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Un nouveau fauve pour l'auteur de Tigre et dragon. Deux ans après Brokeback Mountain, Ang Lee décroche une deuxième fois le Lion d'Or pour Lust, Caution, une oeuvre ample et brillante, entre fresque historique, film d'espionnage et thriller érotique, inspirée d'un roman de Eileen Chang. Bon camarade, le Président du jury Zhang Yimou, lui-même deux fois Lion d'Or (pour Qiu Ju une femme chinoise et Pas un de moins), n'a donc pas vu d'inconvénient à ce que le club fermé des cinéastes ayant mangé deux fois du Lion (Malle, Cayatte ) compte un nouveau membre.
On retrouve au palmarès l'ensemble des favoris. Ni I'm Not There de Haynes ni La Graine et le mulet n'obtiennent la récompense suprême que la rumeur leur promettait, mais ils repartent chacun avec deux trophées : d'une part, ils se partagent le Prix spécial du jury ex aequo ; d'autre part, ils voient une de leurs comédiennes distinguée :
la Coupe Volpi de l'interprétation féminine revient à Cate Blanchett, qui a bluffé tout le monde en se révélant la plus ressemblante des 6 Bob Dylan (face à cinq hommes...), et le Prix Mastroianni de la révélation salue la prestation de Hafsia Herzi, qui déploie une formidable énergie et une belle sensibilité dans le film d'Abdellatif Kechiche(lire notre interview de l'équipe du film).
Devenu in extremis le favori des critiques, 12 razgnevannih muzhschin de Mikhalkov (présenté hier) figure au palmarès, mais à travers un Lion spécial pour l'ensemble de la carrière du cinéaste (Lion d'or en 1991 pour Urga). Fait notable : le jury, composé uniquement de cinéastes, a choisi de décerner le prix de la Mise en scène au film de Brian De Palma, Redacted,
une oeuvre qui, en brouillant les frontières entre documentaire et fiction, en mélangeant images de télévision, web et prises de vue réelles, pose en effet de passionnantes questions de mise en scène.
On se félicite du Prix du scénario remis à Paul Laverty, le script de It's a Free World... étant sans doute d'un des plus beaux qu'il ait signés pour son vieux complice Ken Loach. La seule surprise de ce palmarès est le Prix d'interprétation masculine remis à Brad Pitt pour L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, qui succède à un autre beau gosse d'Hollywood, Ben Affleck, primé l'an dernier pour Hollywoodland.
Julien Dokhan
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