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    Rencontre avec le "Transporteur" Jason Statham

    Jason Statham passe la seconde ! A l'affiche du "Transporteur II" ce 3 août, le chauffeur sans peur ni reproches se confie à AlloCiné.

    En seulement quelques années, le Britannique Jason Statham est devenu l'une des "gueules" incontournables du cinéma d'action. Révélé par son complice Guy Ritchie (Arnaques, crimes et botanique, Snatch), cet ancien "sportif-mannequin-vendeur au noir" impose ensuite son physique musculeux et sa bouille de voyou londonien dans Ghosts of Mars, The One ou Braquage à l'italienne. En 2002, il endosse le smoking du Transporteur de l'écurie Besson : fort de son succès en salles et surtout en vidéo, ce nouveau personnage s'impose rapidement au panthéon des nouveaux héros d'action. A l'occasion de la sortie du Transporteur II le 3 août, nous avons fait un petit tour avec le chauffeur Jason Statham. Morceaux choisis...

    Avant de parler du film, pouvez-vous revenir sur votre parcours ? Car vous êtes arrivé au cinéma par un chemin assez surprenant...

    Jason Statham : A l'origine je suis un sportif de haut niveau : j'ai notamment été plongeur pour l'équipe nationale britannique. J'ai également fait pas mal d'arts martiaux, donc je suis à l'aise avec le cinéma d'action et les cascades. Mais j'ai rejoint le cinéma par une autre porte : je vendais des bijoux et du parfum au noir dans les rues à Londres. Un jour, mon chemin a croisé celui de Guy Ritchie qui cherchait quelqu'un pour le rôle d'un vendeur au noir dans Arnaques, crimes et botanique. J'étais donc l'homme de la situation. J'aijuste été là au bon moment et au bon endroit, et depuis j'ai enchaîné les films sans jamais me retourner... J'ai eu beaucoup de chance.

    Justement, quand on arrive au cinéma un peu par hasard comme vous, comment vit-on le fait d'avoir son personnage à soi ? Et un personnage qui est devenu une vraie icône du film d'action qui plus est...

    C'est une opportunité extraordinaire. Je n'arrive toujours pas y croire d'ailleurs... Tout a démarré autour d'un déjeuner avec Luc Besson il y a quelques années. Je m'en souviens parfaitement : j'ai pris le train pour Paris, j'étais vraiment très impatient de rencontrer LE Luc Besson ! J'ai vu tous ses films, et certains de mes films préférés sont de lui : Nikita, Le Grand Bleu, Léon que j'ai vu au moins vingt fois... Il fait des films que vous aimez voir et revoir. Et me retrouver dans une pièce face à lui et l'entendre me dire qu'il souhaitait écrire un film pour moi, c'était incroyable. Quelques mois après, on se retrouvait dans le Sud de la France avec une histoire et on tournait Le Transporteur. Et nous voici aujourd'hui avec Le Transporteur II.

    Le succès du premier film vous a surpris ?

    J'ai été très surpris par le succès du premier Transporteur effectivement. Il a pas mal marché en salles, mais surtout en DVD. Puis à la télévision, notamment aux Etats-Unis. Du coup, beaucoup de gens que je croise m'appellent le transporteur et me demandent parfois de livrer un paquet pour eux. C'est assez marrant comme situation... (sourire)

    Le personnage est une sorte de croisement entre 007 et xXx. C'est ce qui a séduit le public à votre avis ?

    Je dirais que c'est un peu le "Working Class" James Bond. Un héros qui préfère boire une bonne bière plutôt que du champagne. Un James Bond de la vie de tous les jours. C'est sans doute pour ça effectivement que les gens ont accroché avec ce personnage : il est moins porté sur les gadgets que James Bond, et il est plus physique que lui en terme d'action et de combats. Après, je ne veux pas trop faire de comparaisons entre les deux car c'est un personnage vraiment unique pour moi.

    Où vouliez-vous emmener le personnage avec ce second opus ?

    Nous ne voulions pas répéter ce que nous avions fait pour le premier volet. Avec le premier film, nous avons établi le personnage de Frank : son job, son caractère, sa façon d'être... Les spectateurs connaissent donc le transporteur. Grâce à cela, nous n'avions plus besoin d'expliquer tout ça dans Le Transporteur II. On retrouve Frank à Miami, il n'est plus vraiment transporteur. Il donne un coup de main à un ami, c'est tout ce qu'on sait : il est payé pour conduire un enfant à l'école et aller le chercher. Il n'y a aucun risque, pas de criminels : c'est un boulot simple qui lui permet de réfléchir à ce qu'il souhaite faire de sa vie. Il veut simplement mener une vie tranquille. Mais comme toujours, les ennuis refont surface. Il se retrouve impliqué dans une histoire énorme, avec beaucoup d'argent en jeu...

