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    "Alpha Dog" : Rencontre avec Justin Timberlake

    A l'occasion de la sortie de "Alpha Dog" ce 28 mars, Allociné a Rencontré Justin Timberlake. Pour ses débuts au cinéma, l'acteur-chanteur donne la réplique à Emile Hirsch, Bruce Willis et Sharon Stone.

    Allociné : Pourquoi choisir de jouer dans un film où votre personnage est aussi détestable ?

    Justin Timberlake : Je ne pense pas qu'Alpha Dog ne soit centré que sur le côté répulsif et violent, le film montre juste ce qui s'est réellement passé dans cette histoire. En tant qu'acteurs, nous avons beaucoup de travail pour creuser les personnages et leur psychologie, il y a beaucoup d'informations à traiter et je pense que c'est notre devoir de montrer ce qui s'est réellement passé. Donc effectivement, c'est un film violent, mais c'est ce qui s'est vraiment passé et c'est la seule manière que nous avions de représenter cette violence à l'écran.

    Qu'est ce qui vous a fait accepter de jouer dans ce film ?

    Ma seule condition était de pouvoir placer une ou deux blagues.(rires) Pour répondre à la question, je pense que, ce qui m'a poussé à accepter le rôle c'était de pouvoir jouer avec de grands acteurs et un grand réalisateur avec beaucoup de moyens.

    Comment avez-vous travaillé pour cerner le personnage que vous incarnez ?

    Nick Cassavetes et moi avons été rendre visite en prison au personnage que j'interprète à l'écran. Quand nous avons signé pour le projet, Nick nous a remis a chacun une pile de dossier aussi épais que des romans, des rapports de police et des articles de journaux sur ce qui s'était passé. Je savais que Nick pouvait nous donner de nombreuses informations. Nous lui avons donc tous fait confiance et nous nous sommes tous engagés à dépeindre, dans ce film ce qui s'est réellement passé. Nous avons scrupuleusement suivi Nick.

    Avez-vous rencontré les vraies protagonistes de cet événement ?

    En Californie ils sont devenus une légende ! A Los Angeles les gens venaient m'aborder pour savoir si j'allais jouer dans le film sur Jesse James. Quand je répondais oui ils me disaient tous "J'ai connu ce gars. j'ai connu Jesse James Hollywood." Et comme tout le monde a connu quelqu'un qui l'a connu, il est devenu une légende. Mais ça aide, quand vous faites un film, d'entendre ce genre de choses ! Vous réalisez comment les gens peuvent propager les informations en parlant les uns avec les autres. Vous pouvez être sûr que la moitié des gens qui ont dit qu'ils connaissaient Jesse James ne savent, en réalité, rien sur lui. Enfin si, tout le monde sait qu'un enfant a été kidnappé et tué, mais ils ajoutent toujours qu'ils l'ont connu, alors que la plupart du temps c'est faux. Je trouve ça intéressant. Malgré ses crimes il est devenu cette étrange légende pour ces jeunes gens, qui d'une curieuse manière, souhaitent être lié à lui et à cette histoire en disant qu'ils le connaissent.

    Quel sentiment gardez-vous du film après son visionnage ?

    Toutes les conversations que j'ai eues avec les gens qui ont vu le film sont comme une sorte de thérapie de groupe et je crois que c'est vraiment ce qu'on ressent en sortant d'Alpha Dog. Il y a tout dedans, mais je pense surtout que ce film paraît être ce qu'il n'est pas. Vous savez, c'est drôle et d'un coup, ça ne l'est plus... C'est la manière dont le l'histoire se termine qui est affreuse, et le pire, c'est que c'est la faute de tout le monde. Nous sommes toujours dans le divertissement mais dans un thème différent. Et ce que j'aime dans ce film, c'est qu'il ne traite pas le spectateur comme un idiot. Alpha Dog montre ce qui s'est réellement passé, et 100% des gens que je connais, qui ont assisté à la projection, ont ressenti le besoin de parler du film en sortant. Le film m'a fait comprendre que prendre du recul sur les événements peut être bénéfique et changer les choses dans la vie des gens.

    Quelle différence y a t-il entre la musique et le cinéma ?

    Il y a beaucoup de différences ! Dans la musique vous êtes à la fois parolier, réalisateur et producteur parce que vous créez tout de A à Z. Par ailleurs, quand vous jouez un rôle dans un film vous devez suivre ce qu'on vous dit et faire confiance au réalisateur et au scénariste. Puis je trouve qu'un film est plus un travail collectif, spécialement un projet comme Alpha Dog. Vous arrivez dans un projet tel quel et vous devez faire confiance aux gens avec lesquels vous jouez, mais également à ceux qui se trouvent derrière la caméra. Les acteurs de ce film sont incroyables ! J'étais une éponge ! Pendant tout le film j'ai observé chacun d'entre eux pour prendre exemple, et je me suis positionné dans l'équipe en fonction de la manière de jouer des autres acteurs. Quand vous jouez un rôle, vous faites partie intégrante d'un groupe, mais quand vous faites de la musique, vous êtes le seul responsable de sa création. C'est une approche très différente donc.

    Quelle scène était le plus émotionnellement difficile à jouer pour vous ?

    La scène de la piscine (où le personnage d'Anton est avec 2 filles) était très difficile à regarder pour nous. C'était vraiment injuste ! (rires) Sérieusement, la scène la plus difficile pour moi est la scène ou je suis avec Shawn. Nous sommes assis sur les marches d'escaliers de l'hôtel et il essaie de me faire comprendre ce qui va arriver afin que mon personnage l'accepte. Je devais accepter que sa décision était basée sur la peur. Quand vous êtes effrayés, vous perdez le contrôle de la situation sans savoir quel est le bon choix. Pour moi, c'était la scène la plus difficile au niveau de la concentration.

    Propos recueillis par Emmanuel Itier à New York le 10 décembre 2006

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