"Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite." Pour le Zimbabwe, cette fameuse citation ne se vérifierait pas concernant le film de Sydney Pollack, L'Interprète, sorti en France le 8 juin 2005. En effet, ce dimanche 4 septembre, le ministre de l'Information par intérim Chen Chimutengwende a accusé ce long métrage d'avoir été commandité par la CIA et de prendre pour cible le Président Robert Mugabe. Il a par ailleurs promis de répliquer à cette attaque "culturelle et psychologique" contre son pays.
"La dimension d'un film de propagande"
Ce thriller politique met en scène une interprète, incarnée par Nicole Kidman, qui apprend par hasard l'existence d'un complot visant à assassiner un dirigeant africain juste après son allocution devant l'ONU. Pour le ministre, il en est tout autrement. Selon lui, cette oeuvre raconte l'histoire d'un dirigeant africain octogénaire qui fait appel à l'ONU pour éviter d'être traduit devant la Cour internationale de justice. "Le film met en scène un Président africain qui se rend aux Nations Unies et notre Président y va la semaine prochaine, alors le rapprochement est évident", estime-t-il. "Cela fait partie des menées lancées par la CIA contre nous dans les domaines politiques, économiques, culturels et psychologiques. Mais nous leur ferons échec et nous ferons échec au néo-colonialisme", a-t-il ajouté.
Dans une interview accordée au quotidien Herald Tribune, le Président de la Commission étatique de l'information et des médias Tafataona Mahoso a pour sa part déclaré que le film avait "juste la dimension (d'un film) de propagande". Ces accusations font suite aux sanctions prises par l'Union européenne et les Etats-Unis contre le gouvernement Mugabe après la dernière élection présidentielle qui, selon des observateurs, aurait été entachée de violence et de fraude massive.
Guillaume Martin avec AFP