    Comme c'est à Miami, ça nous a donné l'occasion de nous amuser avec des jet-skis, des lamborghinis... L'envergure du film est plus grande, mais on ne perd pas de vue le personnage. Après, c'est un divertissemenet : il ne faut pas trop le prendre au sérieux, c'est un film pour s'éclater. C'est le genre de film que j'aurait adoté voir étant gamin : des bagnoles, de jolies filles, des super scène sd'action, beaucoup de style... Les gosses vont adorer ! Moi, en tout cas, j'aurais adoré étant plus jeune.

    Dans ce second opus, on découvre un transporteur plus humain. Et on se dit qu'il aurait pu avoir une autre vie, notamment avec la mère jouée par Amber Valetta...

    Il a toujours du mal dans ses rapports avec les femmes, on se rend compte qu'il n'a pas l'habitude d'être en relation avec les entants... Par contre, il reste toujours fidèle à sa ligne de conduite : s'il fait une promesse, il la tiendra. C'est ainsi qu'il promet à l'enfant qu'il ne lui arrivera rien et il va tout faire pour tenir cette promesse... Après, effectivement, on se dit qu'il aurait pu avoir une vie normale. Mais encore une fois, ses principes font barrage : il pourrait finir avec la mère du petit garçon, mais il sait que ce ne serait pas "bien". Elle est mariée et malgré ses disputes avec son mari, il sait qu'elle vient chercher chez lui du réconfort et que ce ne serait pas bien qu'il en profite. Beaucoup d'hommes craqueraient, mais lui a ce côté très respectable. Après, je crois aussi que Luc a du mal à m'écrire des scènes romantiques ! (Rires)

    Vous avez quand même des contacts "rapprochés" avec la méchante Kate Nauta. Elle vous flanque une sacrée dérouillée...

    (Rires) Oui, elle me lèche aussi le visage... C'était très sympa... C'est très dur de se concentrer dans des situations pareilles, surtout quand les filles sont à moitié nues ! C'était agréable de retrouver un peu de féminité et de belles femmes à regarder : d'habitude, je fais des films avec Guy Ritchie et il n'y a que des hommes. (sourire)

    Dont Jason Flemyng, que vous retrouvez ici... et que vous tuez !

    Oui ! Mon vieux pote Jason Flemyng ! C'était génial de se retrouver tous les deux à Miami : c'est l'un de mes meilleurs amis et on s'est bien amusés à se taper dessus. Bon, il ne m'a pas fait bien mal, mais on s'est offert une belle course-poursuite et je le tue de façon spectaculaire ! (Rires)

    Et François Berléand dans tout ça ?

    Sur le plateau, nous sommes très proches : on s'amuse beaucoup, on ne se prend jamais au sérieux, on n'arrête pas de se moquer l'un de l'autre... A l'écran, je trouve que notre tandem fonctionne bien. Mais j'étais déçu que notre relation dans Le Transporteur II ne se fasse qu'à trravers le téléphone. C'est un peu frustrant quand vous avez une aussi bonne alchimie avec quelqu'un de ne pas pouvoir en profiter à l'écran. Mais si on tourne un troisième volet, on s'est dit que notre couple serait ensemble du début à la fin du film. Comme ça j'aurais enfin ma scène romantique ! (Rires)

    Vous avez monté la barre très haut en terme d'action. je pense notamment à la scène de l'avion ou celle de lance à incendie...

    La scène du tuyau d'incendie a été tournée à Paris. Nous avons essuyé trois ou quatre ouragans à Miami, et nous avons pris beaucup de retard sur le planning. Nous sommes donc revenu en février à Paris tourner cette scène. C'était génial car nous avons pu retrouver notre incroyable équipe de cascadeurs français et notamment Cyril Raffaelli et David Belle (Banlieue 13), qui sont de très bons acteurs et qui ont surtout des qualités physiques bien au-dessus de tout ce que j'ai pu voir jusqu'ici aux Etats-Unis. C'était sympa de tous se retrouver là où le premier film est né.

    Quand le film est passé d'une production française à un film d'action américain, le réalisateur Louis Leterrier faisait part de sa crainte de "perdre le personnage". C'était votre cas ?

    Ce n'est pas évident de se retrouver au coeur d'une grosse machine hollywoodienne. Pour pallier à ça, nous avons amené à Miami le maximum de Français : Lulu Besson, Pierre Morel, Michel Julienne pour les cascades. Le noyau dur et le coeur du film restaient français. On ne voulait pas perdre ça : nous voulions faire un film d'action à l'européenne aux Etats-Unis. Et je crois que nous avons plutôt réussi.

    Dernière question : que pouvez-vous nous dire de "Revolver", le prochain film de Guy Ritchie ?

    C'est le troisième film que je tourne avec Luc Besson. Je ne peux pas vous révéler grand chose. Le film n'est pas encore terminé, il reste la post-production, et on en parlera au moment voulu. Mais je peux d'ores et déjà vous dire que c'est le meilleur film de Guy Ritchie. C'est une histoire très sombre, très cérébrale, très différente de ses autres films qui étaient plutôt funs et hauts en couleurs. Revolver est plus intense... C'est le film de Guy Ritchie que tout le monde attendait. Fucking Good ! (Rires)

    Propos recueillis par Yoann Sardet

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