'ordinateur) et des hommes...

    Au début des années 1980, John Lasseter travaille sur un film aux technologies d'imagerie révolutionnaires pour l'époque : Tron (1982) de Steven Lisberger. Les effets numériques et autres images de synthèses en sont à leurs premiers balbutiements. Au même moment, Ed Catmull, le fondateur de Pixar, lui fait découvrir le potentiel de cette nouvelle technologie chez Lucasfilm et Lasseter rejoint alors l'équipe de création en 1984. Après avoir quitté la société Apple, Steve Jobs débourse près de 10 millions de dollars pour racheter Pixar à George Lucas et fournir un capital conséquent à la nouvelle société créée en 1986. La vente du matériel informatique n'étant pas au beau fixe, c'est le département création dirigé par John Lasseter qui "sauva" Pixar de la faillite en réalisant des publicités en animation par ordinateur, notamment pour les marques Tropicana ou avec une bouteille de Listerine boxeuse au début des années 90.

    Les plus courtes sont toujours les meilleures...

    John Lasseter imagine un court-métrage dont les rôles principaux sont tenus par des lampes de bureau. Luxo Jr. est né et sera nommé en 1986 pour l'Oscar du meilleur court-métrage d'animation. La politique de production du studio misera désormais sur des récits et des personnages forts, tout en innovant technologiquement. Dans une ambiance à la fois sérieuse et décontractée, cette double approche se retrouvera dans tous les courts-métrages suivants de l'homme aux chemises multicolores : les rêves d'un petit monocyle abandonné / la pluie et la nuit pour Red's Dream (1987), la vie des jouets / le premier être humain animé par ordinateur pour Tin Toy (1988), le comique à la Chuck Jones / la 3D pour Knick Knack (1989). Tin Toy sera même récompensé d'un Oscar, ouvrant la voix à la prochaine révolution Pixar : le long métrage.

    Luxo Jr.

    Une histoire de J-O-U-E-T...

    En mai 1991, Pixar signe un contrat de 26 millions de dollars avec Disney pour la réalisation de trois films : le premier Toy Story sort en novembre 1995 et révolutionne par la même occasion le cinéma d'animation. S'inspirant de son précédent Tin Toy, il y tient les postes de réalisateur et scénariste. Père de cinq garçons, Lasseter montre qu'il a gardé son regard d'enfant et Toy Story devient un succès sans précédent. Le film récolte près de 200 millions de dollars de recettes sur le territoire américain, puis mondial avec au final des recettes en salles estimées à 360 millions de dollars. Plus gros succès de 1995 aux États-Unis, le film décroche trois nominations aux Oscars l'année suivante, et John Lasseter reçoit une statuette honorifique pour le "premier long métrage entièrement généré par ordinateur". Directeur artistique de Pixar, il continue avec des insectes dans 1001 Pattes (1998) et retrouve ses jouets pour Toy Story 2 (1999).

    Toy Story 2

    Quand Pixar fait son cinéma...

    Alors qu'il s'occupe de son vignoble familial, John Lasseter délègue ensuite la réalisation à Pete Docter sur Monstres & Cie (2001), Andrew Stanton sur Le Monde de Nemo (2003) ou Brad Bird avec Les Indestructibles (2004) et tous fourmillent de clins d'œil aux autres films. Alors que Lasseter revient au poste de réalisateur sur Cars, les relations s'enveniment avec Disney et Pixar. Ce clash entraînera la destitution de Michael Eisner de la présidence des studios de Mickey au profit de Robert Iger. Le 24 janvier 2006, Pixar est intégré à Disney par un rachat s'élevant à 7,4 milliards de dollars. Fils d'un directeur d'un garage Chevrolet, John Lasseter mit tout son amour pour les voitures de courses NASCAR et pour ces petites villes oubliées le long des routes tranversant l'Amérique en 2006 dans Cars.

    John Lasseter dans son vignoble

    Le passage à la 3D...

    Après le succès des premiers films marqués des logos Disney et Pixar, côte à côte,Ratatouille (2007) et WALL·E (2008), une nouvelle révolution s'amorce à la fin des années 2000 pour Pixar : le cinéma 3D. Le succès des productions des autres studios d'animation lancent John Lasseter dans l'aventure 3D avec le film Là-haut de Pete Docter et Bob Peterson. Ce film en 3D fera l'ouverture du 62ème Festival de Cannes et sera même nommé à l'Oscar du Meilleur film, mais obtiendra tout de même celui du Meilleur d'animation.

    Notre interview de John Lasseter à propos de Là-haut

    Alors que des projets de suites s'annoncent (celles de Cars et de Monstres & Cie) le troisième épisode de la trilogie Toy Story 3 reste, de loin, le plus attendu. Longtemps mit en balance, le projet sort enfin sur les écrans à l'été 2010. Pour donner plus d'ampleur à l'évènement, Disney et Pixar ressortent les premier et deuxième volet tout en 3D. Les personnages imaginés par John Lasseter se retrouvent, une dernière fois, tous réunis en relief, soit tels qu'il les avait toujours imaginés au départ...

    Le nouveau Walt Disney..?

    Loin des pixels, John Lasseter est aussi un fervent défenseur de l’animation traditionnelle. Il faut savoir qu’il est grand admirateur et ami du réalisateur japonais Hayao Miyazaki et participe à la diffusion de ses films aux États-Unis. Clin d’œil amical : un totoro sera même inséré dans le troisième Toy Story. En 2009, il relance les studios Disney dans l’animation traditionnelle avec La Princesse et la grenouille. C’est John Lasseter qui est allé lui-même chercher Ron Clements et John Musker (La Petite Sirène et Aladdin), qui avaient quitté Disney en 2005, pour écrire et réaliser le film. Depuis les retrouvailles de 2006 entre Pixar et Disney, il est désormais le directeur de la création pour les deux studios d’animation et conseillé sur la conception des nouvelles attractions des parcs à thème. Avec toutes ces responsabilités, John Lasseter serait-il devenu le Walt Disney des années 2000 ?

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