Films, photos, vidéos... Tout sur la 65e Mostra
"A heartbreaking performance" ("une performance bouleversante"). Juste avant d'annoncer le nom du lauréat du Lion (gnon ?) d'Or de la 65e Mostra, le Président du jury Wim Wenders a tenu à donner la raison principale de son choix. Car si le quatrième long métrage de l'Américain Darren Aronofsky, auteur-culte de Requiem for a Dream, a tant ému les festivaliers lors de sa présentation en toute fin de Mostra, c'est bien grâce à la prestation de Mickey Rourke, époustouflant en gloire déchue du catch. Come-back réussi pour un acteur longtemps considéré comme un hasbeen... mais aussi pour le réalisateur, agé de 39 ans, dont l'avant-dernier opus, The Fountain, avait été fraîchement accueilli à Venise en 2006.
S'excusant (par la voix de son président, juste après la remise des prix) de ne pas pouvoir remettre le Prix d'interprétation à Mickey Rourke pour cause de règle de non-cumul avec le Lion d'Or, le jury a récompensé le comédien italien Silvio Orlando (que les Français connaissent au moins depuis Le Caïman de Nanni Moretti) pour Il Papà di Giovanna. Chez les femmes, c'est la Française Dominique Blanc qui a été distinguée pour son rôle de jalouse obsessionnelle dans L'Autre de Patrick Mario Bernard et Pierre Trividic.
Souvent cités par les pronostiqueurs pour figurer au palmarès, le film russe Paper Soldier, sur les tourments moraux et amoureux d'un soldat à l'époque de la conquête spatiale, et Teza, une fresque sur l'histoire de l'Ethiopie racontée à travers le parcours d'un adolescent, repartent avec deux trophées chacun : Prix de la Mise en scène et Osella de la Meilleure contribution technique pour le premier, Prix spécial du Jury et Prix du scénario pour le second -deux doubles prix qui résultent sans doute de discussions animées au sein du jury...
L'éclectisme de la Sélection -ou son manque de cohérence, pour les détracteurs du directeur Marco Muller, qui s'en sont donnés à coeur joie tout au long du festival- se reflète dans ce palmarès, puisqu'on y retrouve aussi bien le consensuel The Burning Plain d'Arriaga, à travers un prix de la révélation pour la comédienne Jennifer Lawrence, et le radical Nuit de chien, un Prix spécial venant saluer l'ensemble de l'oeuvre de l'Allemand Werner Schroeter. Un mot pour finir sur un absent de marque, Ponyo de Hayao Miyazaki, qui avait enchanté tous ceux qui l'avaient vu : mais il est vrai que le Japonais avait reçu il y a trois ans un Lion d'honneur pour l'ensemble de sa carrière.
Julien Dokhan
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