Si le film devait se faire demain, auriez-vous un réalisateur favori pour le mettre en scène?
Guilhem Routier : Il est certain que nos aurions des préférences ! Luc Besson, Jean-Pierre Jeunet...
Nicolas Van Beveren : Oui, Jean-Pierre Jeunet a un véritable style graphique, un sens des couleurs. Il a un véritable univers, coloré, proche de celui des Myrihandes.
Mis à part Nicolas, qui est très impliqué dans ce projet, y a-t-il d'autres personnes qui travaillent activement avec vous sur "Les Myrihandes" ?
Guilhem Routier : J'ai un illustrateur qui travaille avec moi, certains de ses dessins sont visibles sur le site officiel. Une autre illustratrice travaille sur les décors.
Sur le site officiel, il y a un casting "idéal". Quels sont les acteurs que vous aimeriez bien voir rejoindre "Les Myrihandes" ?
Guilhem Routier : Nicolas Van Beveren bien entendu ! J'aimerais beaucoup avoir Dominique Pinon !
Avez-vous eu des moments de doute, des périodes où vous ne croyiez plus au projet ?
Guilhem Routier : Non, pas un seul moment, pas sur une aventure comme celle-là. Avant Les Myrihandes, j'ai passé 8 ans sur une comédie musicale, je travaille encore dessus d'ailleurs ! Quand j'ai un projet auquel je tiens, je ne le lâche plus. C'est tellement d'engagement, de passion, de sacrifice, de gens passionnés qui vous soutiennent et qui croient en vous... Tout cela créé une telle dynamique qu'il est impossible de perdre espoir ou de baisser les bras.
Nicolas Van Beveren : De toute façon, dès qu'il y en a un de nous deux qui sature, l'autre envoie un message pour lui redonner du courage.
Quel est votre parcours avant la création des "Myrihandes" ?
Guilhem Routier : En 1996, j'avais écrit un roman en deux tomes, qui s'appelait "La conjuration des 7" et qui est resté à compte d'auteur. Concernant l'histoire, tout est parti de l'abbaye de St Félix de Montceau, qui est restauré par mon père depuis plus de 38 ans. Mon but c'était d'allier le fantastique avec un lieu lié à mon enfance et des amis réels, que j'ai fait jouer et intervenir dans cette histoire. C'est l'histoire de 7 amis qui vont apprendre qu'ils sont chargés, tous les 700 ans, de refouler une créature qui renaît de ses cendres sur l'emplacement même de cette abbaye. Ces 7 personnages sont les réincarnations de 7 autres personnes ayant lutté dans le passé contre cette créature. Quant à la comédie musicale, intitulée "Isabelle et le Roi", elle est aussi issue de l'abbaye (rires) ! On l'a jouée pour la première fois en 2001. Et c'est encore une fois une histoire très simple (rires) ! Un Roi a un enfant illégitime avec sa dame de cour, sa favorite. Quand il l'apprend, il décide de faire tuer l'enfant mais, ne voulant pas se salir les mains, il confie la tâche à un évêque et envoie sa dame de cour dans un couvent. 16 ans plus tard, on apprend que l'enfant n'a pas été tué, l'évêque ayant en tête quelques idées machiavéliques. L'enfant est confié au même couvent où est enfermée sa mère mais cette dernière ne sait pas qu'il s'agit de son fils...
Quelles sont vos influences ? Vos inspirations ?
Guilhem Routier : J'ai longtemps été, et je le suis encore, influencé par un film culte qui s'appelle Dark crystal. J'ai dû le voir 200 fois. Je pense aussi à Dark City, du fabuleux Alex Proyas, pour le côté schizophrénique et le thème de la discrimination. Et évidemment, Le Seigneur des anneaux. J'ai dévoré tout autant les bouquins que les films. L'adaptation de Tolkien par Peter Jackson est un morceau de bravoure.
Quels auteurs vous ont influencé ?
Guilhem Routier : Tolkien bien sûr ! Mais je peux également citer Bernard Werber et Marc Lévy.
Nicolas Van Beveren : Quand j'ai rencontré Guilhem, j'ai tout de suite vu la richesse de son univers. Pour moi, on a notre Tolkien à nous. En France ou en Europe, nous n'avons pas d'univers ou d'auteur semblable. Bien sûr je peux citer Eragon mais le niveau du film est loin de celui des livres. Dans le cas de Guilhem, vous avez pu voir les dessins et les esquisses, il y a un univers, une richesse incroyable. Bien sûr, il y a un méchant, un gentil mais derrière ça, il y a un cheminement. C'est riche, original, très bien écrit et construit, avec une dynamique implacable. Le film va se faire, j'en suis sûr, même si cela peut prendre du temps. Je table sur 5 ans. Et le film va devenir une référence, tout comme l'auteur. Guilhem amène quelque chose de nouveau et de noble.
Guilhem Routier : L'intérêt des âmes-soeurs, c'était aussi de ne pas se cantonner au couple idéal "homme - femme", mais de le dépasser. Les âmes-soeurs peuvent concerner deux femmes, une fille avec son père... Il y en aura d'autres au fur et à mesure de l'histoire. Tout l'intérêt des âmes-soeurs, c'est de se dire que cela n'est pas seulement un thème hétérosexuel. Cela va au-delà des clivages sexuels. C'est un absolu.
Nicolas Van Beveren : C'est un peu comme une histoire que l'on raconte aux enfants le soir...
Guilhem Routier : Justement à l'origine, dans cet univers, Les Myrihandes sont considérées comme des légendes au sein des Cités, quelque chose qui n'existe pas, un conte destiné à endormir les enfants le soir. Selon moi, Les Myrihandes est un thème universel qui n'a pas été utilisé. Je voulais aussi renouveler le genre.
Est-ce que vous avez déjà des lieux de tournage en tête ?
Guilhem Routier : Pas en Nouvelle-Zélande ! Les paysages sont magnifiques mais cela ne correspondrait pas vraiment à l'univers des Myrihandes. Il faut un décor, un univers chaud. Mais je n'ai pas de lieux précis en tête. Après avoir tant travaillé sur le scénario, j'ai tout le film en tête. Le premier épisode se déroulant principalement dans le décor des 3 cités, dans le vieux cratère, cela pourrait plus facilement se faire en studio qu'en décor naturel.
Maintenant quelle est la prochaine étape ?
Guilhem Routier : La prochaine étape, c'est l'écriture de l'épisode suivant qui existe sous forme de synopsis long, tout comme le troisième d'ailleurs. Mais j'ai également l'idée pour un sequel et un prequel !
Nicolas Van Beveren : On attend aussi le retour de certains acteurs et les réponses des maisons de production.
Propos recueillis par Thomas Destouches
Illustrations : Guilhem Routier & Christophe Sivet