AlloCiné : Pensiez-vous que "Desperate Housewives" rencontrerait un tel succès ?
Eva Longoria : Non, je ne pensais pas qu'ABC diffuserait une série comme celle-ci. Elle est tellement pleine d'esprit et bourrée d'humour noir, que l'on pensait plus à HBO. Nous avons tourné le pilote et nous avons tous trouvé d'autres projets, parce que nous pensions que ça ne marcherait pas. Felicity Huffman a fait Transamerica, par exemple. Puis, ils nous ont rappelé, la série avait été achetée.
Comment était-ce de passer des plateaux de "Desperate Housewives" à ceux, pleins de testostérone, de "The Sentinel" ?
C'était génial et agréable de quitter un univers plein d'oestrogène pour un autre plein de testostérone. J'étais un garçon manqué entouré de femmes. Etre aux côtés de Michael Douglas et Kiefer Sutherland, qui sont très amusants, était un changement d'univers agréable. C'est aussi sympathique d'interpréter un autre personnage et de changer de partenaires. C'est ce qui vous motive dans le métier d'actrice.
Et vous étiez la meilleure tireuse ?
Oui. Michael Douglas était le plus contrarié à ce propos. Il refusait de le croire. J'ai trouvé ça marrant. En arrivant sur ce plateau à dominante masculine, j'ai dû m'imposer. Dès le premier jour, où nous étions tous ensemble, je leur ai dit : "Ne me faites pas chier !" (Rires)
Pourquoi avoir accepté ce rôle ?
Quand j'ai appris que Kiefer Sutherland, l'un des mes acteurs préférés, était de la partie et vu que je suis une grande fan de Michael Douglas depuis La Guerre des Rose et qu'il est l'un des meilleurs producteurs avec qui l'on puisse travailler, je n'ai pas hésité à faire le film. De plus, le fait que ce personnage soit à l'opposé de celui de Gabrielle (personnage interprété dans Desperate Housewives, NDLR) était très attractif. C'était vraiment une chance pour moi de faire quelque chose de différent.
Entre ces deux personnages, lequel vous ressemble le plus ?
Jill (son personnage dans The Sentinel, NDLR) et de loin ! (Rires) C'est pour cela que c'est tellement marrant d'incarner Gabrielle, car elle est tellement à l'opposé de ce que je suis vraiment. Il est toujours plus sympa de jouer une mauvaise personne, cela permet de donner plus de reflets au personnage. Jill est plus réglo, elle n'utilise pas son physique pour obtenir ce qu'elle veut, elle est extrêmement ambitieuse et talentueuse dans ce qu'elle fait.
Pensiez-vous que la blague de l'homme regardant votre postérieur serait dans la version finale du film ?
C'était la première scène qui permettait d'établir à quel point elle prend son travail au sérieux et qu'elle refuse de déconner avec ça. Nous avons d'ailleurs réécrit cette scène pour montrer tout de suite que Jill est coincée et qu'elle est capable de s'occuper d'elle-même. J'adore cette scène par conséquent. Nous avons fait de nombreuses recherches sur les services secrets et j'ai entendu de nombreuses histoires de femmes travaillant là-bas. C'est un monde d'hommes et c'est beaucoup plus dur pour une femme d'y gagner sa place.
Le film parle de trahison. Quel est votre opinion sur ce sujet ?
Je pense que la trahison est un grand concept de divertissement. Une femme méprisée peut faire un bon divertissement. Dans ma vie, je n'ai vécu aucune expérience pouvant faire écho aux situations évoquées dans le film.
Donneriez-vous votre vie pour le Président ?
Moi ? Non ! Pas pour le Président. Je l'aurais donnée pour Clinton. Je pense qu'il a fait du bon boulot. A mon avis, il n'y a pas de métier plus honorable que de risquer sa vie pour quelqu'un d'autre. J'en serai capable uniquement pour ma propre famille. Je donnerai ma vie pour chacun d'entre eux.
Michael Douglas est-il toujours un séducteur ?
J'adorerais que Michael Douglas vienne dans Desperate Housewives. Il serait génial. Mais, il est trop débonnaire et serait fou à la vision de toutes ces femmes.
Quelles sont vos actrices préférées, vos modèles ?
Catherine Zeta-Jones ! Je me suis comportée comme une véritable fan quand je l'ai rencontrée. Il y a aussi Kim Basinger, qui est une véritable beauté. Elle représente LA star de cinéma.
Propos recueillis par Emmanuel Itier