Un an après le Da Vinci code, un nouveau film crée la polémique sur une supposée existence physique de Jésus. Le controversé documentaire Le Tombeau perdu de Jésus, réalisé par l'Israélien Simcha Jacobovici et produit par James Cameron, affirme que Jésus est enterré en Israël aux côtés de Marie-Madeleine avec qui il aurait eu un fils. Selon ce documentaire, diffusé ce dimanche 4 mars sur la chaîne cablée Discovery Channel, le tombeau, découvert dès 1980, se trouve à Talpiot, un quartier de Jérusalem, et des analyses permettent aujourd'hui d'affirmer qu'il aurait renfermé le corps de Jésus mais aussi de sa compagne et de leur fils, prénommé Judas. Si cette thèse s'avérait fondée, serait remise en cause la croyance chrétienne en la résurrection ainsi que l'ascension au ciel de Jésus.
Des "preuves tangibles et inédites" selon Cameron
James Cameron, producteur du Tombeau perdu de Jésus, se défend de vouloir créer la polémique. "En tant que documentariste, je ne dois pas avoir peur de chercher la vérité", a-t-il ainsi déclaré ce lundi 26 février lors d'une conférence de presse à New York. "Je sais qu'on va dire que l'on tente de saper le christianisme. C'est loin d'être le cas. Cette enquête salue l'existence réelle de ces personnes", poursuit Cameron, qui évoque la présence de "preuves tangibles et inédites" de l'existence physique de Jésus. Le documentaire s'appuie notamment sur la présence de plusieurs noms hébreux inscrits sur les cercueils du tombeau. Plusieurs des dix ossuaires découverts dans le tombeau portaient des inscriptions dont la traduction donnait "Jésus", "Marie-Madeleine" et "Judas, fils de Jésus". Les os ont été réinhumés selon la tradition juive orthodoxe, et les ossuaires, avec leurs résidus humains et leurs inscriptions, soumis à des examens d'ADN en cours.
Une thèse contestée
Les thèses soulevées par Le Tombeau perdu de Jésus n'ont pas tardé à être contestées. L'archéologue israélien Amos Kloner ne voit pas "pas de preuve scientifique" dans le documentaire. Quant au pasteur Rob Schenck, président du Conseil national du Clergé, il ne cache pas sa colère, dénonçant "une fiction hollywoodienne déguisée en fait scientifique. Depuis des années, Hollywood attaque le christianisme. En affirmant que les restes de Jésus sont redevenus poussière, avec ceux de membres de sa famille, le cinéaste hollywoodien nie la divinité du fils de Dieu et sa victoire sur la mort. James Cameron veut clairement planter un pieu dans le coeur du christianisme". Si Le Tombeau (2001, avec Antonio Banderas) et le Da Vinci code (2006) abordaient le sujet sous le couvert d'une fiction, Le Tombeau perdu de Jésus se veut aujourd'hui détenteur d'une vérité qui pourrait faire beaucoup de bruit.
Clément Cuyer avec AFP