Qu'est-ce qui vous a attirés dans cet univers merveilleux ?
Tony DiTerlizzi : C'est probablement dû au succès des autres contes de fées et des films d'héroïc-fantasy à travers le monde. Les gens ont toujours aimé les contes de fées, et on toujours voulu en vivre je crois... Nous étions donc curieux d'aborder ce genre, et de donner notre vision.
Holly Black : Et puis nous voulions écrire une histoire qui plaise aux garçons et aux filles, pas simplement aux filles. Même les parents devraient apprécier notre univers s'ils laissent l'enfant au fond d'eux remonter à la surface...
Tony DiTerlizzi : C'était important pour nous de faire en sorte que vive l'esprit du conte de fées et du folklore. Tout en rendant cet univers un peu plus sombre. Pour moi, c'était également intéressant de revisiter un univers que je dévorais étant gosse, à travers le slivres de Tolkien par exemple. Notre approche vise à laisser une grande liberté aux enfants, à ne pas en faire que des "gamins" avec notre regard d'adulte. Et puis nous voulions donner une vraie réalité à cette histoire, montrer aux enfants à quoi ressemble un vrai gobelin !
Etes-vous satisfaits pour le moment de ce que vous avez pu voir du film ?
Holly Black : Tout à fait ! C'est merveilleux de voir ce qu'ils ont fait de nos livres, pas seulement à cause des créatures magiques qui prennent vie, mais également du traitement apporté aux personnages humains et sur la façon dont tous ces éléments inter-agissent entre eux.
Tony DiTerlizzi : Ce qui est fabuleux, c'est de voir le niveau d'émotion qu'on ressent à travers ces images. L'émotion était sur les pages des livres, et elle sera à l'écran en montrant ce que vit cette famille à travers une situation de divorce...
En quoi la Fantasy permet de toucher les enfants selon vous ?
Holly Black : La Fantasy peut avoir un vrai impact sur les enfants, car elle permet d'aborder des sujets délicats, difficiles, comme peut l'être par exemple un divorce, ce qui est au coeur de notre histoire. Parfois, pour parler avec un enfant de choses difficiles, il faut simplement une autre approche, d'autres mots... La Fantasy permet de faire ça...
Combien de livres ont été compilés pour le film ?
Holly Black : Les cinq livres. Ce sont des romans assez courts qui, réunis, racontent une seule et même histoire. Il y a aussi un "livre-guide", qui offre une meilleure compréhension de l'univers et des créatures qui y vivent.
Tony DiTerlizzi : Nous voulions suivre l'exemple de "Lemony Snicket", qui propose plusieurs romans assez courts accessibles aux enfants de 7-8 ans. Mais nous voulions quand même un univers riche et sombre, ce qui se traduit par les riches illustrations que nous y proposons...
Comment expliquez-vous qu'autant de films soient adaptés de livres pour enfants ?
Holly Black : Je crois que tout marche par cycle. Et actuellement, nous sommes dans le cycle de la Fantasy. C'était le cas quand j'étais plus jeune, et nous sommes aujourd'hui en plein dans ce cycle. J'ai btoujours été fascinée par les contes de fées, si bien que je cherchais à en découvrir dans mon propre jardin quand j'étais plus jeune. En écrire était donc quelque chose de naturel pour moi... Pour moi, c'est fabuleux de voir tous ces films car nous nous aidons tous les uns les autres à promouvoir ces univers. Ce sont des univers si différents qu'on ne se sent pas en compétition avec des Seigneurs des Anneaux ou des Harry Potter.
Tony DiTerlizzi : La Fantasy a toujours été là je crois... Simplement, quand il y a un succès comme celui de Harry Potter, ça donne un coup de pouce tout le "business" de la fantasy.
Propos recueillis par Emmanuel Itier à San Diego en juillet 2007